Le déroulé du programme de la rentrée solennelle 2013-2014 du Barreau béninois se poursuit sans anicroche. Dans ce cadre, la Cour d’appel de Cotonou a vibré, hier jeudi 21 novembre, aux rythmes du serment prononcé par 14 postulants à la fonction d’avocat au nombre desquels une seule femme, dont le stage professionnel de deux ans peut désormais commencer.
Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
C’est à la requête du Conseil de l’Ordre des avocats du Bénin, que se tient l’audience solennelle prise par le premier président de la Cour d’Appel, Félix Dossa, en personne. Lequel vérifie les présences, s’assure que toutes les diligences requises ont été effectuées et laisse la parole aux représentants des divers corps de l’appareil judiciaire à se prononcer.
Tour à tour, la Chambre nationale des notaires du Bénin, la Chambre nationale des huissiers du Bénin et celle des commissaires-priseurs du Bénin, vont féliciter les postulants, leur souhaiter la bienvenue dans la grande famille judiciaire, et formuler leurs vœux de les voir enrichir cette famille essentielle au bon fonctionnement de la société, par leur pratique professionnelle impartiale.
Entre autres qualités exigées d’eux, loyauté, respect de la légalité, intégrité «en ces périodes de déliquescence des valeurs, de la moralité et des sens» ; lesquelles ne sauraient être sacrifiées sur l’autel des intérêts égoïstes ou matériels.
«Vous êtes appelés à vivre des moments de joie, d’angoisse, autant que des situations insoupçonnées», les ont averti leurs devanciers dans la famille judiciaire avant de les exhorter à rester, en tout temps, des vecteurs d’espoir et d’espérance. Et surtout à faire preuve de courage et de détermination pour rester fidèles au serment qu’ils vont prêter.
Puis, ce sera au tour du bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin, Me Cyrille Djikui qui, après avoir eu une pieuse pensée pour son feu confrère Zakari Djibril Sambaou, se réjouit d’accueillir 14 nouveaux confrères qui s’emploieront à poursuivre l’œuvre.
Défenseurs de la veuve et de l’orphelin, gardien du temple, contribuant à l’équilibre de la société et veillant à ce que le pouvoir n’asservisse le faible, il les veut être. Autant que leur officie devra apaiser et rassurer le justiciable. Et, en ces temps, dit-il, où la justice est accusée d’être la cause de tous les maux qui minent le Bénin, le bâtonnier invite les nouveaux venus à mesurer la portée de leur serment, à respecter scrupuleusement les règles qui régissent la profession et la République. Me Cyrille Djikui leur rappelle aussi les règles cardinales qui gouvernent la profession d’avocat et leur souhaite une belle et fructueuse carrière ; puis de plaider qu’il plaise à la Cour de recevoir leur serment.
Bienvenue !
Félix Dossa invite ensuite le procureur général près la Cour d’appel de Cotonou, Gilles Sodonon, à prendre ses réquisitions. Celui-ci va mettre en exergue les tracasseries que vivent des citoyens, lorsqu’ils en viennent à affronter les méandres de la justice, pour souligner le rôle éminent de l’avocat aux côtés des justiciables, pour les défendre ou leur donner les conseils avisés.
Félicitant les récipiendaires pour leur parcours qui ne fut pas sans embûches, Gilles Sodonon observe qu’ils ont accompli les formalités préalables à l’admission en stage, auxquelles doit s’ajouter la prestation de serment. Avant de solliciter de la cour qu’elle reçoive leur serment et de les renvoyer à l’exercice de leur ministère, le procureur général les engage à ne jamais s’écarter des obligations qui sont les leurs, insistant auprès d’eux pour faire valoir que la mission de l’avocat est un sacerdoce, et qu’ils doivent s’obliger aux valeurs cardinales à eux rappelées plus tôt.
Et du haut de sa longue pratique, Gilles Sodonon file quelques tuyaux aux postulants, dont ils seraient bien avisés de s’inspirer, s’ils veulent convaincre les cours et tribunaux et gagner leurs procès, pour le bien de leurs futurs clients.
Enfin, Félix Dossa insistera aussi sur la portée de l’engagement que comporte le serment, rappellera à profusion les obligations professionnelles de l’avocat et s’étendra, en conséquence, en conseils à l’endroit des postulants qu’il ne manque pas de féliciter au nom de la Cour d’appel. Puis, donnant acte au procureur général de ses réquisitions, Félix Dossa donne lecture de la formule du serment, que suivent religieusement les impétrants, invités conséquemment à lever la main droite et à jurer de s’y conformer. Chose faite avec enthousiasme ou quelque timidité visible. Félix Dossa leur donne alors acte de leur serment et les renvoie à l’exercice de leurs fonctions.