Enfin libres après 35 jours de captivité. Les neufs marins du navire Bonita kidnappés à environ 9 miles de la passe d’entrée du port de Cotonou le 2 novembre 2019 ne sont plus aux mains de leurs ravisseurs. Il s’agit du Commandant dudit navire et de 8 membres de l’équipage. La nouvelle a été confirmée par une source militaire, sans plus de détails. « Nous sommes ravis de confirmer que le vendredi 6 décembre 2019, tard dans la soirée, les neuf membres de l’équipage du MV Bonita, retenus en otages, ont été libérés au Nigeria et emmenés en lieu sûr dans le sud du Nigeria, après 35 jours de captivité. Tous les membres de l’équipage ont subi des examens médicaux vendredi et samedi. Le médecin a déclaré les neuf personnes aptes à prendre l’avion ou à voyager le samedi. Inutile de dire que la captivité a été une expérience très difficile pour eux. Les membres de l’équipage recevront d’autres soins et un suivi après leur arrivée aux Philippines », souligne le communiqué publié sur le site de la compagnie. Cependant, l’on n’en saura sans doute pas plus sur les conditions de libération des otages. Puisque, quand les pirates prennent des otages, ça se règle bien souvent entre les ravisseurs et l’armateur. Il y a un ouf de soulagement. Mais il n’y a pas de quoi baisser la garde. Le rôle de l’Etat est surtout dans la prévention de la criminalité en mer.
Les 3 clés
Primo. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer l’autorité de l’Etat en mer tant sur les prérogatives de l’État dans son espace maritime que sur l’emploi de la force en mer. Le renforcement des textes réglementaires pour la répression de la criminalité en mer ne sera pas de trop. Il urge aussi une coopération intense permettant une surveillance maritime efficace. Déjà, selon le décret adopté le 6 novembre 2019, portant renforcement des mesures de protection, de sécurité et de sûreté des navires en rade à Cotonou, « tout navire de commerce, quelle que soit sa nationalité, au mouillage dans les espaces maritimes sous souveraineté de l’Etat béninois et plus particulièrement en zone d’attente du port de Cotonou, avec l’accord du capitaine, doit accueillir à son bord une équipe de protection armée à charge de la République du Bénin ».
Secundo. La synergie d’actions entre les Etats est capitale puisque, aucun pays n’est véritablement épargné ou n’est en mesure de faire seule la lutte. La preuve, 72 heures après la prise en otage à Cotonou, le navire Elka Aristotle, battant pavillon grec a été attaqué à environ 11 miles du port de Lomé. Les échanges de tirs n’ont pu empêcher le kidnapping de quatre otages. Il faut donc une synergie parce que, il est aussi un fait que les navires fuient d’un pays à l’autre. La répression est un combat de longue haleine qui nécessite une longue préparation et un investissement effectif de toutes les parties.
Tertio. Aussi important que les deux premières clés, se trouvent les technologies de pointe. Le Bénin se prépare d’ailleurs à y faire recours dans la cadre de la protection de sa façade maritime et de certains de ses postes frontaliers terrestres. Non seulement, les outils satellitaires peuvent être utiles contre la piraterie maritime mais aussi dans la protection de la biodiversité marine, des ressources pillées qui peuvent être aussi bénéfiques à l’économie bleue.