A l’occasion de la première édition de la quinzaine de redevabilité, la descente organisée par le réseau Social Watch Bénin dans les communes du Borgou et de l’Alibori concernées par le Programme redevabilité, a fait l’objet d’un atelier de partage, vendredi 6 décembre dernier, à Parakou. Certains défis relevés auxquels l’éducation au niveau primaire est confrontée, ont été partagés avec l’assistance.
Lancée mardi 3 décembre dernier à Parakou, la première édition de la quinzaine de redevabilité, initiée par le réseau Social Watch Bénin, se poursuit. Organisée autour du thème « Transparence et redevabilité dans le secteur de l’éducation primaire », elle a permis de mener un certain nombre d’activités dans les communes du Borgou et de l’Alibori. Il s’agit de la distribution d’actes de naissance aux côtés des services des communes et de la présentation des communications spécifiques pour s’enquérir des difficultés du système éducatif au cours primaire. C’est pour faire le point avec les représentants des cellules de participation citoyenne, des acteurs de l’éducation primaire et les élus locaux des communes parcourues, qu’une séance a eu lieu vendredi 6 décembre dernier à Parakou. A porpos de certains défis relevés sur le terrain, des recommandations ont été faites afin de conduire des plaidoyers au niveau national, pour un enseignement primaire plus performant et de qualité.
« Aujourd’hui, c’est une occasion qui est donnée aux élus locaux et aux membres des organisations de la Société civile de se rendre à l’évidence que, pour un véritable renforcement de la décentralisation, il faut absolument une veille citoyenne », a insisté le préfet de l’Alibori, Mohamadou Moussa, appréciant l’initiative de la quinzaine de redevabilité.
« Les problèmes qui se posent à nos populations, s’ils ne sont pas connus de tous, ne trouveront jamais de solutions encore qu’il s’agit des difficultés de l’école au cours primaire », a-t-il poursuivi. « L’Alibori à lui seul a bénéficié de 402 aspirants au métier de l’enseignement. C’est important même si par rapport au besoin, ça représente les trois-quarts de l’effectif. L’Etat a déjà fait ce qu’il peut », a fait observer le préfet.
« Les populations participent de moins en moins aux sessions de reddition des comptes », a déploré le chargé de Programme redevabilité du laboratoire citoyenneté, Moudachirou Soulé. Le focus ayant été mis sur l’éducation primaire, pour cette première édition de la quinzaine, il a loué la volonté du gouvernement d’entreprendre un certain nombre de réformes dans le secteur. Selon lui, le gouvernement a pris ses responsabilités en décidant de faire déployer les enseignants aspirants afin de combler le vide ou de pourvoir les écoles difficilement accessibles. « C’est une très bonne initiative qu’il faut encourager », a soutenu Moudachirou Soulé. Mais dans la réalité, fait-il constater en abondant dans le même sens que la chargée genre et interpellations du réseau, il y a des problèmes qui continuent de se poser.
Des défis
Du constat fait dans les différentes communes parcourues, il ressort que l’enseignement au cours primaire est confronté à de nombreuses difficultés que seules les autorités à divers niveaux ne sauraient résoudre. Mais, des solutions ne pourront leur être trouvées que grâce à des actions en synergie avec les Osc, à travers des plaidoyers.
Au cours de la descente, trois principaux défis ont été recensés. Le tout premier reste le problème de l’acte de naissance lors des inscriptions au cours primaire. Pour leur délivrance et leur mise à disposition, des efforts ont été faits dans la plupart des communes et par l’Adécob.
Le deuxième défi à relever est celui relatif au déficit en enseignants de qualité. Prétextant de l’absence d’énergie électrique et de réseau téléphonique dans leurs localités d’affectation dans certaines communes de l’Alibori et du Borgou, des enseignants refusent de rejoindre leurs postes.
Aux deux premiers défis s’ajoute le maintien des enfants à l’école. Leur scolarisation constituant déjà un problème, leur suivi en est également un autre. Finalement, un grand nombre se retrouvent à faire des travaux champêtres aux côtés de leurs parents, faute de moyens.Il ne faudrait pas oublier que la plupart de leurs écoles manquent également de manuels didactiques.
Par ailleurs, c’est par la remise de prix aux meilleures initiatives de redevabilité dans le Borgou et l’Alibori que la séance a pris fin.Aussi bien des préfectures, des collectivités locales et des Cpc ont été récompensés.