S’il y a des communes où l’on rencontre de nombreux enfants qui se livrent à la mendicité, c’est bien celles du département de l’Alibori. Le phénomène a pris des proportions telles qu’il a été au centre d’un atelier à Kandi.
Déambulant à longueur de journée dans les rues et les alentours des gargotes, les enfants mendiants sont reconnaissables à leur bol en plastique souvent en main ou en bandoulière. C’est pour quémander ou se contenter des restes de repas, à défaut de se jeter sur un plat abandonné par un imprudent. Ils sont nombreux dans les communes de l’Alibori. A la faveur d’une séance d’échanges qu’elle a organisée, mercredi 11 décembre, et inscrite dans son Plan de travail annuel 2019, la direction départementale des Affaires sociales et de la Microfinance de l’Alibori s’est penchée sur leur situation. Pour réfléchir à cette question relative à la mendicité des enfants qui n’a cessé de prendre de l’ampleur dans l’Alibori, il y avait aux côtés du préfet Mohamadou Moussa, les imams et autres chefs religieux.
« Tout musulman qui utilise la candeur des enfants pour les jeter dans les rues, au motif qu’il lui faut leur faire connaître la dureté de la vie, peut-il être toujours considéré comme un musulman ? », s’est interrogé le préfet. La religion n’a jamais encouragé la pratique d’un tel phénomène, a-t-il dénoncé.
Selon une enquête sur la mendicité des enfants au Bénin, on note 4 078 enfants mendiants au niveau de trois villes parmi lesquelles figure Malanville dans l’Alibori. Les statistiques enregistrées au niveau de tout le pays mettent Malanville en tête avec 77 %.
Pour la chargée de protection Unicef, bureau de Parakou, Abiba Orou Toko, « les enfants Talibé sont des enfants du Bénin et nous devons pouvoir travailler pour faire en sorte qu’ils puissent s’épanouir ». Elle a souhaité qu’un peu plus d’attention leur soit accordée pour leur intégration dans la société.
Les participants ont suivi plusieurs communications au cours de la séance. Elles portent sur la protection des enfants et la sauvegarde de leurs droits.
A l’arrivée, un document de plaidoyer a été élaboré. L’objectif poursuivi, c’est l’éradication de la mendicité des enfants au Bénin, et partant, dans les communes de l’Alibori comme Kandi, Gogounou, Banikoara, Sègbana et surtout Malanville.