Cela devient une habitude dans la maison de la Renaissance du Bénin (Rb). Une mise en scène au dégoût de putréfaction qui ne trompe plus personne dans le landerneau politique béninois. Ils sont coutumiers de la théâtralisation au sein de ce parti politique aux positions ondoyantes et alambiquées au regard des grands sujets qui agitent l’opinion publique nationale. A la Rb, on ne se tromperait pas à dire que la comédie a assez duré. Et pour cause.
Il n’y a jamais eu deux sans trois. Et en attendant le troisième épisode de la comédie filmique qui se joue à la Rb, l’opinion publique nationale a été informée dernièrement d’une rencontre qu’il y a eu entre le Président de la Rb, Léhady Soglo et son Vice-président Blaise Ahanhanzo-Glèle récemment éjecté du gouvernement de Yayi Boni en tant que ministre de l’Environnement parce que n’ayant pas eu le soutien de son parti. Cette rencontre entre responsables politiques avait pour but de concilier les positions des deux parties qui se sont brouillées ces derniers temps.
En fait, si ce que d’aucuns ont appelé la paix des braves est une initiative à saluer compte tenu de son caractère constructeur, il est à se demander ce que cela apporte réellement de nouveau pour la classe politique béninoise déjà habituée à ce jeu du chat et de la souris auquel se livrent souvent les deux intéressés.
Qu’il vous souvienne qu’en prélude aux élections présidentielle et législatives de 2011, Blaise Ahanhanzo-Glèlè était cet homme politique qui a osé braver l’esprit du groupe en se déclarant opposé au positionnement de Me Adrien Adantchédé Houngbédji comme candidat unique du regroupement politique de l’opposition, l’Union fait la nation (Un) à laquelle appartenait son parti, la Rb. Il avait tellement boudé la candidature de Me Houngbédji que les responsables de la Rb confus par cette position de l’un des leurs ont joué des mains et pieds pour faire entendre raison à la brebis égarée.
Par finir, Blaise Ahanhanzo-Glèlè et le bureau politique des renaissants se sont rencontrés à la veille des élections de 2011 sous tapage médiatique pour montrer à la face du monde que tout s’est aplani au sein de la Rb. La preuve, bien que ruminant sa réticence par rapport à la candidature du malheureux du Palais d’Adjinan à Porto-Novo, le ministre Ahanhanzo-Glèlè a été obligé de faire le jeu de son parti politique tout en ayant les yeux rivés sur la maison de la majorité présidentielle. Résultat : après le hold-up électoral de 2011 de triste mémoire, l’ancien édile de la Ville historique d’Abomey s’est retrouvé ministre dans le gouvernement de Yayi Boni II. Un choix politique que les « Tchoco-Tchoco » avaient pris comme une trahison de la Rb vis-à-vis des idéaux de l’Union fait la nation qu’elle a rapidement abandonnée en rade au lendemain de la présidentielle de 2011.
Rebelote !
Comme si le tableau de cirque dont ces deux du plateau d’Abomey ont les secrets ne suffisait, les revoilà une fois encore en 2013 vouloir jouer de nouveau sur une scène de pitrerie à faire tomber à la renverse. Une fois encore, ils se rencontrent pour, dit-on, faire la paix des braves. Paix…mon œil oui ! Comment se fait-il que ces deux fils d’Abomey se brouillent souvent sur la place publique et puis après, se trouvent le malin plaisir de vouloir montrer au peuple qu’ils ont fumé le calumet de la paix.
Sont-ils tenus de toujours se mettre en spectacle et donc d’être la risée des populations avant de pouvoir se donner la main ? Quel enseignement donnent-ils aux militants de la Rb qui se trouvent être, plus ou moins, des spectateurs joyeux dans ce jeu du chat et de la souris auquel se livrent le Président et le Vice-président de la Rb. Le disque est rayé et il faut le changer. La comédie a assez duré à la Rb et il convient d’y mettre fin pour se rendre davantage crédible aux yeux des militants et surtout des populations béninoises que l’un d’eux rêve pourtant de diriger un jour ou l’autre. Mais cela est une autre chaude bataille à mener d’arrache-pied.
En attendant, il conviendrait que pour redorer davantage son blason, le Président de la Rb puisse, de façon sincère, dire aux populations béninoises qui s’impatientent de l’écouter sur sa position réelle par rapport aux grands sujets d’actualité qui agitent le landerneau politique.
Car, l’on se demande à quoi rime le mutisme voire l’autisme dans lequel se sont emmurés les responsables de la Rb par rapport au projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 introduit par le « Baron d’Ararouna » auprès de la représentation nationale. Est-ce une stratégie adoptée par la Rb pour pouvoir jouer sur deux tableaux ou une manière d’endormir le Chef du gouvernement pour pouvoir le frapper à un moment où il s’y attendrait le moins. De toutes les manières, le « Baron d’Ararouna » que d’aucuns ont tôt d’appeler « un intrus » connait bien la maison et ne se fera certainement par surprendre par qui que ce soit dans son aventure visant à refonder la République du Bénin.
La sagesse revient
Mais avant de parvenir à ce chantier du gouvernement Yayi Boni II dans lequel un des leurs officie, les responsables de la Rb à commencer par Léhady Soglo et Blaise Ahanhanzo-Glèlè gagneraient à épargner au public béninois, le tableau de comédie qui se joue, à chaque fois que l’un ou l’autre trouve que son égo a été flagellé.
Ainsi, Blaise Ahanhanzo-Glèlè, le prince d’Abomey pourra retrouver aisément son fauteuil de maire de la Ville qui lui tiendrait à cœur et Léhady Soglo pourra lui retrouver son image de Président du parti rehaussé à la satisfaction de ses géniteurs qui lui ont laissé la Rb en héritage. Un héritage qui se trouve aujourd’hui confronté à une gouvernance qui a déjà fait perdre au navire Rb, trois députés à l’Assemblée nationale. Toujours la gouvernance qui a été, récemment, décriée par un groupe de dignitaires d’Abomey demandant une amélioration de la gestion des ressources humaines de la Rb. Il n’en fallait pas plus pour que la réplique surgisse du camp opposé favorable à Léhady pour rétablir la vérité à sa manière.
Toujours est-il que la gouvernance de l’actuel Président de la Rb l’a contraint ces derniers temps à aller faire ses salamalecs à la députée Claudine Prudencio qui a sauvé de justesse la soldate Rosine Soglo dont le groupe parlementaire s’est vu imerger au lendemain des départs des députés Parfait Houangni, Epiphane Quenum et Ali Mohamed Camarou.
Mais pour l’heure, tout porte à croire que la sagesse est revenue à la maison à en croire le Président Léhady Soglo qui a pompeusement déclaré au terme de la rencontre fraternelle du mercredi dernier que : « Nous ne sommes plus au temps des soustractions, des divisions. Le temps du grand rassemblement est venu. Nous nous devons de donner l’exemple de la cohésion, de l’unité. » Qu’à cela ne tienne !