195 km de rues à asphalter. Pas un mètre de moins, ni inachevé, ni gribouillé. Le Gouvernement y tient. Et face au bilan présenté au Conseil des Ministres du 27 novembre 2019, il y a vraiment de la matière à veiller au grain : 56% d’avancement physique et 36,61% de décaissement. C’est donc la course contre la montre dans le rang des entreprises adjudicataires dans les 9 villes concernées pour la première phase.
Avec une menace de résiliation de contrats, celles qui traînent les pas ont désormais la pression dans le dos. Puisqu’il ne s’agira pas seulement de veiller au respect des délais, mais de faire en sorte que les ouvrages soient réalisés dans les règles de l’art. « Le mécanisme de suivi mis en place pour s’assurer de la bonne exécution des chantiers a permis de procéder aux corrections au fur et à mesure qu’elles paraissent nécessaires », note-t-on dans le communiqué du conseil des ministres.
Voilà qui devrait pouvoir tourner la page de la saison des éléphants blancs et du non-respect des caractéristiques techniques définis dans les contrats.
Dans plusieurs localités du Bénin, les populations, gardent tristement en mémoire des chantiers mal exécutés, inachevés puis finalement délaissés. Pourtant, ces édifices auraient pu un tant soit peu améliorer leurs conditions de vies, faciliter la mobilité, faire la fierté de tout un peuple, ou combler des besoins qui aujourd’hui se notent encore. Des autoroutes annoncées mais réduites à une seule voie aux logements sociaux abandonnés, les cas sont légion ces dernières décennies. Une chose est de lancer de grands travaux, mais l’autre est de veiller à ce que ces ouvrages comblent effectivement les attentes des populations, dans le respect des délais contractuels. Cela appelle le respect des engagements, aussi bien de l’Etat que des entreprises. Mieux, interpeller des entreprises ayant construit des ouvrages contrefaits quand les défaillances viennent à être découvertes quelques années plus tard ne sera pas de trop. Les missions de contrôle qui ont failli ne devraient pas non plus être épargnées. La résilience des ouvrages face aux catastrophes naturelles prend aussi désormais par-là, avec le respect scrupuleux des normes de sécurité et d’environnement.