La salle de conférence de la Mairie de Cotonou a abrité ce mardi 17 décembre 2019, la cérémonie de remise de prix aux lauréats du concours Agenda 2030 Local. C’est la Commune de Djougou qui a été sacrée première de cette première édition ; suivie de Bohicon et Djidja. La cérémonie a été présidée par le Président de l’association nationale des communes du Bénin (Ancb), M. Luc Sètondji Atrokpo.
Le concours a connu son épilogue à l’issue d’une procédure de sélection complexe et rigoureuse par un jury composé des acteurs ci-après : le Ministère du Plan et du Développement, le Ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale, le Réseau des Experts de la Décentralisation, le Réseau des Médias pour la Décentralisation et le Développement Local, la Maison de la Société Civile (MdSC), le Réseau Des Organisations Non Gouvernementales pour les Objectifs De Développement Durable et la Coopération Allemande GIZ dont le soutien technique et financier à travers le Programme d’Appui à la Décentralisation et au Développement Communal (PDDC) permet à l’ANCB de continuer à jouer sa partition aux côtés de ses membres pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et l’atteinte des Objectifs pour le Développement Durable.
Le jury ne s’est pas simplement contenté d’évaluer les résultats ou les impacts des projets récompensés. En effet, comme il a été clairement précisé dans le règlement intérieur du concours, chaque projet devait mettre en évidence les éléments qui caractérisent un projet communal Agenda 2030. La première chose, est de répondre aux cinq piliers de l’Agenda 2030 que sont : Population, Planète, Prospérité, Paix, Partenariat ensuite aux cinq principes des ODD à savoir l’Universalité, l’Approche intégrée, la Responsabilité partagée, ne laisser personne de côté et la Recevabilité. En dehors des principes et des piliers de l’Agenda 2030, cinq autres éléments étaient déterminants et concernent notamment, la démarche pour conduire de tels projets à savoir la stratégie d’amélioration continue, la participation de tous les acteurs, l’organisation mis en place pour le pilotage du projet, la transversalité des approches et l’évaluation partagée des résultats.
C’est donc sur la base de ces critères que le jury national a sélectionné les trois meilleures communes sur la base de leur projet. Les communes de Ouèssè et de Sèmè-podji complètent la liste des lauréats et ont reçu un diplôme de reconnaissance.Les trois lauréats ont reçu des prix composés essentiellement d’équipements informatiques et un diplôme de reconnaissance.
Le projet primé
Le projet de la Commune de Djougou qui a reçu le premier prix est la «Création d’un Centre d’Accueil et de Protection d’Enfants de Déwa». Ce centre s’étend sur un domaine de 3 hectares et accueille en ce moment une trentaine d’enfants.
En effet, les crises socio-économiques que vivent les familles et la précarité dans laquelle vivent les femmes de la commune à qui reviennent une majeure partie de la responsabilité de l’éducation des enfants et surtout des filles, rend de plus en plus vulnérables les enfants dans le département de la Donga en général et la commune de Djougou en particulier. Ce problème social amène à l’abandon de certains enfants qui se retrouvent sans famille, courant ainsi le risque d’infanticide ou d’être objet de marginalisation et de violence ; au mariage des mineures ; à l’exploitation économique et sexuels ; à la traite des enfants et autres abus qui hypothèquent dangereusement l’avenir des enfants dans le département. Le centre d’accueil et de transit de Djougou de l’ONG Programme d’Insertion des Enfants Déshérités (PIED-ONG) qui ne reçoit que les enfants âgés de 7 à 17 ans et les orphelinats confessionnels sont souvent débordés. La faible capacité d’accueil des enfants victimes de la commune sont autant de difficultés que rencontrent les autorités communales et sociales pour la mise en œuvre de la politique nationale de protection des enfants dans le département. C’est donc au regard de toutes ces insuffisances que la commune de Djougou, préoccupée par la prise en charge des enfants en situation difficile et des enfants ayant besoin des mesures spéciales, est entrée en partenariat avec ses partenaires italiens pour l’installation d’un Centre d’Accueil et de Protection des Enfants à Déwa. Ce centre complétera les actions menées dans les autres centres et orphelinats confessionnels en faveur des enfants et mettra un accent sur les enfants dits sorciers ou les enfants abandonnés.
Les objectifs du projet
L’objectif général du projet est d’assurer la protection des enfants abandonnés, des enfants dits sorciers et des enfants victimes de la violence et de la marginalisation dans la commune de Djougou.
De manière spécifique, il s’agit de :assurer l’accueil, l’hébergement et l’éducation des enfants en situation difficile de la commune de Djougou;contribuer à l’alimentation, la santé et la protection sociale des enfants en situation difficile de la commune de Djougou; promouvoir la réinsertion familiale, sociale et professionnelle des enfants en situation difficile de la commune de Djougou.
La mise en œuvre de ce projet a permis la construction des infrastructures d’accueil qui abritent aujourd’hui trente (30) enfants orphelins ou abandonnés pensionnaires du centre CAPE BIRIM. Pour assurer l’éducation des enfants une école primaire a été créée avec la construction de deux modules de trois classes. L’école primaire a été renforcée avec la construction d’un module de deux classes pour l’école maternelle. Cette école fonctionnait avec les enseignants communautaires mais la visite du Ministre de l’Enseignement Primaire a permis l’envoi du personnel et sa reconnaissance officielle.
Les résultats atteints
Les résultats suivants ont été atteints : le centre d’accueil est fonctionnel et en capacité d’accueil une trentaine d’enfants ;tous les enfants inscrits sont scolarisés ;tous les enfants bénéficient de soins médicaux en cas de maladie ;tous les enfants bénéficient d’apport nutritionnel favorisant une bonne croissance ;tous les enfants bénéficient d’un suivi psychologiques suite à des traumatises liés à la maladie, décès ou condition de vie très précaires de leurs parents.
Le projet CAPE BIRIM a apporté des changements significatifs dans le domaine de la protection des enfants. Il permet aux enfants de vivre dans un environnement sain, un cadre propice à leur éducation, où ils sont nourris, soignés et épanouis. Ces enfants jouissent aujourd’hui de leurs droit à la vie, la santé, l’alimentation, l’éducation, etc
C’est avec joie que le Maire de Djougou, accompagné du secrétaire général de la commune a reçu son prix qui est non seulement une récompense pour les efforts de tous les acteurs engagés dans la mise en œuvre de ce projet mais aussi et surtout une exhortation des collectivités locales qui doivent être aujourd’hui plus qu’hier les avocates de la localisation de l’Agenda 2030 pour un développement durable des territoires.