A Agoué dans la commune de Grand-Popo, localité frontalière entre le Bénin et le Togo, les femmes à travers des groupements travaillent ensemble comme si les frontières n’avaient jamais existé. Cet exemple de coopération et de collaboration a été salué, ce lundi 23 décembre, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Aux cotés de son homologue du Togo, il est allé faire d’importants dons auxdits groupements.
Chants, danses, masques Bourian… la place publique d’Agoué dans la commune de Grand-Popo a connu dans la matinée du lundi 23 décembre, une ambiance des jours de fête. Noël avant date ? Possible. Sauf que les pères Noël étaient au nombre de deux. Venus bras chargés pour aider ses femmes de régions frontalières à s’autonomiser, devenir de vrais agents de développement, s’extirper des griffes de la dépendance économique et ainsi prévenir toute menace aux peuples frères du Bénin et du Togo.
Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et son homologue togolais Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur n’ont pas seulement signé ce lundi l’accord cadre de coopération transfrontalière entre les deux pays. Ils ont surtout voulu la matérialiser en lui donnant du contenu. Un contenu qui fait la joie de ces dizaines de femmes qui n’ont eu leurs voix pour clamer haut et fort leur gratitude. En leurs noms, Adidjatou Abibou a reconnu que l’appui que leur apportent les deux ministères avec le soutien de la Giz est un coup de main qui leur permettra de dynamiser leurs activités. Pour elles, les frontières n’existent que de nom dans la logique de ces femmes d’Agouègan et d’Agoué qui travaillent de leurs côtés à faire reculer la pauvreté pour l’émancipation de la femme. « Une frontière se connait, s’accepte et s’efface », appuiera à son tour, Marcel Ayité Baglo, directeur de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (Abegief). Le maire de la commune de Grand-Popo, Anani Hlondji, pour sa part s’est dit très heureux de voir les autorités au plus haut niveau faire de la gestion des espaces frontaliers, une priorité. Comme bien d’intervenants, il reconnaîtra à son tour qu’entre les deux pays, c’est une longue fraternité qui se matérialise de plus en plus à travers les actes.
Six groupements du côté du Bénin et trois du côté du Togo ont reçu des motopompes, des arrosoirs, des sceaux, des bassines, des rappeuses, des poêles, des palettes et des presses. Grâce à ce don, ces neuf groupements de femmes peuvent ainsi poursuivre et mieux exercer leurs activités de maraichage, de fabrication et de commercialisation de farine de manioc communément appelée gari et engranger plus de bénéfices. Aurélien Agbénonci en est bien heureux. C’est, leur dira-t-il, le vœu des gouvernements des deux pays qui travaillent à faire des espaces frontaliers, des espaces de vie et de développement. Robert Dussey n’en dira pas le contraire. Son « frère et ami » Aurélien Agbénonci et lui sont venus concrétiser le vœu des présidents Patrice Talon et Faure Gnassingbé, assure-t-il.
Par Josué F. MEHOUENOU