Les populations du village de Goho dans la Commune de Sèmè-Podji menacent de traduire Yayi Boni devant la Cour pénale internationale (Cpi). Dans une lettre en date du 18 novembre 2013 destinée au Garde des Sceaux, ministre de la justice, les signataires à savoir le chef de village, Marouf Monnou et quatre des victimes des violences du 30 juin 2013 exigent des sanctions contre les auteurs de ces exactions commises dans ce village par l’Armée.
Si rien n’est fait par le pouvoir, les signataires de la lettre, menacent au nom des victimes de saisir les juridictions internationales notamment la Cour pénale internationale (Cpi) pour dénoncer la violation des droits de l’Homme sous Yayi Boni. Rappelons que les militaires ont tiré à bout portant sur les populations de Goho et ont tout ravagé sur leur passage. Des heures durant, le peloton d’hommes en armes avait semé la terreur face à des populations impuissantes, sans défense et laissées à leur propre sort. Une plainte avait été déposée à la brigade de Gendarmerie de Sèmè-Podji>
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Mais jusque-là, aucune réaction des autorités n’a été enregistrée. Sur le même tableau il faut mentionner le dossier des cinq paysans coopérateurs du village de Djidagba, abattus froidement dans le dos par des hommes en tenue. Aussi, des dizaines de citoyens ont-ils été assassinés dans la traque contre l’essence issue de la contrebande communément appelée « Kpayo », ont rappelé les signataires de la lettre. Lire la correspondance adressée au Garde des Sceaux, ministre de la Justice.
Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé/Plateau)
Les Populations du Village de Goho
Commune de Sèmè-Podji
Goho, le 18 novembre 2013
A
Monsieur le Ministre de la Justice,
De la Législation et des Droits de
l’Homme (Mjldh)
Objet : A/S des violences militaires contre
Les habitants du village de Goho,
Monsieur le Ministre,
Le dimanche 30 juin 2013, un peloton de militaires, munis d’armes officielles des Forces Armées Béninoises, a encerclé le village de Goho, a commencé par tirer sur les villageois, et par casser toutes les maisons.
Cette violence meurtrière, sans raison apparente, a duré toute la matinée dans notre paisible village.
Devant nos cris de détresse et nos coups de téléphone, des personnes, extérieures au village, arrivées sur les lieux, ont été empêchées par ces militaires lourdement armés de nous venir en aide.
Ils n’ont consenti à cesser les tirs sur les villageois cachés dans le plafond de leur maison qu’à l’arrivée du Chef brigade adjoint (Cba) de Sèmè-Podji, du commandant de Compagnie de Gendarmerie de Porto-Novo et du lieutenant, chef de ces militaires (para commando) basés à Saga.
Nous avons officiellement porté plainte immédiatement à la brigade de Sèmè Kpodji. Mais depuis lors, et malgré toutes nos allées et venues, rien n’a été fait pour nous rendre justice.
Monsieur le Ministre, nous vous saisissons aujourd’hui pour vous informer et vous dire que nous allons nous battre par tous les moyens pour que ce crime contre les citoyens de notre village ne reste pas impuni.
Nous sommes d’autant plus déterminés que nous savons que plusieurs crimes contre des citoyens surtout « pauvres » comme nous de ce pays sont, oui sont encore impunis. C’est le cas des cinq (05) paysans coopérateurs du village de Djidagba, abattus froidement dans le dos par des hommes armés bien connus, mais pas du tout inquiétés. Il en est de même des dizaines de citoyens assassinés dans la fameuse lutte contre l’essence de rue, lutte qui s’est révélée n’être qu’une haine régionaliste et ethnique d’un système qui dénie le droit à la justice aux pauvres et à certains groupes ethniques bien spécifiques.
Monsieur le Ministre, nous voulons la justice, et tout de suite et vous informons que les ressortissants de notre village vont saisir les Instances Internationales (Cours de Justice Régionales, Cpi) et tous les partenaires au développement du Bénin pour dénoncer ce déni de justice aux populations pauvres du Bénin dont vous êtes le premier acteur dans ce régime.
Comment voulez-vous encourager les investisseurs étrangers à venir s’installer au Bénin si certains citoyens eux-mêmes sont déjà victimes du déni de justice érigé en principe de votre gouvernance.
Dans tous les cas, sachez que l’esprit de ces citoyens tués hantera la vie de tous les protecteurs de leurs assassins.