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Banque mondiale: 2019 résumé en 14 graphiques

Publié le mardi 31 decembre 2019  |  Matin libre
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Dans une publication sur son site, la Banque mondiale a fait le point des progrès réalisés en 2019 dans le monde dans plusieurs secteurs. En 14 graphiques, l’Organisation a répertorié les actions phares menées cette année et leur impact sur le développement. Les pays les plus pauvres sont parvenus à développer l’accès à l’électricité, à l’eau et à l’assainissement. Les taux de pauvreté et de mortalité infantile ont fortement décliné. Et la technologie a connu une telle expansion que le nombre de téléphones portables dépasse à présent celui des habitants sur Terre. Mais cette décennie est aussi marquée par des records dramatiques. En 2019, le nombre de personnes déplacées contre leur gré a atteint un niveau inédit dans l’histoire. La concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée, tandis que la biodiversité recule toujours plus vite.

800 millions de personnes sorties de l’extrême pauvreté dans 15 pays…

“Plus d’un tiers de la population mondiale vivait dans l’extrême pauvreté il y a 30 ans. Aujourd’hui, moins de 10 % des habitants dans le monde vivent avec moins de 1,90 dollar par jour. Entre 2000 et 2015, 15 pays sont parvenus à faire sortir 802,1 millions d’individus de l’extrême pauvreté, selon une nouvelle analyse de la Banque mondiale. Il s’agit des pays qui ont connu la plus forte réduction du taux d’extrême pauvreté parmi un échantillon de 114 pays disposant de données comparables. Sept d’entre eux se trouvent en Afrique subsaharienne, dont deux considérés comme des États fragiles, illustrant ainsi qu’il est possible de réduire la pauvreté même dans les circonstances les plus difficiles”, lit-on dans le rapport.

85 % des pauvres dans le monde vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne…

Selon les données les plus récentes, la moitié des 736 millions de personnes qui vivaient dans l’extrême pauvreté en 2015 se concentraient dans seulement cinq pays du monde : l’Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie et le Bangladesh. Afin de réduire l’extrême pauvreté à l’échelle mondiale, il est crucial d’accélérer les progrès dans ces cinq pays et plus généralement en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, où sont concentrées 85 % (629 millions d’habitants) des personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde.

L’urgence climatique s’exprime dans la rue.

En septembre 2019, des millions de citoyens dans plus de 150 pays du monde sont descendus dans la rue pour appeler à une action urgente contre le changement climatique. Ils étaient 500 000 à manifester à Madrid en décembre à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25). Dans le même temps, des réformes sur le prix de l’énergie, du transport et de l’alimentation ont provoqué d’importantes manifestations dans diverses parties du monde. Plus de la moitié des pays (96 sur 195) ont indiqué avoir prévu ou envisager le recours à la tarification du carbone en vue d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés dans le cadre de leurs contributions nationales à la réduction des émissions. À ce jour, 57 initiatives de ce type couvrant 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont déjà opérationnelles ou planifiées. Il sera primordial, pour la réussite de ces mesures, de déterminer le meilleur usage à faire des recettes engrangées (environ45 milliards de dollars au total en 2018) et de définir leur finalité : garantir une transition juste, réduire la fiscalité sur les revenus du travail ou encore augmenter les dépenses publiques dans des domaines prioritaires et critiques.

89 % de la population mondiale a accès à l’électricité.

Le taux d’accès à l’électricité atteint aujourd’hui un niveau sans précédent de 89 %, et, parmi les 20 pays affichant les taux les plus faibles, ce sont le Bangladesh, le Kenya et le Myanmar qui ont enregistré les plus grandes avancées. Beaucoup vivent encore sans électricité dans les zones rurales et en Afrique subsaharienne, où 573 millions de personnes en sont privées. Les solutions hors réseau, telles que les mini-réseaux et les systèmes solaires domestiques, permettent notamment de connecter les ménages les plus pauvres et les plus isolés. Environ 120 millions de personnes dans le monde ont accès à l’électricité grâce à des lanternes solaires. Quelque 47 millions de personnes sont connectées à des systèmes à petite échelle de production et de distribution d’électricité qui fonctionnent indépendamment du réseau électrique national (« mini-réseaux »).

Afin de développer les sources d’énergie renouvelables à grande échelle, la Banque mondiale a mis sur pied un partenariat international destiné à étendre des solutions de stockage de l’énergie indispensables pour intégrer l’énergie solaire et éolienne aux réseaux électriques. Les écarts d’accès à l’électricité se comblent, mais le déficit reste très élevé en Afrique subsaharienne

Un million d’espèces sont menacées d’extinction.

Sur les huit millions d’espèces animales et végétales que compte la planète, environ un million sont menacées d’extinction, dont un grand nombre d’entre elles au cours des prochaines décennies, selon l’état des lieux mondial dressé par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Le taux actuel d’extinction des espèces dans le monde est des dizaines voire des centaines de fois plus élevé qu’au cours des dix derniers millions d’années, et ce déclin est principalement imputable aux activités humaines, au premier rang desquelles figurent les changements d’usage des terres et de la mer, l’exploitation directe de certains organismes, les changements climatiques, la pollution et la présence d’espèces exotiques envahissantes. Si l’on n’agit pas maintenant pour préserver et exploiter plus durablement la nature, la réalisation de nombreux objectifs mondiaux de développement est compromise (a), à savoir en particulier ceux qui concernent la pauvreté, la faim, la santé, l’eau, les villes, le climat, les océans et les sols.

Un quart des enfants de moins de cinq ans ne sont pas déclarés à l’état civil…

Dans un monde où il est de plus en plus indispensable de pouvoir justifier de son identité, 166 millions d’enfants de moins de cinq ans ne sont pas déclarés à l’état civil, et 237 millions ne disposent pas d’un acte de naissance. Les statistiques (a) montrent que les enfants non déclarés sont issus en général des ménages les plus pauvres, qu’ils vivent en milieu rural et que leurs mères ne sont pas allées à l’école ou qu’elles possèdent un niveau d’instruction formelle peu élevé. À l’échelle mondiale, les enfants des zones urbaines ont environ 30 % de chances en plus d’être déclarés que ceux vivant en zones rurales.La situation s’est cependant nettement améliorée au cours des 20 dernières années, et plus particulièrement durant la décennie écoulée…si les progrès ne s’accélèrent pas, le nombre total d’enfants non déclarés en Afrique subsaharienne continuera d’augmenter et dépassera les 100 millions en 2030.

Des millions d’enfants ne sont pas capables de lire un texte simple à l’âge de dix ans…

Le taux de « pauvreté des apprentissages » se situe en moyenne à 53 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire et il atteint 89 % dans les pays pauvres. Au rythme de progression actuel, 43 % des enfants de dix ans dans les pays en développement ne maîtriseront toujours pas la lecture en 2030. Il faut donc accélérer la cadence. C’est pourquoi la Banque mondiale a fixé une nouvelle cible : réduire au moins de moitié la pauvreté des apprentissages dans le monde à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, il faut que tous les pays parviennent à améliorer les acquis scolaires à la hauteur des résultats obtenus par les pays les plus performants entre 2000 et 2015, ce qui suppose en moyenne de tripler le rythme de progression mondiale.

Les services sont le principal secteur pourvoyeur d’emplois

Si, à l’échelle mondiale, les services occupent 49 % de la main-d’œuvre, cette proportion atteint 75 % dans les pays à revenu élevé, mais seulement 26 % dans les pays à faible revenu, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Le nombre d’emplois dans les services marchands (secteur privé) a doublé depuis 1997 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Les activités commerciales de gros, de détail et de réparation vont tirer la création d’emplois dans les pays en développement entre 2017 et 2025, tandis que les emplois dans l’immobilier et les services aux entreprises devraient progresser à la fois dans les pays à revenu intermédiaire et les pays développés. Les emplois liés à l’hôtellerie et à la restauration sont appelés à se développer à des degrés divers dans l’ensemble des économies, prévoit aussi l’OIT.

La dette dans les économies émergentes et en développement enfle rapidement depuis 2010…

La dernière vague d’endettement, qui enfle depuis 2010, est sans précédent par son ampleur, sa rapidité et son caractère généralisé, alerte un nouveau rapport intitulé Global Waves of Debt. Le poids de la dette par rapport au PIB dans l’ensemble des économies émergentes et en développement a bondi de 54 points de pourcentage pour atteindre un pic historique de près de 170 % en 2018. Même si le contexte actuel de taux d’intérêt bas limite en partie les risques liés à un fort endettement, ces pays sont confrontés à une conjoncture marquée par des faibles perspectives de croissance, des vulnérabilités grandissantes et des risques mondiaux importants.

Le nombre de réfugiés dans le monde atteint un niveau sans précédent.

Le nombre de personnes déplacées contre leur gré a atteint le chiffre de 70,8 millions en 2018, dont un nombre sans précédent de 25,9 millions de réfugiés, 41,3 millions de déplacés à l’intérieur de leur pays et 3,5 millions de demandeurs d’asile. Les pays en développement abritent environ 85 % des réfugiés dans le monde. En 2018, 67 % des réfugiés étaient originaires de cinq pays : la République arabe syrienne, l’Afghanistan, le Soudan du Sud, le Myanmar et la Somalie. Entre 2016 et novembre 2019, plus de 4,6 millions de personnes ont fui le Venezuela, pour s’installer principalement en Colombie, au Pérou et en Équateur.

Les remises migratoires: son importance dans l’économie mondiale…

Les fonds que les travailleurs envoient à leur famille depuis l’étranger sont devenus une pierre angulaire de nombreuses économies dans le monde. Le montant de ce que l’on appelle les « remises migratoires » devrait atteindre 551 milliards de dollars dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2019, soit une progression de 4,7 % par rapport à l’année précédente 2018. Poursuivant une tendance enclenchée depuis le milieu des années 1990, les envois de fonds des migrants sont aujourd’hui trois fois plus importants que l’aide publique au développement (APD). Et ils sont en passe de devancer les investissements directs étrangers cette année.

L’accès internet encore limité…

Alors que la téléphonie mobile s’est généralisée dans le monde entier, l’accès à l’internet et au haut débit reste faible dans nombre de ces pays. En Afrique subsaharienne, seul 31 % de la population a accès au haut débit fixe, ce qui représente le taux de pénétration le plus bas au monde. Une nouvelle stratégie se donne pour objectif de doubler la connectivité d’ici à 2021 et d’aider le continent à atteindre un accès universel à l’horizon 2030.

Les épidémies de rougeole révèlent une vaccination insuffisante

Le nombre de cas de rougeole déclarés dans le monde a bondi de 300 % au 5 novembre 2019 par rapport à la même période de l’année précédente, selon des données préliminaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À cette date, 413 308 cas ont été signalés dans le monde, contre 333 445 cas au total en 2018. À l’échelle mondiale, le taux d’immunisation chez les enfants âgés de 12 à 23 mois a progressé de 70 % en 1993 à 86 % en 2018. En décembre 2019, la Banque mondiale a fourni 3,5 millions de dollars au Samoa afin de soutenir l’action d’urgence contre une épidémie de rougeole (a) d’une ampleur grandissante. Cette aide est venue s’ajouter à un don de 9,3 millions de dollars destiné à renforcer le système de santé d’un pays qui a vu la couverture vaccinale de la rougeole chuter de 58 à 31 % entre 2017 et 2018.

Les pays les plus pauvres du monde ont enregistré des progrès importants en 20 ans…

Le taux d’extrême pauvreté a été ramené à environ 30 %, contre plus de 50 % auparavant. Le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est passé de près de 14 à 7 %. Le taux d’accès à l’électricité a augmenté de 57 %, tandis que la proportion de personnes disposant de services d’eau potable et d’assainissement de base a augmenté respectivement de 22 et 41 %.

Aziz BADAROU
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