On a condamné le richissime opérateur économique et président du patronat Sébastien Ajavon, faiseur de roi, arrivé troisième à la présidentielle de 2016. On a condamné le deuxième à la présidentielle et ancien premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, très influent à l’Élysée et dans le monde. On a retenu des charges contre Yayi Boni, ancien président de la République du Bénin (2006-2016) et ancien président de l’Union africaine, suite aux soulèvements populaires de mai 2019 nés des élections législatives non inclusives. On a retourné dans le giron de l’État, malgré les lamentations de certains de ses enfants, le domaine servant de domicile pendant plusieurs décennies à l’ancien Général et président de la République, Mathieu Kérékou. On a expulsé l’ambassadeur de l’Union européenne, représentant 28 États de l’Union. On a menacé celui du Nigeria, bref… Sans oublier les nombreuses anciennes autorités du pays qui ont dû fuir, pour une raison ou une autre, et à qui on refuse de délivrer toutes pièces d’état civil. Aujourd’hui, après l’orage de 2019 qui laisse voir encore de gros nuages dans le ciel, on revient à la charge, sous la Rupture, contre le prédécesseur de Patrice Talon au fauteuil présidentiel. À Yayi Boni, on ajoute une autre figure de proue de l’Afrique et du monde. Il s’agit de l’ancien président béninois, Vice-président du Forum des anciens chefs d’État et de gouvernement africains, Nicéphore Dieudonné Soglo. S’il est vrai que pour l’instant ce n’est qu’une simple convocation pour les auditionner, il est à reconnaître, tout de même, que c’est un acte osé et historique qu’a posé la Cour constitutionnelle présidée par Joseph Djogbénou. Des observateurs et analystes supputent même déjà sur une condamnation éventuelle de ces anciens chefs d’Etat par cette Cour. Au regard de cette liste non exhaustive de faits, point n’est besoin, de dire que plus rien n’effraie la Rupture. C’est désormais l’ère du requiem de l’impunité au Bénin même si certaines langues estiment que dans le rang des affidés du régime, il y en a qui, bien que trempés dans des malversations, ne sont jamais inquiétés. Là n’est visiblement pas le plus important. En tout cas, sous la Rupture, on ne connaît pas de chef d’Etat ancien. Cette époque est révolue. La loi, c’est la loi…