« Développement du tourisme culturel au Bénin : Quelle place pour le vodoun ? ». C’est le thème de l’acte 26 des rencontres mensuelles d’échanges et de réflexion sur les enjeux de la culture et du développement, « Forum culturel du Bénin » tenu le samedi dernier à Artisttik Africa. Daagbo Hounon Houna II, chef spirituel suprême du vodoun, Micheline Adjovi, écrivaine et auteure du roman ‘’Vodou, la forteresse de l’Espérance’’ et Franck Ogou, gestionnaire de patrimoine et directeur par intérim de l’Ecole du Patrimoine Africain ont été les panélistes qui se sont penchés sur l’apport du vodoun dans le développement du tourisme religieux au Bénin. Selon Daagbo Hounon Houna II, le vodoun est l’organisation parfaite de toute la vie et devrait être ainsi intégré à tout projet de développement du pays. Si le vodoun reste un potentiel touristique, ce côté se remarque beaucoup plus lors des manifestations culturelles. « Le cultuel est réservé strictement aux initiés et aux adeptes », a tenu à clarifier le chef spirituel suprême du vodoun. « C’est lorsque que les adeptes du vodoun ont fini le cultuel dans les couvents qu’ils sortent avec leurs habits sacrés pour manifester la magnificence du Vodoun », a ajouté Micheline Adjovi. A la question de savoir si le Bénin tire véritablement profit de son patrimoine culturel qui est le vodoun, la réponse de Franck Ogou est sans ambages. « Non, et cela du fait que justement on ne sait même pas ce qu’on entend par ‘’Vodoun’’. Selon le commun des mortels, c’est tout ce qu’il y a de négatif et de mauvais », a-t-il déclaré. Pour lui, il faut une bonne organisation autour de la chose car il n’y a pas de tourisme religieux ou culturel sans évènement et sans une date. C’est pour cela qu’il faut repenser la célébration du 10 janvier afin de profiter de tout de ce qui relève de ses croyances comme le fait les pays comme la Chine, la France, l’Inde et même l’Egypte. « Le Bénin qui est un pays sans ressources minières devrait aussi s’inspirer de ces pays afin de tirer le maximum de ressources pour son développement », a laissé entendre Franck Ogou.
Jephté HOUNNAGNI (Coll.)