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Art et Culture

Fête du 10 janvier: Le culte des ancêtres résiste au temps et aux quolibets

Publié le lundi 13 janvier 2020  |  La Nation
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© aCotonou.com par Didier Assogba
Sortie des Egun egun dans les ruelles de Cotonou, la fête du 10 Janvier des revenants.
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Par Claude Urbain PLAGBETO,

En dépit des railleries dont il fait souvent l’objet, le Vodoun/Orisha résiste au temps. La fête du 10 janvier donne l’occasion aux adeptes de célébrer les cultes des ancêtres et de consolider les fondements du développement de notre pays.


Instaurée depuis 1994, suite au festival Ouidah 92, la fête des cultes endogènes offre l’occasion de célébrer de la diversité culturelle et cultuelle sous la bannière des divinités. Elle est consacrée par le président Nicéphore Soglo et instituée par la loi 97-031 du 30 août 1997 par le président Mathieu Kérékou.
La célébration de cette fête participe de la consolidation des fondements du développement de notre pays. Chaque 10 janvier donne l’occasion de retrouvailles entre les filles et fils béninois d’une part et des peuples d’Afrique avec leur diaspora d’autre part. Elle constitue une plate-forme d’effusion spirituelle dans le cadre de la réconciliation avec les frères déportés de l’autre côté de l’Atlantique. En effet, la fête des religions traditionnelles connue plus sous la dénomination étriquée de « fête du vodoun » offre l’opportunité à la diaspora du Brésil, d’Haïti et des Caraïbes d’effectuer un pèlerinage au Bénin et de se rappeler ses origines.
Au-delà des rites, libations et sacrifices en guise de devoirs envers les ancêtres, la célébration permet de jeter un regard sur l’apport du panthéon dans le développement. Les cultes traditionnels ont participé non seulement à la consolidation des pouvoirs royaux d’antan, mais aussi à la pluralité confessionnelle dans l’unité observée dans la communauté Vodoun/Orisha. Cela témoigne de ce que la « religion première » est tolérante au regard de la diversité des cultes en son sein, aidant ainsi depuis des lustres à transcender les divergences basées sur la foi entre les individus,pour que règnent la paix et la concorde.


S’en servir

Les créateurs d’œuvres de l’esprit (musiciens, danseurs, plasticiens, écrivains) qui prennent à cœur la valorisation du patrimoine cultuel et culturel, s’inspirent du gisement intarissable que constituent les cultes traditionnels pour s’affirmer et façonner la conscience sociétale collective. Les œuvres des chanteurs Danialou Sagbohan, Frères Guèdèhounguè, Michel Loucou alias Alèkpéhanhou, Vi-Phint ou du plasticien Basile Moussougan alias Bamouss, pour ne citer que ceux-là, en disent long.
Avant la naissance des prophètes qui ont révélé et répandu les autres religions, tout le monde était traditionnaliste, s’accorde-t-on à dire. Des Européens n’étaient-ils pas des Gaulois et n’avaient-ils pas adoré des dieux comme le Soleil dont des manières d’adoration demeurent encore vivaces dans certaines églises aujourd’hui ? Au Bénin et en Afrique en général, le Vodoun/Orisha s’avère le ciment qui lie les traditions les plus anciennes aux générations actuelles.
En tant qu’entité neutre et fédérateur des esprits, il revient alors aux dirigeants et surtout à ceux qui en maîtrisent les principes, de les utiliser à bon escient et de faire aimer les cultes traditionnels à ceux qui ont encore un brin d’attachement à la chose. Il est question de bannir les pratiques honteuses et criminelles des méchants, afin que le Vodoun/Orisha qui résiste déjà au temps, rayonne davantage au Bénin, en Afrique et dans le monde entier en dépit des railleries, du sabotage, du discrédit et du matraquage publicitaire parfois violent orchestrés à son encontre.
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