L’Ordre suprême des ancêtres a été officiellement porté sur les fonts baptismaux, jeudi 9 janvier dernier, à Ouidah. Ce premier regroupement mondial de sympathisants vaudou, fruit du partenariat entre le groupe Isatis et le Palais Houxwé ainsi que le ministère de la Culture, a pour défi de rassembler toutes les parties prenantes ayant pour mission de promouvoir la culture et le vaudou.
L’Ordre suprême des ancêtres (Osa) est désormais une réalité au Bénin. Il a été officiellement mis sur pied, jeudi 9 janvier à Ouidah, grâce au partenariat entre le groupe Isatis et le palais Houxwé ainsi que le ministère en charge de la Culture. Son ambition est de vulgariser et de soutenir toutes les bonnes pratiques et initiatives de développement autour du vaudou.
L’Osa se veut une plateforme incontournable dans la promotion du vaudou. Il mise sur l’éducation, l’information, l’autonomisation économique des femmes, l’écotourisme, la sagesse, la science et la culture…pour soutenir le développement et promouvoir dans le monde entier le vaudou.
C’est Ouidah, la ville touristique et historique qui abrite son siège. Un honneur, selon le maire Célestine Adjanohoun. « L’évènement de ce jour honore Ouidah au point où la ville, étant le berceau du vaudou, va désormais être davantage révélée au monde entier », se réjouit-elle. Selon elle, l’initiative s’inscrit parfaitement dans l’atteinte des Objectifs du développement durable (Odd) à travers lesquels le groupe Isatis se reconnaît. Il s’agit, entre autres, de la promotion de la paix, la fraternité, l’entente entre les peuples, la lutte contre les stigmatisations, l’intimidation et l’isolement, le développement des médias dédiés au vaudou…».
En plus d’aider à la promotion de la culture, l’Ordre suprême des ancêtres se veut être un dispositif pour donner une voix et une reconnaissance à la diaspora africaine issue de la traite négrière dont beaucoup des ancêtres sont partis de Ouidah. « Par l’entremise des organismes faîtiers que l’Ordre suprême des ancêtres prévoit créer, nous entrevoyons un moyen de faire le lien entre la diaspora noire, les personnes ayant la culture et la sagesse africaines en partage et le Bénin, dans un esprit de paix, d’entraide et de fraternité », annonce Inès Mikpé, présidente d’Isatis Afrique.
Actions tangibles
L’ambition du gouvernement à travers son Pag est de faire de Ouidah la destination N°1 du tourisme béninois. Le vaudou est l’une des portes d’entrée et le groupe Isatis l’a bien compris. D’où la création de l’Osa. « La contribution d’Isatis s’inscrit dans sa volonté de poser des actions concrètes, tangibles et structurantes en appui au Programme d’action du gouvernement sur les volets visant la promotion du tourisme mémoriel et la conservation, la mise en valeur et la promotion des cultures ancestrales et du patrimoine tangible et immatériel du Bénin », explique-t-elle.
Paul Akogni, représentant du ministre de la Culture, est convaincu que le vaudou est une mine d’or. « Dans son déploiement, le culte vaudou se montre comme un condensé patrimonial intense. La force de ce type de patrimoine reste une affaire des communautés, des groupes et des individus, et non l’affaire des experts et intellectuels… », souligne-t-il.
Selon lui, le vaudou et la culture sont indissociables. Les deux méritent d’être préservés. « L’une des clés de notre société moderne gangrenée par sa perte de valeur reste incontestablement la culture. L’avenir de notre humanité se joue sur le tableau de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine cultuel immatériel de l’humanité », poursuit-il, avant de s’attarder sur le rôle de l’Osa : « L’Osa entend rassembler, organiser et conduire adeptes et sympathisants du culte vaudou dans un creuset de réflexion et d’actions. Toute action menée dans le but de sauvegarder, documenter, identifier, protéger, revitaliser, transmettre, valoriser et promouvoir un élément lié au culte vaudou sera bien accueillie par le ministère de la Culture ».
Le ministère affiche déjà sa volonté de collaborer avec l’Osa. « L’Ordre supérieur des ancêtres est pour le ministère un partenaire et un opérateur clé dans la mise en œuvre de certaines actions du gouvernement du président Talon à travers le ministère de la Culture », assure-t-il