Les populations de Kétonou dans l’arrondissement d’Aholouyèmè, Commune de Sèmè-Podji ont manifesté hier lundi 25 novembre 2013 contre la mutation de la localité de Dénou en village au détriment de Kétonou-Tchinsa par le Parlement.
Après avoir dénoncé le silence du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, sur la question, elles ont invité les députés à prendre leurs responsabilités.
Notables, sages, jeunes et femmes sont sortis de leur silence hier pour protester contre les nouvelles unités administratives votées par les députés dans la Commune de Sèmè-Podji, en général, et dans l’arrondissement d’Aholouyèmè, en particulier. Brandissant une lettre en date du 20 février 2013 protestant contre le nouveau découpage du village de Kétonou, ils ont dénoncé le silence du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, dans la résolution de ce problème.
En effet, le chef-village de Kétonou, Michel Akélé a fait savoir que sa localité a été scindée en deux villages à savoir : Kétonou et Kétonou-Tchinsa. « Aucune discussion n’a été menée par rapport à Dénou qui est un hameau de Kétonou-Tchinsa… », a-t-il déclaré pour décrier la substitution du village de Kétonou-Tchinsa par Dénou sur la carte administrative de l’arrondissement d’Aholouyèmè. Pour lui, cet état de choses est une pure méconnaissance des réalités de terrain par certains hommes politiques.
« C’est avec une grande surprise, beaucoup d’amertume et de regret que les populations de l’arrondissement d’Aholouyèmè ont constaté que l’Assemblée nationale a érigé Dénou ayant 150 habitants en village au détriment de Kétonou-Tchinsa qui a plus de 3000 habitants… », a-t-il indiqué.
Ce faisant, les populations perçoivent, à travers ce vote, la manipulation de certains acteurs politiques. En dehors de la situation dans cet arrondissement, il a été noté d’autres erreurs dans le nouveau découpage de la Commune de Sèmè-Podji. Pour calmer l’indignation et la révolte des populations, le président de l’Assemblée nationale est invité à initier une loi corrective pour réparer l’ « injustice » faite au village de Kétonou.
Réaction de l’Honorable Honfo contacté, le député Charlemagne Honfo, membre de la commission parlementaire de délimitation des unités administratives à Sèmè-Podji, a apporté des clarifications.
Exprimant son amertume sur le sujet, il a déclaré que ce débat n’est plus d’actualité. Les choses ont évolué sur le terrain, a-t-il dit. « Il n’y a plus rien là. Ce problème est déjà réglé depuis avec les populations de Kétonou suite à une tournée parlementaire dans la localité… », a-t-il expliqué. A en croire ses propos, c’était par erreur que Kétonou-Tchinsa a été transformé en village par les députés.
A cet effet, il a indiqué que ce village figure sur la liste des unités administratives illégales adoptées par la suite par l’Assemblée nationale. Pourquoi ? Charlemagne Honfo a expliqué que selon les critères de création de village, il faut avoir une distance de trois kilomètres d’une localité à une localité et disposer de 1000 habitants au moins. Parlant du cas de l’arrondissement d’Aholouyèmè, il a souligné que Tchinsa est un quartier de Kétonou. « Qui est à Tchinsa est déjà à Kétonou. Tchinsa est un quartier de Kétonou. La preuve est que le roi de Kétonou est de Tchinsa… », a-t-il déclaré. Pour lui, c’est un faux problème de parler de Tchinsa dans Kétonou qui est un village à part entière.
Par rapport à Dénou, le député a souligné que les critères sont respectés. « Dénou est à plus de trois kilomètres de Kétonou et compte plus de 1000 habitants. Dénou a un bureau de vote de plus de 500 électeurs selon la loi… », a-t-il clarifié. Pour finir l’Honorable Charlemagne Honfo, a invité les uns et les autres à l’esprit de discernement.