Les acteurs multiplient les initiatives pour venir à bout des grossesses en milieu scolaire au Bénin. Lancé le week-end dernier, le concours national de plaidoirie se veut une nouvelle approche de lutte contre le phénomène.
La lutte contre les grossesses en milieu scolaire demeure un challenge au Bénin. Ainsi, plusieurs initiatives et actions ont été conduites pour endiguer le phénomène, mais le mal continue de sévir. L’Institut de développement social (Ids) se propose alors de l’affronter autrement. C’est ce qui justifie l’organisation de ce concours national de plaidoirie.
L’initiative est motivée par les données peu reluisantes enregistrées ces quatre dernières années sur le terrain. Si l’on s’en tient aux rapports du ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, de 2016 à 2019, le Bénin a enregistré sept mille soixante-dix-neuf cas de grossesses en milieu scolaire. L’année scolaire 2016-2017 a enregistré le fort taux de grossesses en milieu scolaire avec trois mille quarante-cinq cas de grossesses. En 2017-2018, deux mille neuf cent douze filles ont été victimes de ce phénomène. Enfin, 2018-2019 a connu une légère baisse avec mille cent vingt-deux cas enregistrés.
Face à ces statistiques, il est hors de question que les acteurs restent inactifs. « Ces chiffres inquiètent et nécessitent des actions hardies pour une scolarisation sans risque de grossesse des élèves filles. C’est dans ce cadre que l’Ids entreprend des actions de plaidoyer et de sensibilisation pour un changement de comportement dans la société », souligne Nestor Gomènou, président du comité d’organisation.
Le concours national de plaidoirie porte sur: «Les grossesses en milieu scolaire ». Il se veut un moyen de sensibilisation, de plaidoyer et d’éducation par les pairs.
« L’objectif de ce concours de plaidoirie est d’amener les jeunes à porter eux-mêmes la sensibilisation contre le phénomène et à plaider auprès des parents, des enseignants, des autorités politico-administratives tant au niveau local que central, des leaders religieux, des leaders d’opinion pour une scolarisation des filles sur toute l’étendue du territoire national, sans grossesse et sans risque d’interruption », explique-t-il.
Le concours s’adresse aux élèves et se déroulera en trois phases : la présélection, la phase départementale et la phase nationale. Les sujets choisis par les établissements postulants doivent être en lien avec le thème du concours en vue de la plaidoirie. « En cas de sélection, le représentant de l’établissement, notamment l’élève aura à défendre devant un public et dans les règles de l’art, la plaidoirie écrite de son collège », détaille-t-il.
Etablissements scolaires, autorités politico-administratives, partenaires techniques et financiers, Osc,… sont invités à jouer leur partition afin que l’objectif de la sensibilisation de masse sur toute l’étendue du territoire national soit atteint.