Officiellement lancé le 4 août 2018, les travaux d’asphaltage des 12 kilomètres de rues prévues pour le compte de la première phase sont presque achevés à Parakou. En attendant les travaux confortatifs et la mise en place de l’éclairage public qui prennent fin en février prochain, les citoyens de la cité des Koburu, satisfaits, s’impatientent par rapport au démarrage de la seconde phase.
Le cadre de vie des habitants de la cité des Koburu s’est revêtu un nouvel aspect beaucoup plus atteignant. Du quartier Dépôt à Guèma en passant par Tranza et Zongo, le décor a connu une profonde mutation à cause des rues bitumées ou pavées dans ces zones dans le cadre du projet asphaltage. Difficile alors, pour quelqu’un qui a quitté Parakou il y a deux ans de se retrouver lors qu’il se rend aujourd’hui dans cette troisième ville à statut particulier. Moussa Camara, le chef du quartier (Cq) Dépôt en donne le témoignage. « Aujourd’hui, nous voici. Des gens arrivent et se demandent où se trouve la maison du chef quartier ? Ce changement les étonne.» La circulation est aussi fluide pour la population qui se déplace avec beaucoup plus d’aisance. «Avant, il n’est pas loisible de conduire par ici, même à moto. La voie était complètement dégradée par les eaux de ruissellement. Maintenant, ces souffrances sont du passé» se réjouit Alassane Bouraïma, un conducteur de taxi-moto, rencontré derrière le centre Guy Riobé. «Avec ces nouvelles voies on aura moins de pannes d’engin », renchérit Vincent Bankolé, lui aussi conducteur de taxi-moto. Les riverains partagent également la même joie. Les tenanciers des boutiques, des bars-restaurants et des buvettes le long de ces voies espèrent tous l’accroissement de leurs chiffres d’affaires. «Cela va plus m’attiré la clientèle. Avant il n’y avait pas de voie. La circulation était de l’autre côté», constate Judicaël Assan, gérant d’une boutique de prêt-à porter au bord de la voie côté Tranza. Rafiatou Ousmane, gérante d’une buvette vers Zongo a le même avis. «Nous qui sommes dans les encablures de la voie Tranza-Zongo, on a perdu la clientèle à cause de la poussière et les désagréments dus aux travaux de bitumage. Durant la période, notre recette a considérablement chuté. Maintenant que les travaux s’achèvent, je croix que nous allons reconquérir de nouveaux clients en vue de reconstituer notre trésorerie », estime-t-elle.
Asphaltage, un challenge réussit par Talon
Ce sentiment de fierté, de satisfaction et d’appartenance à une ville moderne comme celle de Parakou, que dégagent les citoyens de la métropole du septentrion, témoigne que le gouvernement ne fait pas une politique de développement utopique. La mise en œuvre de ce projet d’asphaltage que d’aucun avaient confondu à une promesse électorale renforce la crédibilité du président Patrice Talon et son équipe à Parakou. «Personnellement, je n’y croyais pas. Comme tout citoyen septique, j’avais cru que s’était une promesse électorale pour encore nous endormir. Mais l’aboutissement de l’asphaltage prouve qu’il faut désormais faire confiance au président de la République», confesse Bouraïman Orou-Sidi. Rogatien Mitondji a la langue aussi déliée. « Vraiment, Patrice Talon a gagné la confiance des ‘’Saints Thomas’’ à cause de l’asphaltage. Nous voulons du concret et il nous l’a prouvé. S’il promet, il fait. On lui tire chapeau », acclame-t-il. Ainsi, l’objectif fixé par le projet est atteint pourrait-on dire. Selon François Agomadjè, le chef projet, l’asphaltage, une initiative du chef de l’Etat vise l’aménagement du cadre de vie des populations, la modernisation des villes bénéficiaires et l’accélération de leur développement socioéconomique. « Il n’est pas un projet de voirie comme les autres. C’est un aménagement complet de façade à façade qui comporte des lampadaires solaires ultramodernes, des aménagements de sécurité, des espaces verts, des poubelles et des bancs publics puis des plaques d’adressage », a-t-il rappelé lors de la cérémonie du lancement. Charles Toko, le maire de la municipalité de Parakou va plus loin en indiquant que la réalisation du projet asphaltage à Parakou battra à terme tous les records des projets d’infrastructures routières au Bénin. «De tous les projets contenus dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag), l’asphaltage est sans nul doute, celui qui prend le mieux en compte l’attractivité des grandes villes de notre pays. C’est un investissement d’environ 100 milliards de francs Cfa. Soit, plus que le total des routes pavées et bitumées depuis 1960 à nos jours et qui s’élèvent à 58,6 km, sans compter les 17 km de contournement de la ville qui relèvent des charges de l’Etat central », affirme-t-il. Le préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé, ne dira pas mieux. Il a, pour sa part, noté que depuis les indépendances, la plupart des villes africaines dont celles du Bénin sont restées à l’étape d’agglomérations dans lesquelles cohabitent la pauvreté, l’insalubrité, les maladies et la misère. Ceci, estime-t-il, faute d’une politique réelle d’aménagement. L’asphaltage se positionne alors comme une réponse à ce sous-développement et ouvre la voie à la modernisation. Oui c’est vrai ! Les endroits où l’asphaltage est passé sont exemptés des insalubrités. Des réalités tangibles qui ont permis au président Patrice Talon de confondre ses détracteurs et de confirmer sa volonté de marquer Parakou, à l’occasion de son quinquennat.
Point satisfaisant des travaux
« Nous sommes à un taux de réalisation assez satisfaisant parce que les grosses œuvres sont terminées, la chaussée et les trottoirs sont traités. Nous sommes autour de 12km avec les amorces des 8 rues pavées ou bitumées », confirme le Directeur départemental du cadre de vie (Ddcv) du Borgou. Ce taux de satisfaction est atteint grâce à l’implication des élus communaux et locaux qui ont aidé l’entreprise à solutionner les problèmes au fur et à mesure qu’ils se posent. A en croire Sanni Orou Pibou, Il ne reste que les travaux d’embellissement qui se traduisent par la pose des pavés décoratifs déjà en place. Ensuite suivra la phase de sécurisation. C’est-à-dire l’installation des feux tricolores, la construction des toilettes publiques au niveau des carrefours puis la dernière étape consacrée à l’éclairage public. Des travaux inclus dans le second volet. A ce niveau, les travaux préliminaires ont commencé. C’est du moins ce que l’on peut retenir des propos de Michel Nata, directeur exécutif de l’entreprise en charge de l’électrification pour le compte du projet asphaltage à Parakou. « Nous sommes en train de poser les fourreaux après avoir fait des tranchées. Mettre des câbles souterrains et aéro-souterrains. Après cela, on va poser les poteaux électriques », explique-t-il. Ces détails font partie des particularités qu’impose l’asphaltage. Pour le Ddcv/Borgou le projet asphaltage nécessite assez de travaux connexes d’aménagement supplémentaire. Dans ce projet similaire, que les aménagements se font de façade à façade. Tout ceci pour rendre le cadre de vie plus attrayant. C’est dire donc que les travaux se poursuivent sur le terrain avec Sino-hydro, l’entreprise chinoise adjudicataire qui évolue dans le délai prorogé puis que le délai contractuel de 12 mois initialement prévu a déjà expiré en août dernier. Ce retard de quelques mois est essentiellement dû à la lenteur administrative, d’après les justifications de Rafiou Gnangoli, ingénieur routier, chef de la mission de contrôle Ceco-Btp sur le projet asphaltage à Parakou. « Selon le marché, le délai d’exécution est de 12 mois et devrait courir normalement le 6 août 2018. Mais en raison des formalités administratives, les travaux ont réellement démarré courant septembre 2018 », fait-il savoir. Malgré toutes les dispositions prises en travaillant même à des heures indues, l’entreprise n’a pas pu rester dans le délai. « Si on n’arrivait pas à finir en août on aura quelques mois supplémentaires», avait-il supposé. Ce souhait émis a été exaucé dans la mesure où l’administration est consciente des particularités que révèlent ces genres de projet. Au lieu de finir donc les travaux en août ou en septembre dernier au plus tard, le chantier sera probablement livrer à la fin du mois de février prochain. « Ce retard constaté dans l’exécution des travaux n’est pas imputable à l’entreprise », fait remarquer Sanni Orou Pibou. Dans son développement, il a indiqué que dans ces genres de travaux urbains, il y a des facteurs exogènes indépendants de l’entreprise qui viennent se greffer sur le planning préétablit. Ce qui crée naturellement un décalage de temps. D’où le retard. Il en donne un exemple pour être compris. «Au niveau de la façade Ouest du marché Zongo, un parking y est aménagé et pavé. C’est des travaux complémentaires par exemple qui n’étaient pas prévus dans le cahier de charge de l’entreprise au départ». Dans ce contexte, la pénalité de retard ne pourrait pas être appliquée à l’entreprise parce que ce retard relève de la responsabilité de l’administration publique. C’est au vu de toutes ces réalités avérées que le délai a été prorogé de quelques mois. «L’entreprise n’est pas aussi en retard que cela. Jusqu’à la fin du mois février, elle doit avoir fini l’essentiel », rassure Sanni Orou Pibou. Dans l’ensemble, 70 km sont concernés par le projet asphaltage à Parakou sur 615 km de routes urbaines au plan national répartis en plusieurs phases. «Le lancement de la seconde phase est imminent parce que les préparatifs son très avancés », affirme le Ddcv/Borgou. Mais en attendant, Rafiou Gnangoli, ingénieur routier, exhorte les populations et les usagers de la route à respecter les consignes afin des permettre aux ouvriers de vite finir les travaux. « Qu’ils comprennent que nous travaillons pour eux et pour le développement du Bénin. Qu’ils patientent et suivent les déviations indiquées à cet effet. C’est pour le bonheur de nous tous », recommande-t-il.
Quelques citoyens et usagers des rues asphaltées apprécient
Reine Adingni, riveraine : « L’histoire retiendra que c’est lui qui a eu cette lumineuse initiative »
« Je suis dans le quartier Dépôt il y a environ 20 ans. Avant, les gens n’arrivaient pas à circuler librement. Mais depuis le démarrage du projet asphaltage, le quartier est très beau. C’est sous le mandat de notre délégué que le quartier a eu ce privilège. Je suis comblée. Je remercie le délégué, le maire et surtout le président de la République, Patrice Talon pour ce qu’il a fait à la Nation et à la ville de Parakou. On peut tout dire de lui, mais l’histoire retiendra que c’est lui qui a eu cette lumineuse initiative. Je prie pour qu’il fasse encore davantage pour notre quartier. »
Bernard Ahouangnihin, fonctionnaire de l’Ocbn à la retraite : «Tout le monde dit que nous sommes les privilégiés à Parakou »
« Le quartier Dépôt est l’un des vieux quartiers abandonnés par les politiques publiques. Aujourd’hui, il renaît. Nous sommes contents parce que la circulation est désormais fluide et plus praticable. Tout le monde dit que nous sommes les privilégiés de Parakou. Vraiment, nous sommes fiers. C’est à l’avantage du gouvernement actuel, car depuis les indépendances, on n’a pas eu ce genre de projet. On peut l’appeler nouveau quartier de Dépôt. Au démarrage des travaux, on avait eu des difficultés liées à l’accès à l’eau. Mais tout cela est du passé.»
Moussa Camara, Chef du quartier Dépôt: « Je ne refuse pas qu’on dise après Paris, c’est Dépôt »
«Toutes les rues ne sont pas pavées. Mais à 60%, elles le sont. Les voies sont bien tracées. Ce changement étonne. Je ne refuse pas qu’on dise après Paris, c’est Dépôt. Si l’asphaltage a commencé par notre quartier, c’est une grande chance! Lorsque l’asphaltage est venu, on a constaté que l’eau stagne dans certaines maisons en raison du relief. Mais grâce à la compréhension du chef de chantier, ces problèmes ont été résolus. Je souhaite que ce quartier soit un quartier moderne. Après la voie, il nous manque la lumière et l’eau. Ce n’est pas parce que le maire de Parakou est de mon quartier qu’il a été privilégié. C’est la volonté de Dieu.»
Dogo Aboubacari Kassim, agent du Coteb à la retraite: « Je ne savais pas que de mon vivant, j’aurai des pavés devant ma maison.»
«Nous sommes contents. Regardez devant ma maison. C’est joli ! Je ne savais pas que de mon vivant, j’aurai des pavés devant ma maison. Dieu m’a permis de vivre cette réalité. C’est la première fois que nous avons eu cela. On n’avait pas un mètre. Aujourd’hui, nous avons eu des kilomètres. On ne peut que remercier Charles Toko. Il n’est pas le premier maire de Parakou. Pourtant, on n’a jamais eu un mètre de voie pavée. Il y a des maires qui étaient de notre quartier, mais ils n’ont rien fait. On ne peut que dire merci au maire Charles Toko et à travers lui le Président de la République, Patrice Talon. Que Dieu les bénisse. Qu’ils pensent à nous réaliser les rues qui restent encore.»