Le gouvernement béninois envisage d'élaborer une politique holistique de protection de l' enfance au Bénin, a annoncé mardi à Cotonou le ministre béninois de la Famille, des Affaires sociales, de la solidarité nationale, des handicapés et des personnes de troisième âge, Mme Marie- Laurence Sranon-Sossou.
"L'élaboration de la politique holistique constitue le premier pas pour définir une vision globale en matière de protection de l'enfance au Bénin", a-t-elle déclaré.
S'exprimant au cours d'une concertation entre les partenaires au développement et les acteurs en charge de la protection de l'enfance, Mme Sranon-Sossou, a estimé qu'il s'agira d'une vision commune et intégrée, à laquelle adhéreront toutes les parties prenantes à savoir les ministères de la Famille et des affaires sociales, de la santé, de l'éducation, de la justice, de l'intérieur, du développement, des finances et de la communication.
Pour Isabelle Bardem, représentante adjointe de l'UNICEF au Bénin, les autorités politiques béninoises ont fait des efforts louables pour lutter contre les violations des droits de l'enfant.
"Entre 2009 et 2013, plus de 300 assistants sociaux et plus de 3. 000 policiers ont été recrutés et 10 juges pour mineurs, ainsi qu' une douzaine d'assistants sociaux de justice ont été nommés", s' est-elle réjoui.
De plus, a-t-elle poursuivi, des lois protégeant l'enfant ont été votées et promulguées et des formations ont été organisées à l'endroit des acteurs de la protection de l'enfant.
Toutefois, a-t-elle déploré, en dépit de ces multiples actions menées par le gouvernement béninois avec ses partenaires et les organisations de la société civile, le Bénin demeure un "foyer" de violation des droits de l'enfant.
"On note à travers le pays, de multiples formes d'abus, de violences et d'exploitation des enfants telles que la traite, le travail sous ses pires formes, les mariages forcés, les violences sexuelles, les enlèvements, les séquestrations, les mutilations génitales féminines ou l'infanticide", a-t-elle regretté.
Selon l'Office central de protection des mineurs, entre janvier 2009 et juin 2013, près de 13.000 enfants ont été victimes d'abus, de violence et d'exploitation dans la ville de Cotonou et ses environs.
De même, selon une étude réalisée en 2007 par le ministère de la Famille, plus de 40.000 enfants avaient été victimes de traite et plus de 600.000 sont victimes d'exploitation économique.
"Force est de constater que les lois, et en particulier celles relatives à la protection des enfants sont appliquées de manière insuffisante et que parfois, on peut même parler d'impunité à l'égard des délits et crimes contre les enfants", a-t-elle souligné, révélant que la persistance de ces violences et le manque de sanction demeurent des sujets préoccupants.