Les personnes vivant avec le VIH/SIDA au Bénin ont demandé ce mardi au pouvoir du président Boni Yayi, la mise en application effective de la loi portant "prévention, prise en charge et contrôle du VIH SIDA en République du Bénin", afin d’éliminer toute forme de discrimination à leurs égards.
"A travers la mise en application des dispositions de cette loi, nous voulons, non seulement bénéficier des mesures visant à éliminer toute forme de discrimination contre les personnes atteintes du VIH/SIDA, mais aussi jouir pleinement de tous nos droits et libertés fondamentaux en nous assurant, notamment l’accès aux services sociaux et sanitaires, l’accès à la prévention, l’accès au soutien et au traitement, l’accès à l’ information et à la protection juridique", a déclaré le porte- parole des personnes vivant avec le VIH/SIDA, Dénis D’Oliveira.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse, ce porte- parole des personnes vivant avec le VIH a estimé que malgré le vote et la promulgation de la loi portant "prévention, prise en charge et contrôle du VIH/ SIDA en République du Bénin", depuis le 10 avril 2006, la stigmatisation et la discrimination font beaucoup de dégâts en milieu du travail et dans les ménages.
"Dans les familles, sur les lieux de travail et souvent dans des formations sanitaires, les personnes vivant avec le VIH continuent d’être victimes de stigmatisation et de discrimination. Elles sont confrontées à la divulgation de leur état sérologie, renvoyées du cercle familial ou du domicile conjugal, privées du droit d’ héritage", a-t-il déploré.
De même, a-t-il poursuivi, pour celles qui travaillent, victimes de licenciement abusif.
"En clair la personne vivant avec le VIH au Bénin est socialement traquée et sur le plan de sa prise en charge globale, elle éprouve d’énormes difficultés", a-t-il regretté, invitant les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités, en mettant en oeuvre un plan national de vulgarisation à grande échelle de la loi.
Selon le programme national de lutte contre le Sida (PNLS), le taux de prévalence à VIH s’est stabilisé au sein de la population générale autour de 1,2%. Les décès liés au SIDA sont passés de 8. 100 cas en 2003 à 1.472 cas en 2010.
Sur les 60.000 personnes infectées au Bénin, 23.125 bénéficient des antirétroviraux.