Apparemment, le ministre du commerce Sofiath Onifadé ne savait pas les choses aussi complexes à la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin lorsque prenant service, elle plaçait au centre de ses priorités les élections consulaires. A l’évidence, les choses n’ont pu véritablement évoluer à ce jour, avec des reports à n’en pas finir de la date des élections consulaires. Prévues pour se dérouler le 27 janvier 2013, ces élections viennent encore d’être reportées sine die sans que personne ne puisse dire, quand les nouveaux élus consulaires du Bénin seront connus.
L'institution consulaire béninoise est en souffrance depuis bientôt deux ans, pour défaut d'organisation des élections consulaires. Trois processus électoraux dont deux pilotés par deux différentes transitions ont, en un mot, échoué replongeant l'organisation dans une crise sans précédent. Si le premier processus enclenché par le président sortant Ataou Soufiano a vite fait d'être entaché d'irrégularités pour faute de transparence, la longue transition présidée par Pierre D'alcantara Zocli n'a pu grand chose si ce n'est le supposé nettoyage des textes. Semble t-il, pour donner un nouveau souffle au processus qui piétinait, le chef de l'Etat a dû confier le portefeuille ministériel à son ancien ministre de l'Energie et de l'eau, qui à son arrivée a remis l'espoir tant dans le cœur des opérateurs économiques que de tous les Béninois. Beau discours dépourvu d'actions conséquentes est-on tenté de conclure car rien n'a définitivement bougé. La tenue des élections consulaires reste encore un rêve.
27 janvier, un énième report
Pour remettre les choses dans l'ordre à la CCIB et en toute transparence, la commission devant superviser le processus électoral a été mise sur place. Selon la feuille de route de ladite commission électorale, la campagne électorale était prévue pour être lancée ce 21 janvier 2013 et les élections proprement dites devraient se tenir le dimanche 27 janvier 2013. Mais, réunie en séance plénière le mercredi 23 Janvier 2013, la Commission Electorale Consulaire de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin faisant le point de ses activités a sollicité du gouvernement un nouveau report des élections. Pour justifier sa demande, la commission expose quelques unes de ses difficultés dont " La mise à disposition tardive des ressources financières par le trésor public, intervenue seulement le 14 Janvier 2013 soit cinq (05) semaines après l'installation de la commission ; ce qui a eu des répercussions sur le bon déroulement des activités de la CEC-CCIB ; Les nombreux jours fériés enregistrés en fin d'année 2012 et au début de l'année 2013 n'ont pas permis aux opérateurs économiques d'obtenir à temps les pièces administratives nécessaires pour la constitution de leurs dossiers ; L'installation des membres des commissions de recensement des électeurs et d'établissement des listes électorales a été perturbée par les retards observés dans la désignation des différents membres par leurs structures d'origine respectives."
A qui profite le dilatoire?
En définitive, on se demande bien qui, à quel prix et pour quels objectifs entretient le flou autour du processus des élections consulaires. Le Bénin manque t-il de cadres épris de justice, de patriotisme et de bonne gouvernance capables de conduire efficacement la transition à la CCib ? Malgré les nombreux cris de cœurs qui ont vu naitre la commission électorale, des dysfonctionnements subsistent plombant le processus. Entres autres, on parle de recrutement partisan d'informaticiens, d'une certaine contradiction entre les textes vulgarisés au niveau des électeurs et qui fixent les conditions d'élections et le contenu des différents arrêtés qui ont été pris par le ministre du commerce et de l'industrie Sofiath Onifadé. Il y a donc comme un manquement à l'autorité du ministre qui elle aussi semble laisser faire. Sofiath Onifadé semble prendre le dossier de la Ccib avec des pincettes, ce qui du coup trompe sur la personne du ministre qu'on a vu dans les marchés de Cotonou et régions s'investissant dans le contrôle de la qualité et des prix non seulement des produits de consommation directe mais aussi du fer à béton et sur l'épineux terrain de l'essence frelatée. Si non comment comprendre que la commission qui est sensée travailler en relation étroite avec le ministre de tutelle prétend avoir manqué de moyens surtout financiers pour l'organisation des élections. Quel suivi est donc fait du dossier ? Il parait donc plus qu'urgent de suivre de prêt l'organisation des élections consulaires afin de vider définitivement ce dossier-monstre qui, au finish pompe notre république en ressources financière et en énergie. Dans tous les cas, les regards sont désormais tournés vers le conseil des ministres qui devra relancer le débat.