Il n’est pas indifférent au « hourra » de la « foule »)
2020 démarre sur les chapeaux de roue pour le chef de l’Etat. Déjà trois visites de terrain en un mois. Après Akpakpa dans Cotonou et Avlékété dans la commune de Ouidah, Patrice Talon était samedi dernier à Allada. Mais contrairement aux autres visites, Allada était singulier. Le chef de l’Etat a eu droit à des lauriers venant d’une « foule » scandant : « Talon 10 ans ». Des « hourra » qui n’ont pas gêné outre mesure le chantre du Nouveau départ présenté jusque-là comme le président qui a en horreur des acclamations de foules maquillées. A une année de la présidentielle, et à quelques mois des communales et municipales, doit-on s’attendre à voir de plus en plus Patrice Talon dans cette posture ?
Patrice Talon n’a de cesse de répéter qu’il n’est nullement préoccupé par sa candidature ou non en 2021, mais plutôt par l’évolution des chantiers en cours dans le cadre du Programme d’action du gouvernement. D’ailleurs ces visites qui s’enchaînent sur le terrain trouvent leur justif dans le besoin de suivre de près l’avancement des travaux. Seulement, le tapage qui se fait de plus en plus autour de ces descentes fait penser qu’entre le discours officiel et les actes, il y a peut-être un écart ou du moins des sous-entendus entretenus à dessein. A Allada, le week-end passé, c’était tellement criard. Une foule scandant « Talon 10 ans » à une année de la présidentielle, le chef de l’Etat levant la main pour saluer ses « admirateurs ». Ce n’est pas chose à faire croire que le chantre de la Rupture ne pense guère à 2021. Ça ressemble plutôt à du « yayisme », pour quelqu’un qui n’aime pas le populisme. De l’hypothèse que ce soient vraiment des acclamations spontanées venues d’une « foule » qui s’est spontanément mobilisée, pourquoi les responsables des lieux ou l’entourage du chef de l’Etat ne s’oppose pas à de telles manifestations auxquelles Patrice Talon devrait être normalement allergique ? Doit-on comprendre, à travers ses sorties qui, de plus en plus, prennent des relents populistes c’est parce que le chef de l’Etat n’avait pas de réalisations physiques à son actif qu’il a dû adopter au début la posture « anti-populiste » ? Le cas échéant, il faut craindre que telles manifestations s’enchaînent à chaque sortie du chef de l’Etat au fur et à mesure qu’on s’approche des communales et de la présidentielle de 2021 que Patrice Talon semble voir comme « bien loin ». Dès lors à quelle autre localité, le tour ? Après Akpakpa, Avlékété et Allada, Patrice Talon se rendra peut-être à Savè pour voir l’évolution du chantier de l’hôpital en construction ou bien dans la partie septentrionale dans laquelle il ne s’est rendu depuis 2016. Là-bas aussi, les populations ont eu droit à de l’eau potable et à l’asphaltage.