Des images choquantes de l’abattoir de Cotonou font le tour des réseaux sociaux. Elles montrent l’abattoir dans un état d’insalubrité.
Excréments par-ci, eau sale par-là, tête de cabri d’un autre côté. Le tout dans le même environnement. C’est dans cet état que se trouve l’abattoir de Cotonou. Sur des images parvenues à Banouto, on peut voir des parties d’animaux baignées dans une eau souillée de coloration noirâtre. Ces images, apprend-on, ont été prises pendant que des bouchers procédaient au netoyage des bêtes égorgées, dont la viande est destinée à la consommation publique. Selon un boucher contacté par Banouto quelques jours plûtot, la situation a créé une fronde sur le site. A l’en croire, cette question d’absence d’eau potable préoccupe plus d’un.
Deux semaines plûtot
Sur le site insalubre où se mêlent herbes et boues dans une atmosphère polluée de mauvaise odeur, depuis quelques semaines, les boucher se plaignent du manque d’eau potable pour nettoyer la viande, notamment les intestins. A les en croire, le problème dure depuis quelques mois. Les bouchers de l’abattoir de Cotonou étaient confrontés à un problème de coupure d’électricité pour facture impayée. « La chambre froide ne fonctionne plus comme avant. Lorsque la viande reste on est obligé d’aller payer ailleurs pour la faire conserver », s’était plaint un autre boucher à Banouto, fin janvier.
Plusieurs bouchers disent avoir enregistré des pertes à cause de ce problème d’électricité. Approchée, la direction de l’abattoir a donné les raisons de cet état de chose. Selon le Directeur qui confirme la coupure du courant électrique de midi à 4 heures du matin, la décision a été prise pour réduire le coût de l’électricité qui a grimpé avec « la mise en service du nouveau bâtiment ». Construit avec la dernière technologie de 2017, fait savoir le Dr Mohamed Sossouhounto, le nouvel abattoir consomme le double, voire, le triple de la quantité d’électricité qu’utilisait l’ancien. « Le nouveau bloc n’est pas une maison des pauvres », a souligné le directeur de l’abattoir fin janvier.
C’est pourquoi, apprend le spécialiste de la médecine animale, il a décidé d’augmenter les frais de redevances à l’abattage. « J’ai dit qu’ils vont désormais payer 100 francs par kg de carcasse au lieu de 60 francs et ils ont refusé. » Un refus justifié selon les bouchers. « Nous estimons que ce qu’on paie suffit pour couvrir les charges de la maisons », avait lâché un boucher.
« Depuis qu'une partie du site de l’abattoir a été délocalisée à Zè, on fait aussi face au problème de la contrebande. Avant, on enregistrait au moins 60 bœufs à égorger par jours. Mais maintenant, on n’a que 30 », relève le directeur. Conséquence, souligne le Dr, les recettes ont baissé alors que les charges se sont multipliées.