Les partenaires sociaux sont privés de droit de grève en République du Bénin depuis de longs mois. Plus donc question de recourir à une cessation collective de travail pour revendiquer des acquis socioprofessionnels. Face à la mesure de pression, les syndicats du secteur de la santé ont défini de nouvelles stratégies de lutte pour exiger la satisfaction de leurs revendications…
A en croire Soulé Salako, secrétaire général du Syndicat national des services de la santé humaine du Bénin (Syntrasesh), le premier défi des organisations syndicales après la suppression du droit de grève reste la remobilisation des militants, syndiqués. En effet, dans un entretien exclusif, le responsable syndical, membre du Collectif des syndicats de la santé a reconnu qu’avec ces mesures de pression, plusieurs organisations syndicales couraient le risque de perdre leurs militants. Ainsi, des résolutions issues de la journée bilan des syndicats de la santé, il a été décidé du recensement des syndiqués en vue de poursuivre la lutte avec de nouvelles approches. Si des banderoles flottent déjà au ministère de la santé avec des affiches de revendication, il est annoncé la démultiplication desdites affiches dans tous les départements. Ainsi, il s’agira selon Soulé Salako de mobiliser à nouveau les travailleurs pour protester et exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative. Faut-il le rappeler, le Collectif des syndicats du secteur de la santé a organisé mercredi 22 janvier 2020, une journée bilan de ses activités syndicales, au titre de l’année 2019. Il a été procédé alors à une étude analytique des différentes activités menées par les syndicats du secteur. « Que sont devenues nos revendications après le retrait du droit de grève ? », c’est le thème qui a focalisé les attentions. « Nos droits sont allégrement bafoués, l’emploi précarisé, les différentes instances de rencontres et de décisions désorganisées et banalisées, le temps de travail, les gardes et astreintes embrouillés, la terreur semée dans tous les cœurs des travailleurs qui sont livrés à la vindicte populaire. Dans ces conditions et face à ce mépris, que sont devenus les syndicats ? Chers camarades, il urge donc que nous prenions des résolutions responsables et pertinentes», a d’ailleurs déploré, le porte-parole du Collectif des syndicats de la santé, Adolphe Houssou. Entre autres revendications sans issues, on peut évoquer le paiement du rappel de la prime de motivation au titre de l’année 2017, ou encore le paiement de la prime de risque et les rappels y afférents aux agents ayant droit.