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Me Fatiou Ousman à propos de la présidentielle de 2021

Publié le lundi 10 fevrier 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Me Fatiou Ousman, avocat au Barreau de Dijon
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« Faire tomber le régime de la rupture est (…) possible »

« Le parrainage sera fissuré pour rendre possible une alternance pacifique avec une alternative crédible en 2021. J’invite notre peuple à y croire ». Voilà la quintessence du message de Maître Fatiou Ousman, avocat au Barreau de Dijon. Dans une interview, ce Béninois de la diaspora s’est livré à une analyse critique de la gouvernance de la rupture depuis le 06 avril 2016.

Lire l’intégralité de l’interview.



Question : Me OUSMAN, pouvez-vous nous dire en quelques mots quel est votre parcours personnel et personnel ?



Fatiou OUSMAN

J’ai vu le jour le 23 mai 1976 à la Clinique LES GRACES de Cotonou, d’une mère originaire de OUIDAH et d’un père de DJOUGOU.

Après des études primaires, élémentaires et secondaires entre la France et le Bénin, je suis entré, après mon Baccalauréat obtenu au Lycée BEHANZIN en 1995, en Faculté de Droit de l’Université Nationale du Bénin (devenue UAC).

J’y ai décroché une maîtrise en Droit Privé après avoir soutenu un mémoire sur « La liberté de presse et le droit à l’intégrité morale des personnes » sous la direction de feue Mme Ouinsou CONCEPTIA, ex présidente de la Cour Constitutionnelle.

Après un stage au sein du cabinet d’avocats de Me Saïdou AGBANTOU à Cotonou, j’ai regagné la France où, après un Master II Juriste des Collectivités Territoriales, un Master II Droits de la Personne, j’ai obtenu mon Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat en 2005.

Je suis Avocat près la Cour d’Appel de DIJON.

Je me définis comme un citoyen engagé et c’est cet engagement qui m’a conduit à adresser, en Avril 2019, un appel au Président béninois pour des élections ouvertes, par une pétition qui a reçu près de 650 signatures.

Question : Me OUSMAN, comment analysez-vous de la situation socio-politique nationale ?



Fatiou OUSMAN :

Vaste question que celle-ci… Il y aurait tant de choses à dire que je ne sais par où commencer.

Si vous me demandez de commenter l’actualité nationale de ces dernières semaines, je ne pourrais pas occulter les emprisonnements de journalistes et de citoyens pour des délits d’opinion et d’expression, une situation qui marque encore un net recul des libertés publiques et individuelles au Bénin.

Plus récemment, j’ai noté avec amertume et tristesse que le Bénin était entré dans cette sombre catégorie de pays où la mort de concitoyens, sous les balles des forces de sécurité, est un évènement banal et presque devenu habituel.

Je parle là des récents évènements sur la commune de Savè où d’après les autorités, la répression policière et militaire a causé la mort de deux civils et des blessures à six membres des forces de sécurité.

Trop de béninois sont morts ou disparus depuis 4 ans au pays. C’est sans précédent.

Cette situation doit interpeller nos dirigeants.

Question : 2019, une année riche en évènements politiques.



Fatiou OUSMAN :

Cette année fut longue et éprouvante. Nous avons assisté, presqu’impuissants, à la démolition de notre édifice démocratique. Le pacte hérité de la conférence national a été rompu avec une telle légèreté et une telle banalité qu’on est aujourd’hui en droit de se dire que les fondations démocratiques de notre pays n’étaient pas si solides.

Au plan politique, sous le prétexte de réformes politiques, nos institutions ont été détournées de leurs finalités et ne servent aujourd’hui un homme plus que l’intérêt supérieur du pays. A cause de ces supposées réformes, des acteurs politiques ont été dépossédés de leurs partis, certains sont sortis des institutions et les plus malchanceux ont été purement et simplement éliminés de la vie politique. Créer un parti politique aujourd’hui au Bénin, plus que dans tous les pays africains, est extrêmement difficile et aléatoire car le Gouvernement détient au bout du compte le pouvoir discrétionnaire de vous délivrer ou non le récépissé de reconnaissance.

Il est en de même de la candidature aux différentes élections qui est devenue aussi, depuis l’arrivée de Patrice Talon, aléatoire, risquée et incertaine. Quel recul démocratique !

A mes yeux, l’un des actes politiques majeurs de l’année 2019 a été la profanation de la Constitution du 11 décembre 1990, qui a été révisée par une assemblée controversée et illégitime, nuitamment, en urgence, à l’unanimité et sans le moindre débat parlementaire.

Pour être clair, c’est le sentiment de beaucoup de nos concitoyens, tout ou presque doit être repris, car tout ou presque a été soit détruit soit dénaturé.

Question : Au sujet de cette révision, vous savez que beaucoup pensent qu’il fallait amender notre Constitution et que ce nouveau texte constitutionnel du 1er novembre 2019 porte de nombreuses avancées pour notre pays. Qu’en pensez-vous ?

Fatiou OUSMAN

Si vous voulez me faire dire que la Cour des comptes, une meilleure représentation des femmes à l’Assemblée Nationale et l’abolition de la peine de mort sont des avancées, vous avez sans doute raison. Oui.

Pour autant, je considère qu’il n’était nul besoin de toucher notre loi fondamentale pour faire avancer ces causes. Des lois ordinaires pouvaient aisément régler ces situations, même sur le cas de la discrimination envers les femmes.

La peine de mort n’est plus appliquée depuis des décennies et une loi est venue l’abolir.

Il suffisait que la cour constitutionnelle, qui a récemment créé le concept du revirement constitutionnel à l’occasion de l’examen de la même loi (sur le droit de grève, ndlr), revoie sa jurisprudence sur la discrimination positive en faveur des femmes.

Vous noterez que malgré la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, le pouvoir en place ne se presse pas pour l’installer et en nommer les membres.

Tout cela n’a été que faux semblants et habillages pour atteindre l’objectif initial qui était d’introduire le parrainage aux élections présidentielles et tailler un poste de vice-président de la République qui n’est réclamé par personne.

L’objectif du pouvoir est clair : éviter la compétition en 2021 et échapper à la sentence du peuple qui attend la première occasion pour livrer son verdict sur la gouvernance du Président Talon.

Question : que dire alors du parrainage des candidats à l’élection présidentielle ?

Fatiou OUSMAN

Là aussi, pour moi il s’agit d’un net recul démocratique qui rejoint l’idée que je défendais plus tôt. Le pouvoir veut tout contrôler et veut s’imposer au pays contre la volonté du peuple, s’il le faut.

Et pour y arriver, que faire sans décréter le parti unique et sans imposer des candidatures quasi uniques ?

Et bien Il faut écarter l’opposition, brider le pluralisme et exclure toute candidature alternative sérieuse. Le parrainage a été institué pour cela et pour cela seul. Le code électoral et la charte des partis politiques ont fait le reste, c’est à dire poser des mines anti personnelles que seul le pouvoir, qui les a posées, peut éviter.

Le tour est donc joué.

Or, pour être clair, je suis de ceux qui pensent que l’élection présidentielle est la rencontre entre un homme ou une femme, qui a une Ambition politique nationale, et un Peuple à qui il ou elle propose sa vision politique et de développement. C’est le Moment d’un Dialogue singulier entre une ambition personnelle pour la Nation et les Citoyens. Cette ambition d’un Individu pour son pays doit pouvoir être librement présentée et ne doit subir aucune limite ni connaître aucun obstacle artificiel.

Or le système de parrainage issu de cette brutale révision constitutionnelle, dite révision Halloween, est basé sur un obstacle, celui de l’exclusion.

En réalité, le parrainage est la manifestation de la panique qui s’empare du pouvoir qui voit l’heure du jugement dernier sonnée et sa fin approchée a vive allure. En démocratie c’est le peuple qui décide et tôt ou tard. Prenez-vous pour ce que vous n’êtes pas, mettez-vous au-dessus du peuple, si cela vous chante, la sanction du peuple tombera et vous remettra à votre place. Car, quelle que soit la grandeur d’un citoyen ou d’un Homme, il ne sera jamais au dessus de son peuple.

Le parrainage mis en place le 1er novembre 2019 est une preuve supplémentaire de la volonté d’exclure des citoyens valeureux et de se soustraire au jugement légitime de notre peuple. Et c’est en cela que je trouve ce système pernicieux.



Question : Mais ne trouvez-vous pas que les élections Présidentielles passées ont trop souvent offert le spectacle de candidatures farfelues qui viennent monnayer leurs voix obtenues au premier tour ?

Fatiou OUSMAN

Je vous laisse assumer le terme « farfelu » employé dans votre question et vous renvoie vous en expliquer auprès des nombreux autres candidats de 2016 qui ne se sont pas qualifiés pour le second tour.

Il faut être précis et pédagogue sur ce sujet.

C’est d’abord dans l’esprit de la démocratie que les candidatures à une élection politique soient ouvertes à tout le monde, sous certaines conditions de santé et de moralité. C’est après tout le droit inaliénable d’un citoyen de s’investir dans les affaires de la cité, par le suffrage populaire notamment.

Ensuite pour parler de ce que vous appelez à tort candidature farfelues, que faites-vous de l’intelligence des électeurs et de leur capacité à opérer une sélection des candidats selon leur programme et leurs discours de campagne ?

Je rappelle que les nombreuses candidatures des précédentes élections présidentielles, notamment celles de 2006, 2011 et 2016 n’ont jamais obligé notre pays à organiser un troisième tour de scrutin pour désigner le vainqueur.

Mieux, vous remarquerez que malgré la multiplicité des candidatures, les électeurs ont toujours concentré l’essentiel de leur suffrage autour de 3 à 5 candidats. Quand on a une vingtaine de candidatures au Bénin, depuis 1991 à 2016, 80% des suffrages sont quasi-systématiquement captés par 3 ou 4 candidats. C’est bien la preuve que les candidatures que vous qualifiez de farfelues, n’empêchent pas l’électorat de décider. Au contraire, elles sont nécessaires pour exprimer la diversité des offres politiques.

Pourquoi, aujourd’hui, vouloir infantiliser les béninois et faire opérer une pré-sélection par des appareils politiques avant de consulter le peuple ?

Question : C’est donc le principe même du parrainage qui vous pose problème ?

Fatiou OUSMAN.



Sur le principe, le système de parrainage instauré par la révision constitutionnelle de la Toussaint, est contre indiqué. Cette réforme ne sied pas au contexte politique trouble et électrique du Bénin. Juridiquement, il affaiblit la qualité de notre démocratie.

Le pouvoir actuel a choisi de s’écarter des modèles vertueux qui existent dans le monde.

Le Sénégal a confié aux électeurs inscrits sur la liste électorale le droit de parrainer les candidats dont les idées et le programme méritent d’être dans la course présidentielle.

En France, on dénombre plus de 45.000 élus qui peuvent parrainer les candidats à l’élection présidentielle.

Mais au Bénin, dans une logique d’exclusion, le Gouvernement a choisi de confier le parrainage à 160 élus, 77 maires et 83 députés. Ce sont, dans notre pays, deux catégories d’élus soumis fortement et directement à l’influence du pouvoir central et sensible aux menaces de l’Exécutif.

On peut d’ailleurs se demander, pourquoi les Maires et les Députés ? Et pourquoi pas les Conseillers communaux et municipaux ? Pourquoi pas non plus les Chefs d’arrondissement ?

La réponse est claire et limpide. Comme cette réforme a été conçue, dans son esprit, pour ne faciliter la tâche à personne surtout pas aux candidats de l’opposition et aux candidats jugés hors système, le Gouvernement a considéré que les conseillers et les CA représentent une catégorie d’élus qui n’est pas suffisamment exposée aux effets radioactifs de son influence. Ils ne peuvent donc pas exécuter les diktats du pouvoir. C’est pour ça que le parrainage a privilégié Maires et Députés.

Je suis persuadé que le système, ce système-là, n’est pas bon. Voyez vous-même, sur les 160 parrains, 83 sont déjà réservés par et pour le pouvoir. Ce sont les 83 députés tous acquis, théoriquement, à Patrice TALON.

Ça veut dire quoi concrètement ? Que si un candidat opposé à la politique actuelle veut se présenter il part avec un déséquilibre car lui ne peut aller chercher ses parrains que parmi les 77 maires alors que le Gouvernement lui a dors et déjà bloqué 83 Députés et peut même aller disputer les 77 maires avec les opposants. C’est injuste à tous les points de vue.

Si nous n’y mettons pas un terme, demain, ce système de parrainage sera utilisé par les gouvernants de demain pour exclure leurs adversaires. Et d’exclusion en exclusion, nous allons préparer le lit à la violence.

Je suis sûr que demain, le Gouvernement actuel en sera victime et à ce moment, ses représentants le dénonceront et rappelleront tous les grands principes démocratiques comme ils ont su le faire sous Boni YAYI.

Question : Les jeux sont-ils faits ? La présidentielle de 2021 est donc sans suspens ?

Fatiou OUSMAN

J’ai lu diverses analyses à ce sujet ces derniers jours. Il est vrai, au premier étage de l’analyse, certains ont tôt fait de proclamer que ça y est, Patrice TALON sera seul candidat à sa succession. D’autres ont dit qu’il est en mesure de désigner littéralement ses adversaires pour 2021.

Dans tous les cas, ce qu’on lit depuis l’adoption du parrainage, c’est que 2021 est bouclée et que Patrice TALON a un boulevard devant lui. C’est le message que le pouvoir actuel veut envoyer dans l’opinion. Faire croire que tout est fermé et que personne ne parviendra à se présenter face à lui. Mais à qui profite ce défaitisme et cette volonté de démoraliser le peuple avant même les présidentielles ? Forcément au pouvoir dit de la rupture.

Or, tout le monde le sait au Bénin et même à l’étranger, la réalité est toute autre.

Ce qui est sûr, c’est qu’en 2021 il y aura une candidature crédible apposée à Patrice TALON. Il faut savoir lire les faits.

Le système de parrainage n’est nullement une digue censée protéger Patrice TALON contre son propre peuple.

De même, ce parrainage qu’il a mis en place ne peut avoir pour vocation de soumettre le pays et de condamner notre peuple à subir une gouvernance qu’il rejette.

C’est pourquoi, le parrainage cèdera car le pays ne peut rester sans alternative.

La responsabilité des démocrates béninois, c’est de rejeter la violence d’où qu’elle vienne. Mais cette responsabilité oblige surtout les mêmes démocrates à s’organiser pour présenter UN CANDIDAT dans l’intérêt du peuple béninois.

Ce face à face aura donc lieu. Vous verrez, il se mettra progressivement en place et le pouvoir ne pourra pas l’éviter.

Question : Pour vous, tout est donc possible en 2021 ?

Fatiou OUSMAN

N’insultons pas l’avenir. N’insultons pas le peuple béninois dont l’intelligence collective n’est plus à démontrer.

Mon éducation issue de plusieurs cultures et ma formation de juriste m’ont enseigné une chose : il n’y a pas d’obstacle que la volonté de l’Homme ne permette de franchir.

Si le régime s’ingénue avec autant de constance à empêcher la Compétition, c’est qu’il est conscient de ce que la victoire ne lui est pas acquise et qu’un candidat sérieux, porteur d’une offre politique nouvelle, l’emportera sur leur champion. Ils savent également que ce candidat existe au Bénin.

Je le dis avec force et conviction, le parrainage n’est pas une forteresse imprenable. Il sera fissuré pour permettre qu’en 2021 se déroule dans notre pays une élection ouverte et non un simulacre d’élection.

Question : Nous sommes à 15 mois désormais de l’échéance présidentielle de 2021, comment contourner le parrainage politique ?

Fatiou OUSMAN

Je ne suis ni un devin ni un magicien. Et il ne me revient pas dans le cadre d’un entretien de dire ce que l’opposition doit faire pour se présenter à l’élection présidentielle de 2021. En revanche tout ce que je sais, c’est que le candidat qui réussira à fissurer le système de parrainage de Patrice Talon, ce candidat a toutes les chances d’être élu s’il est porteur d’un projet alternatif crédible.

C’est là qu’intervient la question que se posent les béninois ? Qui est donc capable, dans les circonstances politiques actuelles d’incarner le renouveau qu’appelle notre peuple de tous ses vœux ? Qui est capable d’apaiser le pays et de rassembler les Béninois ? Qui peut nous rendre notre pays et remettre l’Etat au service de tous et non plus de quelques-uns qui en profitent ? Qui parmi les acteurs actuels est capable de nous rendre notre démocratie et de libérer les institutions de la République ? Qui peut porter cette offre politique nouvelle et innovante et au-delà sera capable d’inspirer confiance à ce peuple traumatisé par 4 ans de violence politique ? Telles sont les questions centrales qui nous sont posées.

Aujourd’hui battre Patrice TALON me semble à portée de main vu ce qu’à été sa gouvernance et les conséquences sur le moral du peuple et la réputation de notre pays.

Mais éviter une autre aventure politique après l’alternance de 2021, reste le défi le plus urgent. Ce qui nous amène à regarder par deux fois ceux qui peuvent se présenter à la succession de Patrice TALON dans le camp de l’opposition.

Question : L’espoir est donc permis pour une victoire contre le régime actuel en 2021 ?

Fatiou OUSMAN

J’en suis convaincu, battre TALON est possible en 2021. Il faut que les Béninois en soient aussi persuadés et tordent le cou à l’ambiance défaitiste que le pouvoir veut installer dans le pays.

Faire tomber le régime de la rupture est non seulement possible mais cela devient nécessaire pour retrouver notre Bénin, sa démocratie et engager un développement pour TOUS.

Pour cela, les Béninois aussi auront un rôle à jouer pour faire comprendre à leurs maires qu’il est de leur devoir d’élu local de parrainer LE CANDIDAT que dégagera l’opposition.

Chaque béninois devra se mobiliser pour transformer sa volonté de Renouveau en pression permanente exercée sur les Maires.

Si nous ne le faisons pas, nous hypothéquerons l’avenir de notre pays pour plusieurs décennies en le laissant entre les mains d’un système et d’hommes dont la gestion questionne et inquiète.

La victoire du peuple est donc la seule issue possible en 2021.

Par la volonté de Dieu, le parrainage sera fissuré pour rendre possible une alternance pacifique avec une alternative crédible en 2021. J’invite notre peuple à y croire.
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