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Candidatures à la présidentielle de 2021: Le piège qui guette l’Opposition pour le parrainage

Publié le mardi 11 fevrier 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
Cotonou le 16 janvier 2019. Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
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On ne le dira jamais assez. L’une des innovations majeures de la présidentielle de 2021 reste le parrainage des candidatures par un certain nombre de députés et/ou de maires. Si pour les éventuels futurs candidats de l’Opposition ce parrainage est a priori perdu du côté du Parlement dont les 83 députés sont issus de deux partis pro pouvoir, au terme des législatives non inclusives contestées d’avril 2019, l’espoir est désormais mis dans les élections communales du 17 mai 2020. Mais il y a un hic.



Conformément à la loi modificative 2019-43 portant Code électoral en République du Bénin, adoptée le 14 novembre 2019 par l’Assemblée nationale, nul ne peut se porter candidat à la présidentielle, aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République, si en amont sa candidature « n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 10% de l’ensemble des députés et des maires ». C’est le dernier alinéa de l’Article 132 dudit texte électoral qui le mentionne au niveau du Livre III traitant des règles particulières pour l’élection du duo président de la République et vice-président de la République. Si l’Opposition doit être au rendez-vous de 2021, il est donc clair que tout se joue à partir des communales. Possible que d’ici un an les donnes changent pour voir le ou les probable(s) candidat(s) de l’Opposition recueillir des « signatures » dans le rang des députés jusque-là tous acquis à la cause du pouvoir. Ce scénario n’est pas à écarter dans le jeu politique. Mais ce dont cette Opposition devra d’abord s’assurer, c’est le contrôle absolu d’au moins 16 mairies sur les 77. A l’analyse, ça n’est pas une mission difficile ou impossible non plus. Le plus difficile reste la fidélité des conseillers et maires qui seront élus à leur (s) parti (s). Pourront-ils résister aux débauchages et à la transhumance qui pourraient entrainer des destitutions à tout-va de maires à la tête des communes et municipalités ? L’ère de la Rupture ayant battu tous les records de destitution de maires depuis 2002-2003, année des premières élections de la décentralisation. Alors qu’en 2016 ils étaient majoritairement Fcbe, parti de l’ex président Yayi Boni, combien sont-ils aujourd’hui à pouvoir lever leur petit doigt pour se revendiquer de l’Opposition ? Aucun. Sinon qu’il n’en existe presque pas. Alors, au regard de tout ceci, entre mai 2020 et février 2021, n’y a-t-il pas de raison de s’interroger sur le sort des conseillers et maires de l’Opposition qui réussiront à se faire élire ? Le législateur n’ayant pas été précis sur la période où doit se faire valablement le parrainage et quels sont les maires habilités à cautionner des candidatures pour la présidentielle, n’est-ce pas là encore, la porte ouverte à l’interprétation tordue des textes et aux destitutions fantaisistes de maires ? 2021, c’est déjà dans quelques 11 mois.



Worou BORO
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