En sa qualité de président du Conseil des ministres statutaires de l’Uemoa, Romuald Wadagni, ministre béninois de l’Economie et des Finances a procédé à l’ouverture de la Conférence inaugurale du Programme conjoint de développement des marchés financiers, J-Cap 2020, ce lundi 10 février à Abidjan. Il a exposé à l’occasion l’utilité et les conditions de réalisation d’un tel challenge.
Discuter des dynamiques sur le marché financier de l’Uemoa. Tel est le but de la Conférence inaugurale du Programme conjoint de développement des marchés financiers, J-Cap 2020 qui se tient du 10 au 11 février au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, où se sont réunis depuis hier plus de trois cents acteurs de haut rang des administrations publiques et d’autres pôles d’activités. Placée sous le haut patronage d’Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, et président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa), l’honneur a échu au ministre Wadagni de procéder à l’ouverture de ladite conférence, en présence d’Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre représentant le chef de l’Etat ivoirien.
Au cours de son allocution, Romuald Wadagni a souligné l’importance d’actions urgentes pour dynamiser et diversifier le marché des capitaux au sein de la sous-région ouest-africaine. Selon l’argentier béninois, en tant que vivier duquel le secteur privé peut puiser des ressources pour prendre le relais des Etats, en l’absence de marchés de capitaux attractifs et dynamiques, il n’est pas possible pour les pays d’aller au développement. Surtout dans les pays en développement dont la plupart ne disposent pas des conditions préalables à un marché des capitaux sain. A savoir, un système bancaire sain, un bon cadre institutionnel et réglementaire, des fondamentaux macroéconomiques stables, une infrastructure de marché efficace et un marché de taille suffisante. Aussi, a-t-il exhorté toutes les parties prenantes à œuvrer pour rendre favorables les investissements privés, qui doivent suppléer les Etats dans le financement du développement.
Tirer profit des marchés de capitaux
Le Programme conjoint de développement des marchés financiers (J-Cap), lancé en juin 2017 pour aider les pays en développement à tirer profit des avantages d’un marché des capitaux local solide, fait à cette fin la promotion du développement de marchés financiers locaux viables dans des pays comme le Bangladesh, l’Indonésie,
le Kenya, le Maroc, le Pérou, le Viêt Nam et ceux de l’Uemoa. Il s’agit d’une initiative prioritaire du Groupe de la Banque mondiale, soutenue par l’Australie, l’Allemagne, le Japon, le Luxembourg, la Norvège et la Suisse, qui a centré cette année sa conférence sur l’Uemoa. L’instance sous-régionale de l’Afrique rejoint ce programme en décembre 2018 après la signature d’une convention commune Groupe Banque mondiale-Conseil régional de l’Epargne publique et des marchés financiers (Crepmf).
Ceci étant, Romuald Wadagni a révélé la réalisation hier, les objectifs de la conférence d’Abidjan qui se veut une contribution à la réalisation de l’ambition d’instituer des places qui mettent en relation les agents économiques détenteurs d’excédents de capitaux, et ceux qui ont des besoins de financement de leurs économies. Creuset pour explorer les bonnes pratiques de marchés de capitalisation, ailleurs dans le monde, cette conférence entend également esquisser les possibilités de les transposer, a-t-il indiqué. Mais aussi, il revient aux participants à ladite conférence d’envisager les nouveaux créneaux de partenariat, d’investissement et d’affaires avec les acteurs de tous horizons. Selon lui, les réflexions doivent porter à la fois sur le cadre institutionnel et réglementaire dudit marché, les émetteurs et les pourvoyeurs de capital au marché dynamique voulu.