Le coordonnateur de l’Unité de gestion du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), Venant Quenum a, au cours d’une conférence de presse, ce mardi, fait le point de l’avancement de la phase pilote du volet assurance maladie dudit projet. Le bilan révèle d’importants acquis.
Le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), à travers son volet assurance maladie, fait déjà le bonheur des bénéficiaires. Six mois après le lancement de sa phase pilote, les assurés peuvent en témoigner.
« J’ai suivi le processus d’enregistrement et de prise en charge de bout en bout. Je peux vous assurer que j’ai été totalement satisfait. J’ai bénéficié gratuitement des médicaments et de la prise en charge sanitaire. Je remercie du fond du cœur le gouvernement qui a mis en place ce projet pour soulager les pauvres ».
Ce témoignage vivant de Victorin Dansou, quinquagénaire provenant d’Agassa Godomè, commune d’Abomey-Calavi, illustre des efforts du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du projet Arch, et conforte les données évoquées par Venant Quenum, coordonnateur dudit projet, très satisfait du bilan à mi-parcours.
Très bons résultats
« Nous enregistrons déjà de très bons résultats. A la date du 9 février, nous étions à 2251 bénéficiaires ayant été dans les centres de santé pour bénéficier gratuitement de la prise en charge sanitaire par rapport au contenu du panier de soins. A la même date, nous avons déjà une facture de 4 millions de Fcfa vis-à-vis des centres de santé », dévoile-t-il. « Les premières statistiques indiquent que près de 63 % des affections dont souffrent les plus démunis, c’est le paludisme. La deuxième pathologie est liée aux affections respiratoires, ensuite les infections digestives», poursuit-il.
C’est en juillet 2019 que le gouvernement a autorisé le déploiement de la phase pilote du volet assurance maladie de l’Arch. Après six mois et demi de mise en œuvre, de bons résultats ont été enregistrés. Notamment, dans les centres de santé bénéficiaires qui peuvent également témoigner de l’effectivité du processus.
« Pendant longtemps, nous sommes restés dans le stress de l’exclusion en tant que praticiens de la santé, du fait des difficultés d’accès aux soins des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. Il fallait absolument mettre en place un outil au profit des pauvres », soulève Rodrigue Kohoun, médecin coordonnateur de la zone sanitaire Abomey-Calavi-Sô-Ava, pour apprécier le volet assurance maladie de l’Arch.
Pour la phase pilote dudit volet, sept communes ont été identifiées. Il s’agit d’ Abomey-Calavi-Sô-Ava, Dassa-Zoumè, Glazoué, Djougou, Copargo, Ouaké.
Mille six cent quatre-vingt-deux bénéficiaires ont été pris en charge dans la zone sanitaire Abomey-Calavi/Sô-Ava sur la période d’août 2019 à février 2020 pour un coût global d’environ trois millions trois cent mille. Le nombre de prises en charge, du 12 décembre au 9 février, dans la zone sanitaire Dassa-Zoumè/Glazoué est de 172 personnes pour un coût global d’environ deux cent cinquante mille. La zone sanitaire Djougou-Copargo-Ouaké a enregistré du 12 décembre 2019 au 9 février 2020, 399 bénéficiaires pour un coût global de prise en charge d’environ 471 mille Fcfa.
La phase pilote était indispensable pour tester le mécanisme Maladie à mettre en place, vérifier si le contenu du panier de soins correspond aux besoins des populations et évaluer le comportement des bénéficiaires vis-à-vis des soins de santé, développe Venant Quenum.
Les prochaines étapes vont consister, entre autres, en l’évaluation de la phase pilote du volet « assurance maladie » avec l’assistance technique de l’Oms et de la Banque mondiale, puis en la généralisation dudit volet dans le deuxième trimestre de l’année.
Ménages très pauvres, l’Arch c’est pour vous !
Le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) est destiné à soulager les ménages les plus pauvres du Bénin. Initiative du gouvernement Talon, il est inscrit dans son programme d’action. Mais certains bénéficiaires potentiels affichent encore de la réticence, voire de la résistance pour renseigner les données des agents de terrain. « Dans certaines localités, les gens continuent de renvoyer les agents sans leur fournir les informations qu’ils attendent parce qu’ils n’en ont pas encore compris l’enjeu. D’autres révendiquent leur appartenance politique », se désole Venant Quenum qui en appelle au bon sens des citoyens béninois et à la sensibilisation de tous.