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Assainissement des berges du Lac Nokoué : Besoin d’une solution durable pour l’embarcadère de Calavi
Fulbert ADJIMEHOSSOU 13 février 2020
L’atmosphère qui règne à l’embarcadère de Calavi n’est pas tout à fait attrayante pour une porte d’entrée à la Venise d’Afrique. Ce n’est pas pourtant pas un fait nouveau. C’est un triste constat que font d’habitude les usagers qui partent pour la découverte de Ganvié, en ce qui concerne l’état insalubre de ces lieux. Et maintenant que le Gouvernement a enclenché l’assainissement des plans d’eau et des berges, il faut qu’on y pense aussi. Un vrai assainissement de l’embarcadère de Calavi peut donner plus envie d’aller à l’exploration de la cité lacustre. En réalité, c’est un secret de polichinelle. Alors que Ganvié fait rêver, à ses portes, il faut accepter parfois souffrir le martyre, traverser bien souvent un environnement répulsif et voguer sur un plan d’eau encombré avant d’atteindre le paradis. Au départ, il faut à des moments avoir constamment les narines protégées pour éviter de sentir la puanteur, quand on n’est pas un habitué des lieux.
A maintes reprises, notamment cette dernière décennie, des acteurs engagés pour la protection de l’environnement ont haussé le ton. Les médias s’en sont également préoccupés à volonté. Il y a quelques mois encore, ce sont des jeunes activistes de protection de l’environnement qui s’étaient rendus sur place pour dénoncer le fait qui n’est pas de nature à projeter une bonne image de la Destination Bénin.
Après Dantokpa, penser aussi à l’embarcadère
Il y a lieu de songer à une campagne d’assainissement corsée, et de mener des actions durables pour empêcher que les usagers du marché ne viennent à nouveau polluer l’espace. Il y va aussi du bien-être de ceux qui y passent leur journée pour chercher leur pitance que des touristes. Si du côté de Dantokpa, les lignes bougent de sorte à rendre aujourd’hui les berges de la lagune fréquentables, il y a lieu d’en faire autant pour l’embarcadère d’Abomey-Calavi.
Le Gouvernement a l’ambition de réinventer Ganvié. Ce sera une belle manière d’améliorer les conditions de vie des populations de la cité lacustre et favoriser le développement d’activités touristiques durables. Le projet prévoit notamment la construction d’une route-digue adaptée aux crues entre Akassato et Sô-Ava, l’aménagement de l’embarcadère d’Abomey-Calavi et du marché aux poissons, le raccordement des habitants aux réseaux publics d’eau et d’électricité, ainsi que la réhabilitation d’espaces collectifs et communautaires comme la Maison de la Francophonie. La préservation de la biodiversité du Lac Nokoué, à travers une exploitation durable de ses ressources et la promotion d’activités économiques alternatives à la pêche, figure également parmi les finalités du projet. Mais en attendant, il faut que l’on commence à insuffler un nouveau souffle ce milieu et changer les habitudes.
Et les mairies ?
Tout le monde en est conscient. Un embarcadère insalubre n’est pas de nature à attirer les touristes et à engranger conséquemment des ressources dans ce secteur. Au-delà de tout, la veille citoyenne doit être accrue en ces lieux. Mais plus loin, il est de la responsabilité des mairies d’Abomey-Calavi et de Sô-Ava de prendre les taureaux par les cornes, dans le cadre de l’intercommunalité. Les deux collectivités territoriales devront s’accorder pour mettre en place un cadre formel de gestion rationnelle des déchets de l’embarcadère d’accès à la cité lacustre de Ganvié. D’ailleurs, ce n’est pas faute de n’y avoir pas pensé. En juillet 2018, des actions ont été enclenchées dans ce sens pour réorganiser les activités au niveau de cet espace stratégique situé entre la ville d’Abomey-Calavi et celle de Sô-Ava.