Le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle était hier à l’atelier national de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans l’initiative d’harmonisation du baccalauréat dans les États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Etaient présents, les experts de l’éducation nationale, notamment les inspecteurs de l’enseignement secondaire en Mathématique, Physique-Chimie-Technologie, Science de la vie et de la terre (Svt), histoire Géographie, Français, Philosophie, Allemand et Espagnol. Objectif, permettre aux acteurs de s’imprégner du processus d’harmonisation afin de constituer des relais auprès de leurs pairs, partager les expériences acquises et aborder les diligences en vue du prochain Bac blanc régional. Après avoir écouté les uns et les autres sur l’évolution des travaux qui ont démarré depuis le lundi 10 février dernier et qui prennent fin ce jour, le ministre Mahougnon Kakpo s’est prononcé sur la pertinence du Bac Uemoa et surtout sur les préalables incontournables en matière de profil de sortie des bacheliers en vue d’une harmonisation irréprochable.
« En partant des points que vous venez de me faire, je voudrais, sur la base de la philosophie qui sous-tend ce qui est en train d’être fait, faire les observations suivantes. Par rapport à l’harmonisation du format des épreuves. Ce format est conçu sur la base d’un profil de sortie. Est-ce que ce profil de sortie a été déjà défini ? Je comprends que vous mainteniez les différentes séries que nous avons jusque-là. En partant de là, nous harmonisons les formats des épreuves. Cela signifie que nous redéfinissions ce que nous avons l’habitude de faire dans la perspective que nous souhaiterions que les enfants deviennent le profil achevé d’un bachelier de telle ou telle autre série. Quel est ce profil ? Ce travail a-t-il été fait ? Si ce travail a été fait, est-ce que les différentes commissions nationales ont validé ce travail afin qu’il puisse être validé au plan régional ? C’est quand même une question de politique et de stratégie dans le système éducatif. Aujourd’hui, cela devient un impératif que nous allions vers des réformes plus approfondies par rapport à ce que nous avons toujours fait. Cela fait que nos étudiants, avec les baccalauréats que nous délivrons, ne respectent plus les séries. Puisque ces baccalauréats que nous délivrons ne débouchent que sur l’université. Là-bas, le profil n’étant pas initialement défini, tout le monde peut donc tout faire. Vous savez bien ce que je dis. Celui qui a fait la série D peut tout faire à l’université. Ce qui n’est pas du tout normal. Celui qui fait la série B est coincé à l’Université. Que peut faire un candidat de série B actuellement à l’Université ? Il ne peut rien faire. Il ne peut pas aller en science de gestion ou en science économique. Il ne peut non plus aller en littérature. Il est coincé. C’est seulement un candidat de la série C qui a un profil adéquat et qui ne peut aller ailleurs que dans la Faculté des sciences et techniques. Il peut faire les Mathématiques, la physique et d’autres dérivés de ces sciences. En dehors de la série C, les candidats des autres séries n’ont aucune personnalité aujourd’hui. Si nous sommes en train de faire un travail sérieux tel que ce que vous faites actuellement, ce serait bien. Je pense que nous devons réfléchir par rapport à la redéfinition du profil, pour que nos enfants, avant d’aller à l’Université, puissent savoir ce qu’il faut faire. Regardez ce que nous faisons au niveau de l’enseignement supérieur à la veille de chaque rentrée académique. Nous éditons des guides d’orientation par-ci. Ce n’est pas convaincant. Parce que cela n’imprègne pas les étudiants. Et ils ne savent pas quoi faire. Nous avons instauré depuis 4 ou 5 ans l’obligation aux candidats de choisir les filières qu’ils vont faire à l’université. Je ne sais pas si vous avez l’expérience à la maison avec les enfants. Ils viennent vous demander ce qu’ils doivent faire. Parce que la série dans laquelle ils se trouvent ne les prédestine à rien en réalité à l’université. Lorsqu’ils réussissent, c’est au Directeur de l’Office du Baccalauréat qu’ils créent des problèmes. Je ne sais pas sous quel aspect le problème se pose dans les autres pays. Mais au Bénin, c’est réellement sous ces aspects que le problème se pose. Mais comme nous sommes dans une communauté, je souhaiterais que le problème soit réellement posé. Je souhaiterais que vous, techniciens spécialistes, puissiez réfléchir là-dessus et faire des propositions que nous allons suivre. Je ne sais pas qui d’autre il y a ailleurs pour faire des propositions appropriées que ceux que je vois dans cette salle. Je compte beaucoup sur ce que vous êtes en train de faire. Je souhaiterais sincèrement que vous alliez dans ce sens ».