Ça grogne sur la plateforme portuaire de Cotonou. Les ouvriers de relevage encore appelés ” tâcherons ” sont mécontents de leurs conditions de travail. A la faveur d’une assemblée générale ce vendredi, 14 février 2020 à la Bourse du travail, ces derniers ont exigé la privatisation du Bureau d’embauche pour les activités de relevage “Bear”….
Réunis au sein du Comité pour la défense des intérêts des ouvriers de relevage (Cdior), les tâcherons ont haussé le ton pour dénoncer leurs conditions de vie et de travail sur la plateforme portuaire de Cotonou. A en croire le président du comité, Fabien Azainon, la situation professionnelle des ouvriers de relevage se dégrade de jour en jour. Et ce, malgré les objectifs assignés à l’Association des sous-traitants de la manutention du Bénin (Astrama-Bénin) et le Bureau d’embauche pour les activités de relevage (Bear), organe exécutif de l’Astrama-Benin. « Depuis la création du Bureau d’Embauche en 1996, les objectifs qui lui sont assignés à savoir : le respect du barème tarifaire pouvant permettre de payer à juste titre les ouvriers à hauteur de 60%, n’a jamais été respecté; l’insécurité des ouvriers sur la plateforme portuaire occasionnant des accidents et les décès non pris en charge par le BEAR, alors qu’il délivre des cartes d’embauche sous forme de carte professionnelle; la question de sécurité sociale. Aucun ouvrier de relevage n’a de sécurité sociale. Les plus anciens que nous connaissons sont retournés dans leurs villages respectifs livrés à leurs parents. La question de formation. A l’instar de nos homologues du Cameroun et d’ailleurs, des exemples que nous connaissons bien, nous, au Bénin, n’avons reçu aucun recyclage dans l’exercice de nos activités » a-t-il déploré dans son intervention à l’ouverture de l’Assemblée générale. Face au fait, ces partenaires sociaux du Port autonome de Cotonou plaident pour la privatisation du Bureau d’embauche. « Le Bureau d’Embauche doit être privatisé et confié à une structure neutre en appel d’offre ouvert avec un cahier de charge bien précis à savoir la paye des ouvriers suivant un mécanisme autre que celui de la SOBEMAP, car nos activités se ressemblent mais ne sont pas les mêmes; la sécurité sur les lieux de travail; la sécurité sociale etc… » exigent-ils. Les tâcherons menacent de recourir à la grève au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites dans un délai d’une semaine. Quant au secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) Kassa Mampo, il a fait savoir qu’il est « nécessaire que les autorités mettent fin aux réformes qui n’engendrent que la faim au niveau des populations » tout en rassurant les tâcherons du soutien de la confédération syndicale.