Depuis le 10 novembre 2013, les populations de Yagbé, dans le premier arrondissement de Cotonou, sont exposés aux désagréments à elles causés par plus de 39000 tonnes de clinker stockés dans un domaine au profit de la Nouvelle cimenterie du Bénin (Nocibé). Ledit matériau laissé à ciel ouvert, embête les populations par sa poussière suffocante. Elles sont obligées de l’aspirer tous les jours et de souffrir en silence. Urgence.
Le site d’entreposage du clinker est situé à 200 mètres du Carrefour Pk3 en allant vers le foyer Synapostel. C’est un grand espace clôturé. Un tour à l’intérieur, la montagne de clinker se dresse à perte de vue. Selon les estimations, c’est 39.000 tonnes de ce matériau entrant dans la fabrication du ciment qui y seraient stockés. Ce produit n’est pas apparu un beau matin.
Ce sont des camions qui viennent le décharger de jour comme de nuit. A chaque déchargement, c’est un nuage de poussière qui envahit les habitations environnantes du quartier Yagbé. Le calvaire est insoutenable.
Pour Dame Ismath Tidjani, dont le domicile est situé juste en face du site, c’est un chemin de croix. Fleurs, feuilles d’arbres, vérandas, chambres à coucher, salons et toilettes de sa maison sont couverts de clinker. Même à la cuisine, bols plats et autres ustensiles ne sont pas épargnés. Comme elle, plusieurs autres riverains subissent le même calvaire.
« Yayi Boni au secours ! Yayi Boni au secours ! », scandent-ils, courroucés. Le constat inquiète tout de même puisque la plupart des habitations de Yagbé sont couvertes de clinker. Selon un agent de santé, les victimes de cette pollution sont exposées aux maladies telles que le cancer du poumon, les troubles respiratoires aigues pouvant entrainer la mort.
Le ras-le-bol des
victimes
Face à la situation, les populations se sont soulevées contre les responsables de la Nocibé. La semaine écoulée, la voie pavée allant du carrefour Pk3 vers Avotrou a été barricadée. Les manifestants ont réclamé la réexportation immédiate du produit nuisible à la santé de leur localité. Il a fallu l’intervention des forces de sécurité pour calmer l’ardeur de la foule décidée à se faire entendre par les autorités de la société et le ministre des Mines. Approchés, les responsables de la Nouvelle Société de ciment se sont expliqués.
« C’est du clinker importé par la Nouvelle cimenterie du Bénin installée à Massè. C’est pour vite libérer les navires et éviter de payer des frais supplémentaires au port de Cotonou que nous avons négocié cet espace. D’ici fin décembre prochain, tout le clinker sera convoyé sur le site de Massè. Nous invitons les populations au calme… », a confié une autorité chargée du transport dudit clinker.
De son côté, le chef du quartier Yagbé, Mathieu Zannou se veut rassurant. « Il n’y a plus de problèmes en tant que tels. Ils ont commencé par convoyer le clinker vers un autre site. Nous suivons de près l’opération.… », a-t-il déclaré au téléphone. Mais en attendant, les populations continuent de faire les frais de la pollution environnementale dans le premier arrondissement de Cotonou.