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Robert Dossou, président du comité préparatoire:« La Conférence nationale, c’est l’aboutissement d’une longue histoire »

Publié le mercredi 19 fevrier 2020  |  Le Matinal
Clôture
© aCotonou.com par DR
Clôture du 2ème Congrès de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines
Cotonou, Samedi 11 Mai 2013 : Le 2ème Congrès de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines vient à son terme Photo : Maître Robert Dossou, Président de la Cour Constitutionnelle
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« La Conférence nationale, c’est l’aboutissement d’une longue histoire et c’est le couronnement d’un grand espoir déçu. Je m’explique. Le 26 octobre 1972, le mode d’évolution du pouvoir politique était devenu le mode militaire. Donc, les militaires ont pris le pouvoir une nouvelle fois. Depuis octobre 1963, notre vie politique était rimée par l’Armée. Mais cette fois-ci en 1972, ils ont mis fin à un désordre, ce que nous avons appelé le monstre à trois têtes. Ils ont adopté un programme, l’indépendance nationale, un discours programme qui a déclenché un état d’enthousiasme depuis notre indépendance. De l’indépendance jusqu’à 1972 – 1973, aucun régime n’a été aussi populaire. Mais ils se sont précipités et à partir de novembre 1974, ils ont proclamé le marxisme-léninisme et, ainsi a commencé la fuite en avant. Il y avait la création de sociétés d’État sans capitaux, la mauvaise gestion…etc. Je ne dis pas que les gestionnaires nommés étaient incompétents, mais l’ensemble du système ne permettait pas l’éclosion de véritables compétences puisque tout était centralisé. Tout partait et redescendait du parti unique. Le syndicat a été cassé. Les syndicalistes ont été arrêtés, envoyés à Ségbana ou à Dodja pour casser des pierres. La répression s’est abattue notamment à partir de juin 1975 à l’assassinat du ministre de l’intérieur, le capitaine Michel Aïkpé, l’un des principaux artisans du push de 1972.

L’état ne pouvait plus financer quoique ce soit ni payer les salaires, ni les pensions de retraite ni les bourses. Et cela s’est signalé à partir de 1982. Le comité central du parti de la révolution populaire du Bénin en avait fait le constat en 1982, mais l’entêtement idéologique a fait qu’au lieu de vite signer le Programme d’ajustement structurel (Pas), ils ont attendu la catastrophe de 1988 c’est-à-dire la banqueroute totale de l’État lui-même qui n’arrivait plus à payer les salaires. Les banques n’avaient plus de liquidité et une petite erreur s’est produite aussi en 1989 et quelqu’un a révélé l’état de nos banques. Ainsi, le peu de déposants substantiels ont commencé par retirer leurs sous pour les mettre dans les banques de Lomé. L’État était coincé. En 1989, les étudiants, les fonctionnaires ont lancé une grève illimitée dès le mois de février après une semaine ou 48h de grève consistant à avertir le pouvoir.

Alors, le pays était à l’arrêt, les grèves étaient illimitées, les tensions étaient grandes et nous étions bloqué. Lorsqu’on a renouvelé l’Assemblée nationale révolutionnaire en mai-juin, le comité national avec la liste nationale a été fait en mai et nous avons été aux élections en juin 1989. Moi, j’étais déjà le commissaire du peuple représentant la catégorie des enseignants du supérieur avec un nouvel élu, le professeur René Ahouansou de la faculté des lettres. Ensemble, le 28 juillet 1989, nous avons décidé d’aller voir le président Mathieu Kérékou pour lui dire que le moment était venu d’opérer un changement et d’aller en démocratie pluraliste. Suite à notre intervention, il nous a dit que nous pouvons faire ce que nous voulons. Mais nous lui avons dit qu’il a échoué et qu’il fallait changer et même le monde allait vers la démocratie pluraliste libérale. Nous lui avons aussi dit que nous-mêmes députés à ses côtés, nous étions prêts pour descendre dans les rues, brûlé des voitures, casser des maisons, mais que nous sommes venus le voir pour le lui dire. Cependant, s’il ne fait pas vite, la violence va prendre le dessus ».



Source: E-Télé
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