(Des apprenants déjà victimes de la décision de janvier 2017)
Dans son élan de remettre en cause visiblement tout ce qui s’est fait sous l’ancien régime, le gouvernement de la Rupture ne cesse d’abroger des décisions. Seulement, de plus en plus, il se voit contraint de revenir sur certaines et de reconnaître leur pertinence. Et les rétropédalages se poursuivent ! Cette fois-ci, c’est la décision exigeant le Bepc et la moyenne de classe comme conditions de passage en classe de seconde qui vient d’être rapportée alors que…
Par arrêté N° 002/MESTFP/DC/SGM/IGM/DIPIQ/DEC/DESG/SA/95SGG16 du 06 janvier 2017, le ministre de l’enseignement secondaire d’alors, Lucien Kokou, a conditionné le passage en classe de seconde par l’obtention du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) et la moyenne de classe. «L’accès au second cycle est prononcé pour tout apprenant titulaire du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) et ayant obtenu au moins dix sur vingt (10/20) de moyenne annuelle », précise l’article 18 dudit arrêté. Une décision qui avait longtemps fait objet de polémique et contestée à l’époque par l’Union nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin (Unapeeb), mais le gouvernement de la Rupture est resté inflexible. « C’est comme si l’on introduisait au sein du premier degré, le primaire, un examen national au CE2 pour passer au CM1. Dans les couloirs du gouvernement, on nous dit que c’est pour relever le niveau des élèves et/ou pour diminuer les flux au bac. Mais, tout le monde sait que les échecs massifs au BEPC ne dépendent pas seulement des élèves mais du manque criard d’infrastructures, d’enseignants en quantité et en qualité depuis la sixième…En ce qui concerne la régulation des flux, c’est-à-dire la diminution des effectifs au second cycle, le problème qui se pose, à nous parents, aux élèves, est le suivant : quels sort et avenir le gouvernement prévoit pour les élèves qui n’auront pas finalement réussi à obtenir le BEPC pour passer en seconde ? L’arrêté du ministre Kokou ne nous dit rien à ce sujet. Les jeunes enfants seront-ils alors rejetés de l’École sans aucune formation pour la suite de leur vie ?!…Ce n’est pas normal, ce n’est pas juste » avait dénoncé le président de l’Unapeeb, Paul K. Koudoukpo.
A l’arrivée…
Aujourd’hui, cela n’aura duré que trois ans environ. Puisque la décision est rapportée. En effet, dans un nouvel arrêté N°012/MESTFP/DC/SGM/DIPIQ/DEC/DESG/SA/091SGG19 et signé du ministre de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle, Mahougnon Kakpo, il est autorisé qu’un apprenant passe en classe de Seconde après l’obtention du Bepc ou de la moyenne de classe. « L’accès au second cycle est prononcé pour tout apprenant titulaire du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) ou ayant obtenu au moins dix sur vingt (10/20) de moyenne annuelle. Tout élève ayant rempli l’une de ces deux conditions est autorisé à passer en classe de seconde », précise l’article 16 du nouvel arrêté ministériel. Un nouveau rétropédalage qui laisse croire que certaines décisions sont loin d’être mûries sous la Rupture. La seule évidence est que plusieurs apprenants ont déjà payé le plus cher. Car, faut-il le souligner, selon certaines sources, cette décision ministérielle a conduit à l’abandon de classe dans certains établissements scolaires. Ils étaient nombreux à avoir soit le Brevet d’études du premier cycle soit la moyenne de classe sans pouvoir accéder au second cycle. D’autres ont dû passer des années en classe de troisième à la recherche du diplôme ou de la moyenne de la classe.