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La Presse du Jour N° 2021 du 27/11/2013

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Conférence de presse à Cotonou ; Azannaï et Fikara dénoncent l’acharnement de Yayi contre Talon, Ajavon, Koupaki… (L’appel pathétique pour sauver la République en danger)
Publié le jeudi 28 novembre 2013   |  La Presse du Jour




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L’honorable Candide Azannaï, Président du Parti « Restaurer l’espoir », et son collègue Sacca Fikara, Président du MDS, ont conjointement animé hier, 27 novembre 2013, au Bénin Marina Hôtel à Cotonou, une conférence de presse. Ils ont dénoncé les multiples tentatives du Président Boni Yayi qui visent à transformer le Bénin, un Etat de droit, en un Etat de police.

Les Présidents Fikara et Azannaï n’y sont pas allés du dos de la cuillère. Pour bâtir leur argumentaire, ils se sont appuyés sur les propos tenus par le Président Boni Yayi, et aussi sur la synthèse des propos tenus par certains députés FCBE le lundi 25 novembre 2013, au cours de la rencontre qu’il y a eue avec les députés de sa majorité parlementaire sur l’affaire Sodéco et consorts. Ce qui a enchanté les Présidents Fikara et Azannaï, c’est le courage affiché par le Président Nago et les honorables Aholou Kèkè puis Cyriaque Domingo qui ont osé dire à Yayi la vérité en face. Pour les conférenciers, ce qui s’est passé au Palais de la Marina est suffisamment grave pour la démocratie béninoise. Au-delà de l’infantilisation de l’humain en politique, les Présidents Fikara et Azannaï se sont appesantis sur la dangerosité des propos tenus par le Chef de l’Etat. « La sollicitation du soutien des Députés de la Majorité Présidentielle pour cautionner un coup de force économique est abjecte. Le cautionnement législatif d’actes illégaux peut faire désespérer la démocratie… », a souligné le Président du Parti « Restaurer l’Espoir ». Pour l’honorable Azannaï, « le risque de systématisation de coup de force dans la gestion quotidienne  est fort si ensemble nous ne dénonçons et nous ne mettons pas en ordre de bataille contre toute imposture quel que soit le domaine de sa survenance, économique ou politique… ». Et c’est pour cette raison qu’il a estimé « qu’il convient de mettre en garde le Président Boni Yayi contre tout coup de force et de le tenir personnellement responsable de toutes conséquences nuisibles aux droits garantis par la Constitution et préjudiciables à l’intérêt général ». Pour Azannaï, « Il n’y a de compétence pour le dossier Sodéco que la Ccja ». Et tirant les conséquences sur le pays de l’acte posé par le Chef de l’Etat, le Président Azannaï a déclaré que Yayi est en train de tester les moyens pour sauter les verrous qui peuvent maintenir le Bénin dans l’impérium de la démocratie plurielle et de l’Etat de droit. Ce qui ne pourra jamais être admissible. « Nous ne voulons pas la mort du pécheur, mais sa repentance. Yayi Boni a fait beaucoup de dégâts, mais nous ne sommes pas dans le schéma de la vengeance. Nous lui demandons de s’arrêter tout de suite, de faire marche arrière>
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S’il ne le faisait pas, il sera tenu personnellement responsable de tout ce qui peut suivre », a averti l’honorable Azannaï».

« Nous avons dans notre pays des lois. Jusqu’à ce jour, on n’a pas modifié le code des impôts. Mêmes si les accords internationaux sont supérieurs au lois d’un pays, ils ne sont applicables que lorsqu’ils sont ratifiés par le Parlement du pays en question », a clarifié l’honorable Fikara pour balayer du revers de la main tout ce que Yayi évoque pour opprimer les opérateurs économiques béninois. « On ne peut se prévaloir d’un simple accord entre deux douanes pour dire qu’on ne respectera pas la loi », a-t-il poursuivi. Dans le cas de la Sodéco, c’est dangereux ce que le Président Boni Yayi a fait puisque la loi Ohada a bel et bien été ratifiée par le Bénin ; et ainsi, elle doit être respectée. Pour l’honorable Fikara, le Président Boni Yayi a posé un acte dangereux en refusant de respecter la loi alors que sa fonction est basée sur l’exécution des lois. « Comment peut-on continuer à croire un Président qui ne reconnait pas sa signature ? », s’est par ailleurs interrogé l’honorable Fikara qui a appelé les Béninois à une prise de conscience pour éviter que le Bénin ne tombe dans l’impasse du fait d’un homme : Boni Yayi. A l’endroit des investisseurs étrangers, il leur a demandé de ne pas suivre Boni Yayi pour violer les lois de chez nous. Allusion est ainsi faite à la récente décision prise au cours du conseil des ministres des 16 et 17 novembre 2013 où il a été décidé d’accélérer les négociations avec les responsables de SEGUB pour la création d’un partenariat entre l’Etat et le Guichet unique dans le cadre de la mise en œuvre du programme de certification des valeurs en douane : un volet du PVI-NG arraché à Talon. « Personne ne leur en voudra pour ce qu’ils auraient gagné légalement, par concurrence, par appel d’offres…S’ils veulent le respect et l’amitié des Béninois, il faut qu’ils rappellent humblement à l’ordre le Président Boni Yayi chaque fois qu’il veut les utiliser pour faire mal aux nationaux », a conseillé le Président du MDS.

Déclaration liminaire de l’honorable Candide Azannaï

Mesdames, Messieurs les journalistes,

Une rencontre importante s’est déroulée au Palais de la Présidence de la République le 25 novembre 2013. Outre les parlementaires de la majorité, il y avait la présence de plusieurs membres du  Cabinet du Président de la République, Monsieur Boni Yayi. Plusieurs membres du Gouvernement avaient assisté à ladite rencontre présidée en personne par Boni Yayi.

Pendant plus de trois heures, le Président Boni Yayi s’en est pris vertement à Monsieur Sébastien Ajavon, puis à Monsieur Patrice Talon.

Retenez seulement que les mots du Président de la République, Monsieur Boni Yayi, sont indicibles ; même si  le fil conducteur tout le  long de cette séance maussade de  lavage de cerveau entièrement ratée qu’il a  imposée à ces députés qui en étaient visiblement dépités, était ponctué de menaces d’anéantir, de détruire et d’en « finir » avec ces deux citoyens, pourtant tous  Béninois comme vous et nous, et, nous osons le croire, comme Boni Yayi lui-même…

Dans le cadre de la coopération entre nos deux Partis politiques, le Président Sacca Fikara du Mouvement pour la Démocratie et la Solidarité  (Mds), et moi-même au nom du Parti  » Restaurer l’Espoir «  (RE), avons décidé de vous rendre compte de cette rencontre au Palais de la République, au regard du caractère très inquiétant du rapport qui nous en a été fait.

Je vous présenterai, au nom donc de nos deux formations politiques,  l’objet de notre présent entretien, selon le plan ci-après :

1  – Synthèse des propos de Boni Yayi.

2 – Synthèse de la réaction de quelques députés lors de leurs prises de parole au cours de ladite séance.

3 – Dangerosité des propos de Boni Yayi.

4 – Notre Appel



1 – Boni Yayi charge P. Talon et S. Ajavon :

a/ Sur la fausse polémique déclenchée par Boni Yayi contre la Sodéco : 

Pour le Président de la République, Monsieur Boni Yayi, le dossier Sodéco n’a pas été traité par lui.

Il n’en connaît rien ; comble de l’ironie,  il déclare même être  hors du territoire national quand la convention qui en est la base a été signée.  Il s’agit donc d’un montage mafieux, d’un acte de magouille dans son dos, d’un arrangement  faux, illégal et contre les intérêts du Pays, aux dires de Boni Yayi. Exhibant un papier, Boni Yayi  interpelle le Député Grégoire Akoffodji sur ce que sa signature faisait au bas d’un tel document.

Et celui-ci subitement tout déconfiguré,  et subitement en sueur froide, Ministre à l’époque de l’avènement de la Sodéco, a dû reconnaître qu’il avait agi en exécution d’une décision prise en Conseil des Ministres…

Et au Président Boni Yayi d’indexer, et d’en accuser de toutes les compromissions,  l’Ancien Premier Ministre Koupaki, alors Ministre d’Etat, Chargé de la Coordination de l’Action Gouvernementale et de l’Evaluation des Politiques Publiques… Boni Yayi évoque les actions en justice devant la Ccja, et menace de ne jamais payer ni les frais de justice, ni les frais d’arbitrage devant cette Cour pourtant prévue en cas de litige dans le cadre de l’exécution de la convention et du contrat sur la Sodéco.

Boni Yayi annonce sa ferme intention de nommer en Conseil des Ministres un nouveau Directeur à la tête de la Sodéco…

Il se dit prêt à voir celui qui viendrait en faire subir quelque conséquence au Bénin, face aux idées agitées selon lesquelles les mesures entreprises par lui pouvaient être déboutées devant cette Ccja…

b / Sur le dénigrement de Sébastien Ajavon :

Boni Yayi reprend ses vieux prétextes et soupçons contre Sébastien Ajavon relatifs aux  rumeurs autour de la Tva. Il qualifie d’illusions les conceptions qu’a du partenariat Privé / Public le Président Sébastien Ajavon du Patronat national.

Il informe avoir sanctionné  dans cette affaire de Tva, qu’il  déclare toujours frauduleuse et volée,  les responsables de Douanes de l’époque et  le Diplomate qui, entre-temps,  avaient certifié la sortie  effective des produits sur lesquels  le Groupe de Sébastien Ajavon réclame  le remboursement  des sommes encaissées par les caisses de l’Etat .

La ligne directrice des charges de Boni Yayi contre Sébastien Ajavon est dans le même registre  de l’innocent, du dernier venu  ignorant tout  et déplorant l’avidité et le haut degré de corruption d’un opérateur qui résiste  à se soumettre  aux exigences  de transparence fiscale.

Il jure ne rien connaître de ce dossier en réalité ; et que dans les faits,  l’ensemble du dossier Ajavon n’est qu’un conflit  entre cet individu et les fonctionnaires en charge du fisc …

c/ Sollicitation de la caution politique de la Majorité parlementaire :

Pour Boni Yayi, il y a danger du fait des actes anti-économiques et des magouilles anti-fiscales de ces deux faussaires insatiables que sont Sébastien Ajavon et Patrice Talon.

Il accuse la complicité de l’Administration et des légèretés tapies dans le Gouvernement qui aboutissent à son insu à des contrats préjudiciables à l’intérêt de la Nation.

Il se déclare obligé de prendre des mesures dont la nomination sans délai en Conseil des Ministre d’un nouveau Directeur à la tête de la Sodéco.

Dans une longue litanie de jurons, il demande le soutien des députés dans son combat contre les hommes d’affaires sans vertu dont le prototype est incarné par Patrice Talon et Sébastien Ajavon.

Très pathétique, il se dit devant un blocage qui ne lui offre d’issue que de procéder comme il les informe,  parce que, selon lui,  tous les textes pris par l’Etat dans le cas de Sodéco seraient le résultat de  frauduleuses légèretés …

2-Trois réactions de trois députés :

Nous évoquerons tour à tour les interventions de Nago Mathurin, Domingo Cyriaque, Aholou-Kèkè Hélène…

a /Nago :

Un fait remarquable, le Président de l’Assemblée Nationale  se dit confus devant tout ce que le Président Boni Yayi venait de déclarer. Mathurin Nago souhaite que toutes les informations, toute la documentation en support aux propos qu’il vient d’entendre, soient mises à la disposition des députés pour leur permettre d’apporter le soutien approprié. Mais, conseille-t-il, il vaudra mieux que les jeux soient calmés et que les voies judicieuses soient explorées. Il se dit prêt à accompagner en conséquence les efforts du Président autant que faire se peut.

b /Domingo :

L’Honorable Cyriaque Domingo  s’est étonné en se demandant comment dans le cadre des polémiques sur le Pvi-Ng, le Président Boni Yayi, après avoir dit tout le bien de ce Pvi-Ng et après avoir sollicité l’adhésion de tous à cette réforme, a été, à la surprise de tous,  celui qui s’est mis devant pour dénoncer, après coup,  ce même Pvi-Ng. Mieux, au plus fort des polémiques engendrées par cette marche arrière devant le Pvi-Ng, c’est le Président Boni Yayi lui-même qui est revenu dire devant les Télévisions et partout qu’il n’était pas au courant de cet accord, alors même que sa signature était bien apposée sur le décret portant Pvi-Ng.

Aujourd’hui, nous voilà encore devant une autre affaire : la Sodéco. Le même Président nous dit qu’il n’a jamais signé ce dossier, qu’il n’en était pas informé. Cela pose un problème  chaque fois que  le Président Boni Yayi dit n’être au courant de rien, alors même que les décisions sont sous le sceau du Conseil des Ministres.

Qui prend alors de telles décisions à l’insu du Président Boni Yayi ?

Et pourquoi le Président les signe et c’est seulement  après l’éclatement des problèmes qu’il clame son ignorance, brandit son innocence et nie tout  des tenants et des aboutissants desdits dossiers ?

Il y a quelque chose en dessous qu’il conviendra de chercher à comprendre…

c/ Aholou-Kèkè :

Il est clair que nous devons soutenir le Président Boni Yayi. Des lois, des conventions, et des contrats existent. Lorsque des lois existent, on ne peut et on ne doit que prendre leurs voies. Toutes  autres voies exposent à des risques sérieux, et il n’est pas souhaitable que, du fait d’une seule personne qui de plus est un Béninois, fils de ce pays,  on fasse courir des risques à tout le Pays. Elle conseille la saisine de la justice et au besoin en procédure de référé aux fins de la nomination d’un administrateur provisoire dans la mesure où, à son avis, et au regard de la loi, des dispositions de l’Ohada, il ne serait pas indiqué que Boni Yayi fasse nommer un nouveau Dg à la tête de la Sodéco en Conseil des Ministres, comme elle  vient d’entendre  dire…

3 –Dangerosité des propos de Boni Yayi :

La question ici n’est pas que le Président de la République ignore à ce point l’existence des dispositions de la Constitution et des lois. Il n’ignore pas non plus l’existence des conventions et contrats. Il a une parfaite conscience du chainage  légal et réglementaire qui encadre les activités en système démocratique et surtout dans la gouvernance des affaires dans l’espace Ohada. Mais l’intérêt de notre rencontre, c’est l’examen des conséquences du déploiement de la conscience du mal contre la Loi, dans le leadership au sommet d’un État de démocratie plurielle fondé sur les principes de l’Etat de droit.

Le Président ne connait jamais rien et est toujours absent,  alors même que ses signatures et celles de toutes les personnalités prévues et autorisées à engager l’Etat figurent sur tous les documents qu’ils exhibent, après coup,  comme frauduleux. En conséquence,  de  son propre chef,  il les bafoue en se mettant hors des balises de la Loi et de la Justice.

Le mal ici, c’est la sollicitation de l’appui de parlementaires, donc des élus, à s’associer et à appuyer les initiatives présidentielles de violations de la Constitution, de violation des lois, de violation des conventions et de violation des contrats entre le Privé et l’Etat, et entre Privés, parce que simplement,  lui, Boni Yayi,  a des comptes personnels à régler. Nous devons tirer un parallèle entre ce coup de force économique et le coup de force politique qu’a constitué le prolongement Ad vitam aeternam, par exemple,  du mandat des Maires en offense au calendrier électoral pourtant légal.

La sollicitation du soutien des députés de la Majorité Présidentielle pour cautionner un coup de force économique est abjecte. Le cautionnement législatif d’actes illégaux peut faire désespérer la démocratie…

Un coup de force, quel qu’il soit, est quelque chose d’illégal qui n’est pas conforme à la loi,  qui n’est pas conforme au droit, qui n’est pas conforme aux conventions, qui n’est pas conforme aux contrats.

Aucun opérateur politique ne peut et ne doit cautionner aucun coup de force de n’importe quelle manière contre aucun opérateur économique ;  les coups de force économiques préfigurant les coups de force politiques chaque fois que des velléités de basculement de l’Etat de droit vers un État de police deviennent  manifestes, comme c’est le cas en ce temps-ci.

De cette même manière que aujourd’hui  Boni Yayi sollicite l’appui de l’Assemblée Nationale parce qu’il n’entend respecter  aucune loi ni se soumettre à aucune décision de justice, de cette même manière, il prépare psychologiquement l’opinion, au nom soi-disant de l’intérêt général, à des coups de force politiques rocambolesques qu’il contraindra des députés et des membres des Institutions de contre-pouvoir à soutenir. Nous ne répéterons jamais assez que c’est sous un cautionnement de même nature que le mandat illégal actuel des Maires est rendu légal …

Le risque de systématisation de coup de force dans la gestion quotidienne  est fort si ensemble nous ne dénonçons et nous ne mettons pas en ordre de bataille contre toute imposture quel que soit le domaine de sa survenance, économique ou politique…

En conséquence, il convient de mettre en garde le Président Boni Yayi contre tout coup de force et de le tenir personnellement responsable de toutes conséquences nuisibles aux droits garantis par la Constitution et préjudiciables à l’intérêt général.

A vos questions, nous apporterons des détails qui expliqueront davantage notre appel au respect en toute circonstance de la légalité, au nom de la paix et de la concorde nationale.

Devant la conscience des conséquences du mal, de la faute, de l’acte illégal, il n’y a de solution que le recul et la soumission à l’autorité de la loi.

Tout pouvoir qui se soustrait à la loi défie, de ce seul fait, la Souveraineté et doit cesser de s’exercer au nom du Peuple.

Ce message doit être clairement décrypté par le Président Boni Yayi qui met en balance son mandat, à vouloir se croire et agir comme si nous nous étions dans un État voyou et hors-la-loi.

Il n’y a de compétence pour le dossier Sodéco que la Ccja. Nous vous remercions, avec l’assurance qu’à travers vos questions nous aborderons d’autres détails qui nous édifieront tous.

Merci de votre attention.

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