Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau,
Douze cantines de 3630 dossiers chacune sont attendues dès ce lundi 2 mars, à la Commission électorale nationale autonome (Cena), si tous les partis politiques engagés dans le processus électoral déposent leurs listes en vue des communales et municipales du 17 mai prochain.
La Commission électorale nationale autonome (Cena) amorce ce lundi une phase importante du calendrier des élections communales et municipales du 17 mai prochain. Elle réceptionne jusqu’au 12 mars prochain, les dossiers de candidatures en vue de ces élections, les quatrièmes de l’ère de la décentralisation au Bénin. Au total, douze cantines devraient être normalement reçues au siège de l’institution électorale. Du moins, si tous les partis politiques légalement reconnus et attendus déposent leurs listes de candidatures. Il s’agit de l’Union progressiste (Up) de Bruno Amoussou, du Bloc républicain (Br)
d’Abdoulaye Bio Tchané, du Moele-Bénin de Jacques Ayadji, de la Fcdb de SoumanouToléba, du Prd de Me Adrien Houngbédji, de la Dud de Valentin Aditi Houdé, de l’ Udbn de Claudine Prudencio, de la Fcbe de Paul Hounkpè, du Pfr de Gabriel Ajavon, du Per de Nathanaël Koty, du Gsr de Misségbètogbé Guédou et du Mouvement populaire pour la libération (Mpl) de Sabi Korogoné. Comme l’on pouvait s’en apercevoir, le parti Restaurer l’espoir (Re) de Candide Azannaï ne figure pas parmi les partis politiques attendus. Cette formation politique a déjà renoncé à cette compétition électorale. Les douze autres partis peuvent être considérés comme de potentiels candidats dans les starting-blocks. S’ils déposent tous leurs dossiers de candidatures, la Cena aura à réceptionner dans les dix jours à venir, douze cantines avec 3630 dossiers à raison de 1815 dossiers pour les candidats titulaires et 1830 pour les candidats suppléants. Ce qui ferait un total de 43 560 dossiers de candidats titulaires et leurs suppléants à l’assaut des 1815 sièges en jeu dans les 546 circonscriptions électorales, les arrondissements du Bénin. La commune de Toucountouna a le plus petit nombre de sièges, 11 conseillers communaux à élire tandis que Cotonou et Abomey-Calavi ont le gros lot avec 49 sièges chacune.
Les partis politiques sont tenus de présenter les listes de candidatures dans les 77 communes du Bénin. Ce qui est une première depuis l’avènement de la décentralisation. Il n’est plus question pour une formation politique de présenter des listes partielles, seulement dans ses fiefs comme c’était le cas lors des élections communales et municipales de 2002, 2007 et 2015. Tout parti politique qui ne présente pas de candidatures dans les 546 arrondissements du Bénin verra sa liste rejetée sans autre forme de procès. Cette réforme est à l’actif du nouveau code électoral qui promeut des partis politiques véritablement nationaux, tout comme le quota de 10 % des suffrages valablement exprimés au plan national exigé à chaque parti en lice pour être éligible à l’attribution des sièges.
Tolérance zéro
Mieux, chaque dossier déposé à la Cena doit être constitué d’une dizaine de pièces par candidat titulaire ou suppléant dont une copie légalisée de la carte d’électeur, une copie légalisée du certificat de nationalité, un bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois, une copie légalisée de l’extrait d’acte de naissance ou toute pièce en tenant lieu, un certificat de résidence délivré par le maire ou l’un de ses adjoints, un quitus fiscal des trois dernières années (2017, 2018 et 2019), une procuration légalisée du candidat donnant mandat au représentant légal du parti pour signer la déclaration de candidature en ses lieu et place, une déclaration sur l’honneur du candidat certifiant qu’il ne se retrouve dans aucun des cas d’inéligibilité prévus par le code électoral et qu’il sait lire et écrire le français. Ces pièces seront complétées par d’autres, à savoir une quittance de versement au Trésor public du cautionnement de 10 000 F Cfa par candidat, soit 18 millions 150 mille au total et une déclaration de candidatures comportant les noms, prénoms, professions, dates et lieux de naissance ainsi que les adresses complètes des candidats. La déclaration de candidature doit être signée par le représentant légal du parti ou son mandataire dûment habilité avec la dénomination et le logo du parti en question. La Cena aura donc à étudier minutieusement chacune de ces pièces pour les valider ensuite. Le défaut ou l’invalidité de l’une de ces pièces vaut rejet de l’ensemble des dossiers du parti politique concerné. Mais ce dernier disposera d’un délai de 72 heures pour corriger la faute relevée. Cette mesure corrective n’est pas admise en cas de doublon de candidatures. Le candidat qui s’est retrouvé sur plusieurs listes est d’office éliminé et passible de poursuites judiciaires. Mais cela ne vaut pas rejet des listes querellées comme ce fut le cas lors des législatives d’avril 2019. Les partis politiques concernés seront invités par la Cena à procéder au remplacement de ce candidat de mauvaise foi. De toutes les façons, le président de la Cena a déjà annoncé les couleurs le mercredi 26 février lors d’une rencontre avec les formations politiques. Emmanuel Tiando a mis en garde les partis politiques contre d’éventuelles erreurs dans la constitution des dossiers de candidatures aux élections communales de 2020. L’institution électorale a menacé d’observer une tolérance zéro. Même les fautes mineures seront sanctionnées, avertit la Cena. Cela d’autant que le gouvernement a fait des efforts pour faciliter aux candidats l’obtention de presque toutes les pièces relevant du domaine administratif.