Après les passe d’armes au sein des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le calme semble être encore revenu. Mais, à l’analyse, ce calme pourrait être précaire au regard des résolutions issues de la séance de réconciliation, samedi 29 février 2020 à Parakou, entre certains antagonistes et des notables de la ville.
Bis repetita chez les Cauris. Après que la guéguerre qui rend l’ambiance précaire au niveau du parti a eu raison de la première tentative de réconciliation entre ses deux ailes, le calme est à nouveau annoncé. Cet optimisme béat qui a gagné le cœur de certains responsables frondeurs au sein de cette formation politique de l’Opposition béninoise, refait surface. Et pour cause, des sages et notables de Parakou, en réunissant une frange du camp de Paul Hounkpè et ses vis-à-vis sont arrivés à faire taire, une fois de plus, le brouhaha qui les animait et dont la principale cause demeure l’obtention fortuite du récépissé définitif du parti créant l’exclusion de certains de ses responsables du Bureau exécutif national (Ben). « Nous avons été conviés à la même table par les sages et notables de la ville de Parakou. Nous avons pu unir nos points de vue et nous allons ensemble aux élections. Donc tout le monde est appelé à déposer son dossier. Nous avons convenu aussi de mettre en place un comité national pour recevoir les dossiers de candidatures et les traiter. Donc, il n’y a plus de problème (…) », a confirmé Nourenou Atchadé, joint par votre Journal. Si cette option de réconciliation par des sages de la tradition, déjà suggérée par Matin Libre dans ses récentes parutions pourrait permettre au parti d’affronter en rang plus ou moins serré les élections communales et municipales du 17 mai prochain, il n’en demeure pas moins que cette nouvelle réconciliation laisse penser que cette paix est loin d’être durable. Il suffit de bien cerner les contours de cette rencontre de Parakou pour s’en convaincre. D’abord, qui sont-ils ces sages ayant agi ? Sont-ils représentatifs pour réconcilier durablement toutes les positions au sein du parti ? Ensuite, l’absence à cette séance de la plupart des vrais antagonistes, entre autres, Paul Hounkpe, Alassane Tigri, Eugène Azatassou, Soumanou Djimba et fils, Naomi Azaria, Abiba Dafia ; autour desquels tourne cette crise. En d’autres termes, comment expliquer ces grandes absences pour espérer une solution définitive à l’issue de cette réunion ? Enfin, la nature des résolutions issues de cette séance garantit-elle une fin de crise heureuse? Ceci, parce que rien ne prouve que les exigences de Boni Yayi, président d’honneur du parti, et consorts sont satisfaites. Le renvoi du congrès extraordinaire et la non remise des documents officiels du parti n’en sont-ils pas des germes? Mieux, quelle certitude de fidélité pourra-t-on avoir des candidats qui seront élus sur la liste Fcbe, après le 17 mai ? Autant de préocupations qui amènent à se demander si la réconciliation n’est pas de façade ou un déplacement de problème.