Le secteur judiciaire sera une fois encore paralysé. Le puissant syndicat des magistrats, Unamab, a appelé ses membres à observer un mouvement de grève à compter du mardi prochain.
Si rien n’est fait pour convaincre ces hommes de droit à revenir sur leur décision, la justice béninoise tournera au ralenti une fois encore dès le 03 décembre 2013. Le gouvernement endossera la responsabilité de cette paralysie annoncée. Et il l’aurait voulu. Les préoccupations de l’Unamab sont toujours d’actualité. L’Exécutif n’a toujours pas mis fin à la filature de Angelo Houssou, Juge du 6ème cabinet d’instruction du Tribunal de première instance (Tpi) de Cotonou ayant prononcé le non-lieu général dans les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. L’Unamab dénonce le gouvernement a retiré au juge Houssou le seul garde de corps encore en sa possession. Dans le registre des revendications proprement dites, les nominations irrégulièrement prononcées en 2011 et en 2013 dans certaines juridictions n’ont toujours pas été corrigées. Et dans ce jeu dangereux entre le gouvernement et l’Unamab, ce sont les justiciables qui en paient les pots cassés. Les personnes en détention provisoire verront une fois encore repousser la date de leur procès si elle était déjà fixée et les investisseurs ne bénéficieront pas des services de la justice. On peut sans doute affirmer que le gouvernement a tort de refuser de faire les bons choix face aux revendications des magistrats. Les choses évolueront certainement selon le bon vouloir de l’Exécutif. C’est plutôt regrettable pour le pouvoir judiciaire, l’un des trois piliers de la démocratie.