Par Sabin LOUMEDJINON,
Sur le plan mondial, le sport, véritable vecteur de paix, d’amitié et de rassemblement, vit aujourd’hui au ralenti. En cause: le coronavirus !
Jamais, le monde du sport n’a vécu un moment pareil à celui qu’il vit actuellement. Compétitions programmées depuis des lustres mais finalement annulées, championnats suspendus, désistements de certains pays si ce ne sont des athlètes eux-mêmes qui s’isolent, rendez-vous sportifs reportés…c’est la sentence aujourd’hui dans le milieu du sport. Ce qui émeut la presse, les réseaux sociaux ainsi que les fanatiques.
Aux dernières nouvelles, l’Uefa a décidé du report de l’Euro 2020 en 2021 et la League des champions ainsi que l’Europa league sont suspendus pour contrer la propagation de la pandémie de coronavirus.
Mais bien avant, aux Emirats, la dernière étape de leur tour cycliste est annulée à cause de deux coureurs italiens contrôlés positifs au coronavirus.
En automobile, le grand prix de Chine prévu pour se dérouler du 17 au 19 avril prochain est également annulé.
En rugby, le tournoi à VII de HongKong et de Singapour prévu pour début avril est reporté et menacé d’annulation.
Au même moment, en Europe, de grands championnats de football qu’autrefois, même des évènements majeurs parviennent difficilement à en décaler d’une seule journée, sont aujourd’hui suspendus. La série A en Italie, La liga en Espagne, La première league en Angleterre, la Bundesliga en Allemangne… sont au repos, depuis quelques jours au grand dam des aficionados du football.
Même si l’Afrique ne connait pas encore une propagation à grande échelle de ce virus, le Rwanda a tôt fait de donner l’alerte en annonçant ne pas être disposé à envoyer son équipe de football à la phase finale du Chan au Cameroun prévue pour le début du mois d’avril. Puis après, c’est la Confédération africaine de football (Caf) qui a pris, elle aussi, la mesure de la situation en faisant reporter tous les matches des 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2021.
Idem pour beaucoup d’autres confédérations sur le continent africain qui n’ont pas voulu prendre des risques avec cette pandémie.
Covid 19 s’impose
Après donc le déni, l’atermoiement puis l’option de faire jouer certaines rencontres à huis clos, les responsables du football mondial qui ont toujours refusé de penser au scénario du pire, ont été subitement contraints de prendre des mesures à la hauteur de l’ampleur de la crise sanitaire. « Annuler les matches, c’est ajouter à la panique », avait avancé le président de la Fédération française, Noël Graët, soutenu, entretemps, par le secrétaire général de l’Uefa, Théodore Théodorisis qui avançait que « le calendrier est chargé. Chaque report pourrait être problématique ».
Mais depuis lors, la requalification de la crise sanitaire en une pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), avec plus de 110 000 personnes infectées dans le monde, a tôt fait tourner casaque, même aux plus optimistes des dirigeants du football mondial : tout est suspendu, jusqu’aux séances d’entrainement dans certains pays.
En tout, le constat, aujourd’hui, est saisissant : le coronavirus qui perturbe les habitudes quotidiennes partout dans le monde, a instauré un chaos dans le calendrier sportif au plan mondial.
Face à la situation, persiste une grande inquiétude, celle de voir certains championnats ne pas aller à leur terme. Il s’agit surtout des plus grands championnats dans le monde qui drainent un impressionnant arsenal publicitaire derrière. Si cela advenait, alors il porterait un gros coup économique aux clubs.
Les saisons sportives sur le plan mondial étant très serrées, souvent à la limite du chevauchement des dates, il serait difficile d’envisager leur prolongation.
Voilà que la pandémie continue de faire des ravages qui obligent les politiques à prendre des mesures drastiques affectant tous les secteurs vitaux de l’économie.
Or, le monde du sport étant à la fois celui du spectacle et du business à enjeu socioéconomique colossal, la persistance trop longtemps de la pandémie pourrait faire craindre son effondrement. Ce qui ne serait pas sans conséquence pour l’économie mondiale qui pourrait connaitre, dans ce cas, une récession.