Quartier Zongo, en plein cœur de Cotonou ce mercredi 04 mars 2020 aux environs de 13heure, Ibrahim est un revendeur des pièces détachées et des appareils venus de France. Assis devant sa baraque de fortune, sous un grand colatier en face de la piste cyclable qui part du carrefour Unafrica pour le carrefour Zongo, prend du plaisir à échanger avec l’un de ses clients, Placide. A peine la question des déchets évoquée que, vendeur et acheteur se disputent la parole. « Avant, quand vous venez ici, vous ne pouvez pas respirer. C’est des odeurs nauséabonde des déchets entassés sur le long des trottoirs qui vous emballent et vous empêchent même de vous arrêter », déclare Placide qui fait la positive remarque de la disparition des ordures dans cette zone réputée pour sa saleté dans la ville de Cotonou. « …ça fait bientôt 30mn que je suis là mais je n’ai pas encore envie de partir parce que rien ne m’oblige comme avant. Je crois que le gouvernement fait du bon travail dans ce domaine de gestion des ordures », se réjouit le Client d’Ibrahim. Ce dernier nous explique ce qui est à l’origine de cette transformation au quartier Zongo : « Il y a eu des séances de sensibilisation et c’est quand les camions qui ramassent les ordures viennent qu’on sorte les ordures. C’est bien organisé maintenant et les odeurs et les déchets ont disparu. Des équipes passent et balaient régulièrement la voie », constate Ibrahim.
« Vous voulez que je vous parle, alors que ce que vous voyez parle d’elle-même » s’exclama dame Justine, vendeuse de fruit au bord de la voie pavée qui part du carrefour 16 ampoules pour Gbèdjromèdé. Pour elle, il y a encore deux ans, le terre-plein central de cette voie est jonché d’ordures qui puent à longueur de journée mettant en péril la santé des personnes se trouvant dans l’environnement immédiat de cette voie. Mais aujourd’hui, c’est un sentiment de satisfaction et de fierté qui anime dame Justine : « Aujourd’hui, les équipes se relaient pour non seulement balayer et désensabler la voie, mais également pour ramasser les ordures qui sont déposées nuitamment par les populations riveraines qui ne sont pas abonnées aux structures de pré collecte des ordures ». Parfait Gbèkan est conducteur de taxi moto communément appelé zémidjan. Originaire de Zogbodomey, ville à près de 1 30km de Cotonou, Parfait a du plaisir de venir se reposer sous les arbustes qui sont plantés le long du terre-plein central de cette voie. Il précise : « Avant, c’était un calvaire de venir profiter de l’ombrage et de l’air frais sous ces arbres parce que non loin, il y a déjà certainement un tas d’ordure qui serait en train de nous empêcher de mieux respirer. Aujourd’hui, c’est avec plaisir que je viens prendre de l’aire ici à mes heures de repos », ajouta Parfait avec satisfaction. Tout comme lui, dame Justine exprime sa joie et souhaite : « Je crois que le système est bien organisé depuis quelques temps. C’est vous qui parlez du projet du Grand Nokoué, si non, moi je ne connais rien de ça. Mon souhait est que ça continue ainsi ». En effet, ce constat de maîtrise des ordures dans les artères et terre-plein centraux des grandes rues de la ville capitale économique du Bénin est le fruit de la mise en œuvre du projet de modernisation de la gestion des déchets solides ménagers initiée par le gouvernement du président Patrice Talon dans les communes du Grand Nokoué. Ainsi, à l’instar de la voie carrefour 16 ampoules- Gbèdjromèdé, des quartiers Zongo, Agla ou Fidjrossè, nombreux sont ces rues, grandes voies et les quartiers qui présentent depuis quelques mois un aspect de propreté jamais égalé auparavant dans la ville de Cotonou.
A l’origine, le projet de modernisation de la gestion des déchets solides ménagers dans le Grand Nokoué
Le projet de modernisation de la gestion des déchets solides ménagers dans le Grand Nokoué, est un grand projet moderne initié par le gouvernement du président Patrice Talon et qui est conduit par l’agence du cadre de vie pour le développement durable. « Ce projet consiste à gérer l’ensemble des déchets produits dans les communes du Grand Nokoué que sont : Cotonou, Porto-Novo, Sèmè-Podji, Abomey Calavi et Ouidah », explique Dr Jean Claude Grisoni, Ph D en Géographie Urbaine-Aménagement, responsable chargé de projet à l’Agence du cadre de vie et du développement du territoire. Pour lui, ce projet vise principalement à améliorer de façon durable le cadre de vie des habitants à travers trois composante dont la collecte, le traitement et la valorisation des déchets de façon moderne et vertueuse. Dans la mise en œuvre de ces trois volets du projet, « il y a les tricycles qui ramassent les déchets des petites rues qu’ils ramènent en bordure. Les grands camions viennent les récupérer et les amener dans les centres de transfert pour qu’on aille les enfouir », dira Narcisse Cakpo, superviseur dans le dispositif de collecte à l’agence du cadre de vie et du développement du territoire.
« Plus spécifiquement, il s’agit d’atteindre un taux de collecte de 90 % à 7 ans dont 60 % de déchets valorisés », a-t-il expliqué. « Ce qui ressort de ce tri qui ne peut pas être valorisé va être enfoui », ajoute Dr Jean Claude Grisoni.
Le pari semble être gagné pour le gouvernement
Pour mémoire, le projet de modernisation de la gestion des déchets solides et ménagers dans le Grand Nokoué a été lancé le 8 février 2019 à Cotonou en présence du ministre du cadre de vie et du développement José Didier Tonato. Un an après le lancement de ce projet, le constat est là et évident : le cadre de vie des cotonois est plus propre et plus vivable qu’il y a quelques années. En témoigne le ministre Didier José Tonato : « l’ambition du gouvernement du Bénin, est d’offrir aux béninois du grand Noukoué un système performant de gestion des déchets et de salubrité urbaine, un des plus optimisé de la sous-région ». Selon ses explications lors du lancement du projet, la finalité à terme est de « résoudre la problématique de la salubrité et de l’hygiène dans les grandes villes du Nokoué » et de contribuer à la collecte de 90% des déchets dont 60% valorisés d’ici 7 ans. Pour Dr Grisoni, « … nous sommes dans une approche globale, une approche transversale et l’objectif à terme, c’est d’aller vers des villes résilientes des villes durales. Cette durabilité nous impose de réfléchir autrement. C’est-à-dire que nous avons décidé de changer de paradigme. Ce n’est pas pour rien que l’intitulé du projet est : Projet de Modernisation de la gestion des déchets ménagers solide dans le grand Nokoué. Rien que dans ce titre, il y a la question de la modernisation et il y a l’échelle à laquelle nous intervenons. La modernisation, c’est à la foi sur les hommes, le matériel et la structure de portage de ce projet ».
Pour confirmer la volonté du gouvernement à travers ce projet, celle de rendre plus viable et plus attrayante les villes du Grand Nokoué et par de là, tout le pays.