Le Bénin a commémoré le jeudi 12 mars, la 5e Journée africaine de l’alimentation scolaire (JAAS). C’est l’école primaire publique (EPP) d’Atohoué, dans la commune de Bopa, qui a accueilli les manifestations officielles organisées par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le ministère des Enseignements maternel et primaire (MEMP). Au cours de la célébration, onze écoles identifiées pour leurs bonnes pratiques en matière de gestion de leur cantine ont été distinguées.
« L’alimentation scolaire basée sur la production locale pour créer un environnement favorable au développement de l’Afrique et faire taire les armes ». C’est le thème retenu pour cette édition. Marquées par des innovations et des distinctions, les manifestations ont réuni aux côtés des populations autorités politico-administratives, acteurs du secteur de l’éducation et de la nutrition, élèves et parents d’élèves. Y ont notamment pris part, Jean-Claude Codjia, le préfet de l’Atlantique et Mathurin Nago, facilitateur principal de l’examen stratégique Faim zéro au Bénin. Prenant la parole au nom de ses camarades, Jeannette Vignimon, la porte-parole des élèves, a listé les bienfaits du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI). Mis en place par le gouvernement avec l’expertise du PAM, le PNASI vise à offrir un repas chaud aux écoliers des zones démunies, enclavées ou difficiles d’accès à travers les cantines scolaires. Hôte des manifestations, Comlan Sezro Zinsou, le préfet du Mono a d’emblée salué la mise en œuvre dans sa localité du PNASI. Tout comme Solange Dossou, directrice de l’EPP Atohoué et Kuessi Frédéric Dandevehoun, maire de Bopa, le préfet s’est réjoui de voir les fruits de ce programme tenir, et de la plus belle des manières, la promesse des fleurs : « Ce programme vient à point nommé car il vient combler un grand vide et a des retombées très positives sur les performances scolaires de nos apprenants. Nous avons reçu plusieurs témoignages». Lancé en 2017, le PNASI a, depuis, engrangé, de nombreux acquis selon Guy Adoua, le représentant résident du PAM au Bénin : « Aujourd’hui nous sommes à près de 4000 écoles. Après deux ans et demie, je peux dire que le programme est en train de faire sa route et beaucoup de choses ont été faites». Déjà à Cotonou et Parakou, le PAM a ainsi étendu sa présence dans d’autres villes, avec l’ouverture de bureaux à Natitingou et Bohicon. On peut également citer, au nombre des acquis relevés par Guy Adoua, l’installation de nouveaux magasins à travers le Bénin, ainsi qu’une réorganisation du dispositif de suivi des activités. Beaucoup reste à faire cependant, selon le représentant du PAM qui insiste sur la nécessité de travailler pour consolider ces acquis. Siaka Coulibaly, le coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin a lui « réaffirmé la disponibilité de toutes les agences du système des Nations Unies, en synergie avec tous les acteurs et les parties prenantes, à conduire avec succès le PNASI qui est un véritable filet de protection qui constitue définitivement un outil de renforcement de la cohésion sociale et du renforcement du système éducatif et du développement local ». Salimane Karimou, le ministre des Enseignements maternel et primaire a, lui, rappelé l’engagement du gouvernement en faveur de l’alimentation scolaire dont le budget est passé d’un (1) milliard en 2017 à 15 milliards en 2019. A en croire le ministre, l’ambition du gouvernement à travers cet engagement est de doter chaque école d’une cantine.
Distinctions et innovations
La célébration de la JAAS a aussi été l’occasion, pour les organisateurs, de porter à la connaissance du public le génie créateur de certaines écoles en matière de gestion de leur cantine. Au niveau des stands érigés dans l’enceinte de l’EPP d’Atohoué, ces écoles ont partagé avec le public les activités qu’elles organisent autour des cantines scolaires. Certaines écoles ont opté pour la mobilisation des communautés par le biais d’un jardin scolaire qui fournit la cantine en divers produits maraichers et vivriers entrant dans la composition des repas ; d’autres ont choisi l’élevage de lapins ou de poulets dont la viande, intégrée aux repas des enfants, constitue pour ceux-ci des apports nutritifs non négligeables. « Ces écoles n’attendent pas tout du gouvernement. Elles ont pris des initiatives qui, si elles étaient multipliées, feraient de ce programme un véritable succès au Bénin », a salué Guy Adoua. Pour rappel, la JAAS remonte au 26e sommet de l’Union africaine tenu en janvier 2016 et au cours duquel chefs d’Etats et de Gouvernements africains ont adopté une décision en faveur de l’alimentation scolaire et instauré le 1er mars comme Journée africaine de l’alimentation scolaire.