Les problèmes d’hygiène se posent toujours sur les lieux de vente de nourriture. Après s’être recréé, nombreux sont ceux qui utilisent les mêmes gobelets pour étancher leur soif. C’est une pratique simple et banale mais qui est source d’énormes risques. Le constat au campus universitaire d’Abomey-Calavi.
« Je suis habituée à garder ma gourde d’eau depuis la maison ». C’est désormais un réflexe pour Anaïs Houinsavi. Cette étudiante à Ved/Uac, rencontrée au centre commercial de l’Enam au campus universitaire d’Abomey-Calavi ne veut pas prendre de risques. « Les gobelets des cantines sont utilisés par tout le monde ». Ce qui est très imprudent à son avis. Et elle a raison.
Un tour dans les cantines universitaires et le constat est évocateur. Bon nombre d’étudiants vont pour manger et utilisent les mêmes gobelets pour boire de l’eau. Ces plastiques sont souvent disposés sur la table pêle-mêle, sans couverture par endroits, abandonnés aux mouches.
C’est aussi le cas des bonnes dames vendeuses de jus de fruits qui ne prennent pas tout le soin possible pour assurer l’hygiène autour de leur boisson commercialisé pour étancher la soif des usagers du campus universitaire. « Il y a des vendeuses de jus qui rincent discrètement les pipettes et les donne aux autres acheteurs », avoue Anaïs.
Négligence
S’il est vrai que de nos jours plusieurs personnes ont perdu le réflexe de garder des gourdes d’eau pour leurs propre sécurité, dans un milieu juvénile et surtout intellectuel, cela ne se comprend pas. Certains se justifient par la peur d’avoir un sac lourd au dos plus les cahiers et la fatigue des cours. C’est ce que confie Cédas Fanou, étudiant en troisième année à la Faculté des sciences économiques et de gestion. « C’est très lassant de tout le temps garder un bidon et aussi amener une gourde d’eau, ça pèse trop ».
Hormis la paresse, l’une des raisons pour lesquelles les étudiants viennent au campus sans bidon d’eau est le mimétisme. « Je viens toujours au cours avec un petit sac, donc traîner un bidon dans les mains serait encombrant et ce n’est pas chic », affirme un étudiant en géographie qui a requis l’anonymat.
Des risques de maladies
Pourtant, aussi bien ici qu’en dehors du campus, les gobelets ne bénéficient pas d’un véritable soin, comparativement aux cuillères qui sont souvent préparées à l’eau chaude. Une vendeuse de riz du centre commercial Epac qui requiert l’anonymat se justifie : « nous n’avons souvent pas le temps pour préparer les gobelets parce que les clients sont très nombreux et pressés, de plus ils se mettent en colère quand ils ne sont pas vite servis ».
Bien que les étudiants soient conscients des risques que génère cette pratique, ils s’y adonnent. Rémi Zoundjihekpon, médecin à la polyclinique du campus avertit qu’ils risquent des maladies comme la tuberculose qui est une maladie contagieuse surtout avec la salive, les hépatites (sauf l’hépatite C), l’herpès labial, la mononucléose qui donne des angines. Et puisque les bonnes dames ne peuvent prévoir un gobelet pour chacun de leur client, c’est à cet effet que Rémi Zoundjihekpon propose aux vendeuses d’utiliser les gobelets jetables et recommande aux étudiants de renouer avec les anciennes habitudes en amenant leurs gourdes d’eau au campus.
Rak FOUSSENI (Stag)