La grande œuvre de construction nationale se poursuit avec beaucoup de chantiers ouverts. Des infrastructures sociocommunautaires à celles économiques, le pays accueille d’énormes projets à même de fouetter son développement. Mais la majorité présente un goût d’inachevé.
Un échangeur et des passages supérieurs à Cotonou, des routes bitumées, des écoles bâties de même que des infrastructures marchandes réalisées au profit de la population ; le parcours est pavé de belles œuvres et intentions. Beaucoup d’autres choses sont annoncées et sont inscrites au budget, exercice 2014. Comme pour couronner tout cela, on annonce du pétrole dont l’extraction pourrait produire la première goutte du liquide dès mi-2014. Qu’est-ce que c’est heureux !
Mais seulement voilà, le paysage montre des difficultés d’achèvement de nombre de chantiers ouverts çà et là. A preuve, l’échangeur de Godomey dont nous nous flattons d’avoir réalisé pour « le bonheur des passagers » n’est réellement pas terminé, surtout à cause des gravats qui jonchent toujours les alentours et autres abords en chantier. Plus d’un se demandent à quand la fin ? L’insalubrité y est repoussante et appelle à un autre investissement pour que le chef-d’œuvre en soit véritablement un.
De plus, la route Ouidah-Allada est abandonnée aux intempéries malgré toute l’attention et les multiples visites pour donner espoir aux riverains qui, aujourd’hui, n’ont d’yeux que pour pleurer le requiem de leur espérance envolée. Il en est de même du siège de l’Assemblée nationale au cœur d’une polémique. Oui, la volonté d’avoir un siège digne du nom n’avait pas manqué aux initiateurs mais cela, c’était sans compter avec la ruse et la méchanceté de certains acteurs qui se croient plus malins.
Ne parlons pas de l’épineux cas de la grande route Akassato-Bohicon qui végète dans le touffu feuillage de la Lama. Ses crevasses, nids de poule transformés en des excavations nous éloignent de la modernité et nous projettent dans la période précoloniale. Qu’avons-nous fait pour mériter un tel traitement ? Et pourtant, de grands efforts sont exprimés qui rendent comptent du grand intérêt au plus haut niveau. Mais rien ne fixe sur le sort et ne rassure sur le chemin rocailleux des bonnes intentions. Sinon, comment comprendre que depuis des années que ce projet a retenu l’attention, le bout du tunnel est encore loin, très loin même. Les voyageurs continuent d’emprunter des voies de contournement peu sécurisées à cause de leur état qui présente des aspérités. Que de vies humaines n’ont-elles pas arraché à notre affection !
Plus sensible paraît le cas des écoles en construction qui ne sont malheureusement pas achevées depuis que le premier coup de pioche a soulevé les hourras et cris de joie assourdissants des populations qui croyaient au bout de leurs peines, hélas. Elles se comptent par milliers dans nos localités et le point fait montre de graves déceptions quant à l’importance du nombre d’abandons de ces chantiers aux hautes herbes et reptiles.
Le nombre impressionnant de chantiers abandonnés soulève des questionnements. A-t-on vraiment voulu ces choses-là ? N’est-ce pas des idées jetées çà et là sans étude préalable ? Quel et le degré de conscience de ceux chargés de l’exécution de ces chantiers pour lesquels ils ont pourtant souscrit? A qui la faute, en définitive ?