Entre rumeurs et fausses informations, entre paranoïa et banalisation du mal qui est réel pourtant, la panique semble vouloir l’emporter chez certains en réaction à la pandémie du Covid-19.
Fermeture d’écoles et de frontières, transports en commun désertés, confinement, isolement et distanciation sociale. C’est le lot quotidien désormais des habitants des pays qui sont dans l’œil du cyclone coronavirus, en Europe et en Asie, notamment en Italie, en France, en Espagne et d’autres pays qui sont aujourd’hui des foyers de la pandémie. L’Afrique reste peu impactée par le mal, y compris le Bénin qui n’a enregistré que deux cas avérés et sous traitement. Aussi, tout en prenant des mesures préventives contre le Covid-19, les pays d’Afrique ne sont-ils pas astreints aux mêmes mesures draconiennes qui répondraient davantage au mimétisme qu’à l’efficacité voulue. Il faut s’en tenir donc aux gestes d’hygiène de base dont le lavage des mains ou le port de masque le cas échéant, et privilégier aussi les mesures recommandées par les experts et homologuées par des instances internationales en matière de santé, invitant entre autres à éviter les rassemblements. Quid de la nécessité de fermer les écoles et les espaces de vie publics, préconisée par certains au Bénin ?
Il est vrai, cette hypothèse a été soulevée par certaines organisations faitières des établissements scolaires ainsi que par le clergé. Mais les concernés ont eu le temps de réviser leur position, semble-t-il, suite à des éclaircissements des officiels à cet effet. Aussi, est-on en droit de se demander, sur la même lancée, s’il faut également fermer les marchés, les banques, etc., et surseoir à toute activité économique. Le Bénin a-t-il les moyens d’une telle politique, si elle était prise sans circonspection et surtout sans une urgence qui la recommanderait ou plutôt l’imposerait ?
Certaines opinions réclament de telles mesures alors même que le Bénin est loin d’être un foyer de la pandémie aujourd’hui.
Fermer écoles et espaces publics de vie, à l’état actuel des choses, c’est céder à la panique et prendre des mesures excessives, voire préjudiciables aussi bien à la santé des Béninois qu’à l’économie nationale qui ne peut se payer un tel luxe, alors que rien ne le justifie actuellement. Le contexte socioéconomique et environnemental au Bénin s’y prête-t-il par ailleurs ? Qui, pour convaincre les zemidjan qu’ils ne doivent plus opérer ? Qui pour nourrir le bas peuple convaincu de rester à ne rien faire le temps de s’assurer que Covid-19 soit hors d’état de nuire ? De telles mesures se justifieraient si le Bénin enregistrait des dizaines de cas, car comme l’on dit, à la guerre comme à la guerre y compris contre le Covid-19, et aux grands maux les grands moyens. Du reste, si l’on est convaincu que les gouvernants n’ont aucun intérêt à laisser les choses empirer et devenir ingérables, il faut s’en tenir aux mesures prises par le gouvernement en toute responsabilité et visant à protéger les Béninois.
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Pourquoi il ne faut pas fermer les écoles
A l’analyse, on réalise aisément que les enfants seront plus exposés et accessibles au covid-19 à la maison où ils seront livrés à eux-mêmes, sans leurs parents régulièrement partis vaquer à leurs occupations qu’à l’école où les mesures recommandées contre le coronavirus sont prises, à tout le moins dans les établissements scolaires sérieux. Le gouvernement veille au grain, à cette fin aussi. Et, entre deux maux, choisir le moindre, recommande d’ailleurs la sagesse. C’est le choix responsable fait par le gouvernement béninois, qui s’évertue par ailleurs à maintenir le bouclier de protection national, étant entendu que le virus est importé, vient de l’extérieur.
Quant aux cas éventuels de l’intérieur, dans la mesure où ils se révèleraient, il tient à la conscience individuelle et à la responsabilité collective de les endiguer le cas échéant. D’où la campagne de sensibilisation que fait le gouvernement actuellement, y compris dans les langues nationales, afin d’indiquer les règles d’hygiène à observer, ainsi que les gestes auxquels il faut souscrire, notamment appeler les numéros indiqués pour signaler les cas de Covid-19 par exemple ou se porter devant les centres habilités si l’on est soi-même concerné. Tirant leçon des exemples d’ailleurs, de pays qui ont tardé à prendre les mesures idoines, il semble que le gouvernement béninois reste en alerte permanente, afin de ne perdre de vue aucune disposition qui s’imposerait dans la lutte contre le coronavirus.