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Adjinakou N° 2346 du 2/12/2013

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Maintien de Yayi au pouvoir après 2016 : le jeu flou de Dègla et Kassa
Publié le lundi 2 decembre 2013   |  Adjinakou


Premier
© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Alors les réelles motivations de la révision forcée de la Constitution font toujours débat, des collaborateurs les plus proches de Boni Yayi multiplient des actions et discours qui prêtent à confusion. Il y a une semaine, l'ancien ministre Bénoit Dègla déclarait à Ouèssè que " Yayi Boni doit poursuivre sa mission à la tête du Bénin après 2016 ". A sa suite, c'est le ministre de l'Energie qui vient de lancer à Natitingou un tournoi de football dénommé " Yayi Boni 2016 ". Curieusement, le président Boni Yayi reste muet au discours ampoulé de ses collaborateurs qui, à l'instar de Barthélémy Kassa se trompent largement de mission

Que doit-on comprendre du tournoi de football " Yayi Boni 2016 " lancé par le ministre de l'Energie Barthélémy Kassa à Natitingou ? Quels sont le sens, l'intérêt et les motivations d'un tel projet ? En tout cas le ministre Kassa reste incompris puisque le contexte politique du pays ne se prête aucunement à une telle initiative. Mieux, le délestage ambiant dans toutes les localités du pays ne favorise pas une diversion aussi mal inspirée.


Confusion et contradiction

En effet, il se joue à Natitingou du 20 décembre au 14 janvier, un tournoi de football baptisé " Boni Yayi 2016 ", initié et parrainé par le ministre Barthélémy Kassa en charge des Mines et de l'Energie.

Ledit tournoi de football semble s'inscrire malheureusement dans la logique de la campagne de propagande dédiée au président Boni Yayi et animée depuis peu par ses collaborateurs les plus proches. Au fil des jours, ces derniers affichent manifestement leurs intentions.

Pour rappel, en juillet dernier, le conseiller du chef de l'Etat, Alexandre Hountondji qui, représentant Boni Yayi à la cérémonie d'installation des coordinations des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans la commune d'Abomey-Calavi déclarait qu'il est indispensable que la mouvance présidentielle s'unisse pour " la mise en œuvre du programme de développement de Boni Yayi qui s'étale de 2006 à 2025 ". Une semaine après, c'est l'ancien ministre Bio Gounou Sina qui déclarait à l'occasion d'une rencontre entre la coordination nationale Fcbe et les militants de Kandi: "si vous voulez que Boni Yayi revienne en 2016, soyez unis". Comme pour dire qu'ils n'ont pas renoncé à leur projet inavoué, un autre collaborateur du chef de l'Etat est revenu à la charge, il y a une semaine. L'ancien ministre Benoit Dègla, pour ne pas le nommer, est allé dire à Ouèssè que " Yayi Boni doit poursuivre sa mission à la tête du Bénin après 2016 ". Il n'y a donc pas de doute que même si le président Boni Yayi continue de clamer son départ en 2016, ses proches qui le confondent même déjà, n'en veulent pas. D'ailleurs, des actions se mènent déjà sur le terrain pour la cause. Le tournoi de football " Boni Yayi 2016 " qui se joue dans le nord-Bénin en est une.


Diversion
Au-delà de toute considération politique, le projet lancé par le ministre-ami de Boni Yayi prend bien une allure dérivative. Sinon, comment comprendre que c'est en ces moments de grand délestage que le ministre de l'Energie choisit d'organiser une manifestation de distraction. Pourtant, le super-ministre qui se réclame du sous-sol, a fort à faire dans son secteur où rien ne marche actuellement. Même la découverte du pétrole annoncée à grand renfort médiatique semble être un coup de bluff. A moins de justifier le désintéressement des grandes compagnies pétrolières qu'on a vu se battre avec acharnement dans d'autres pays pour de pareilles circonstances.

Toutefois, il revient au président Boni Yayi dont le silence parait suspect, de désavouer ses ministres et autres collaborateurs qui ont finit de le contredire. Le faire, donnerait non seulement un peu plus de crédit à son projet de révision de la Constitution qui reste l'une des causes de la division au sein même de la mouvance présidentielle. Du moins, son silence qui frise à une caution morale remet bien en cause son engagement pris devant le peuple, le pape…

Vitali Boton

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