Par Paul AMOUSSOU,
Les nouvelles, d’où qu’elles viennent aujourd’hui sont inquiétantes. Faut-il en ajouter, en parlant encore du Covid-19 qui cristallise toutes les attentions ? A la vérité, comment déroger à l’actualité liée à cette pandémie qui défraye la chronique?
Facebook
Twitter
Facebook Messenger
WhatsApp
LIRE AUSSI: Sortie médiatique de la C2D: Les propositions de l’Opposition pour la démocratie
Les chiffres, portant sur l’étendue du mal, notamment le nombre de décès, sont hallucinants. Et là-dessus, le président français a raison lorsqu’il parle de “guerre”. Car, pour ceux qui n’en ont pas vécu, l’histoire renseigne largement sur les dégâts qu’elles ont semés. Comme chante Georges Brassens elles furent massacrantes. Dans les tranchées comme sur les toits, des maisons tombaient les bombes et les cadavres se dénombraient à foison semant désolation dans les familles. Il en est de même aujourd’hui avec le Covid-19 aujourd’hui, comme hier encore de la guerre à Homs en Syrie.
C’est la guerre. Une guerre peu ordinaire, face à un ennemi invisible et rudement coriace, qui réduit l’humanité à sa plus simple expression.
Il faut, certes, se réjouir qu’en Afrique y compris au Bénin, le mal ne soit pas si étendu et n’ait pas pris des proportions inquiétantes comme en Italie, en France, en Espagne et autres. Mais, sans dramatiser, il faut raisonnablement se préparer au pire, dans la perspective de vivre non pas la peur au ventre, mais suivant la logique qui veut que celui qui peut le plus peut le moins… Les restrictions qui entrent en vigueur dès lundi, en seront un avant-goût, une pré-visualisation de ce que certains pays européens vivent actuellement, encore que rien ne présage pour l’heure que nous en viendrons à de telles extrémités.
Quarantaine, isolement, rien d’agréable en soi pour des gens habitués à aller et venir. Quant au confinement, autant dire qu’il est dur à vivre, à en croire les témoignages. Ce qui explique la prudence du gouvernement, réticent à mettre, sans raison profonde, en œuvre des mesures extrêmes. A l’instar de la fermeture des écoles. Il est vrai que les pays qui connaissent en Europe une explosion du virus, sont partis de deux à quatre cas, avant de se trouver confrontés à une démultiplication impressionnante, virulente, et à une vague de décès sans précédent. Mais comparaison n’est pas raison. Et, en l’occurrence, il faut savoir raison garder. La pression sociale, portée par une opinion peu au fait des choses et sous influence de l’intoxication devenue plus virale que le virus Covid-19, ne doit pas amener les gouvernants à prendre des mesures qui ne collent pas aux réalités du pays, auquel cas ce serait opérer par mimétisme. Pour aller siano, il faut aller piano, dit-on. Autrement dit, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Ce qui est bien le cas, du gouvernement, qui suit de près ce virus qui fait danser le Jerck au monde entier.
Pour 12 millions d’âmes, il y a sans doute autant d’opinions. Ce pour quoi, un gouvernement est instauré. Pour réfléchir et décider en nos lieu et place. Apprendre à lui faire confiance, c’est l’une des marques de bonne citoyenneté, qu’il convient de cultiver plutôt que cette défiance permanente, cette forme de ‘’rébellion’’ subtile qu’on note chez certains Béninois, prompts à la critique et à la remise en cause sans connaître les dessous des choses?