M. Nestor Noutaïs, membre du Conseil national des égreneurs de coton du Bénin (Cnec), était l’invité du duo Dah Houawé-Jo Holonon hier, dimanche 1er décembre 2013, sur la télévision Canal3. Dans cette émission « Oho » animée en langue nationale Fon, l’envoyé du Cnec a donné la part de vérité du Conseil sur sa participation à la campagne cotonnière 2012-2013 et les polémiques nées de celle de 2013-2014.
A entendre M. Nestor Noutaïs sur l’émission« Oho » de Canal3 hier, dimanche 1er décembre 2013, on retient que le Conseil national des égreneurs de coton du Bénin (Cnec) est déjà prêt à accompagner le gouvernement dans la campagne cotonnière 2013-2014, malgré tous les sacrifices qu’ils ont dû consentir lors de la précédente. Pour M. Nestor Noutaïs, les usines du Cnec sont déjà apprêtées à égrener l’ensemble de la production de la campagne en cours, étant donné que les capacités de ces usines dépassent les prévisions du gouvernement pour cette campagne 2013-2014. Même le prix «unilatéralement fixé» par le pouvoir en place ne les pousse point à abandonner le gouvernement, contrairement à ce qui se dit. En effet, l’envoyé du Cnec ne comprend pas pourquoi le pouvoir exécutif leur prête des intentions, du genre qu’ils sabotent la campagne d’égrenage 2013-2014 et qu’ils bloquent le dialogue avec le gouvernement>
Le Cnec aurait même proposé un prix d’achat du coton graine inférieur à celui fixé aux producteurs. Pour M. Noutaïs, le Conseil national des égreneurs de coton du Bénin ne réclame que les montants restants dus au titre de la campagne 2012-2013, conformément aux obligations contractuelles du gouvernement. Car, a-t-il expliqué, il est nécessaire que les égreneurs disposent de fonds de roulement afin de mettre à jour les usines pour la nouvelle campagne. En effet, au titre de la campagne 2012-2013, le gouvernement reste devoir aux égreneurs la somme de 12.137.121.594 F Cfa. Le Cnec, a-t-il souligné, reproche également au gouvernement le choix unilatéral de la formule d’égrenage à façon et le prix imposé. A cause de cette option, les égreneurs disent avoir perdu pour le compte de la campagne écoulée 6.971.815.796 F Cfa. Et afin que les deux parties s’accordent pour la réussite de la campagne, l’invité de l’émission a souligné que les égreneurs ont été les premiers, à la fin de la dernière campagne, à prendre l’initiative du dialogue en adressant sans suite une série de correspondances au gouvernement. Dès lors que l’Etat soutient avoir fait un bénéfice de 20 milliards à la dernière campagne, retient M. Noutaïs, qu’il rembourse alors ses dettes vis-à-vis des égreneurs, et d’autres acteurs du système qui ne seraient pas payés non plus jusque-là. Les soupçons de vol de coton graine à leur égard, la volonté de diviser pour mieux régner que tente le gouvernement au sein des égreneurs, sont autant de situations fâcheuses auxquelles l’invité du Cnec voudrait que le pouvoir exécutif mette fin. M. Noutaïs rappelle à l’Etat qu’au moins 4 millions de Béninois vivent d’une façon ou d’une autre du coton et qu’il est indispensable qu’une meilleure gestion en soit faite, contrairement à ce que l’on constate en ce moment.
Propositions des égreneurs pour 2013-2014
Les Egreneurs, dans le souci de jouer pleinement leur rôle citoyen et pour aider le Gouvernement à atteindre ses objectifs de promotion de la filière coton, formulent les propositions suivantes :
- Achat de coton graine au prix fixé par le Gouvernement. Ce prix prend en compte le prix net de 265 F /Kg fixé aux producteurs et les fonctions critiques de la filière évaluées à 20 F/Kg et assurées par l’Etat qui a mis en place les intrants et procédé à la promotion de la filière.
- Paiement, dès le démarrage de la campagne, de l’acompte de 40% de la valeur totale de la production nationale prévisionnelle pour le dénouement des crédits intrants. Le paiement de cet acompte à l’Etat dès le début de la campagne, permettra de réduire les frais financiers sur le crédit bancaire obtenu par l’Etat pour la campagne.
- Paiement cash des factures de livraison de coton graine, contrairement à la campagne 2012-2013 où jusqu’à présent, certains producteurs n’ont pas été payés.
- Mise à disposition de gasoil aux transporteurs dans les usines.
- Paiement cash des frais de transport, contrairement à la campagne 2012-2013 où jusqu’à présent, certains transporteurs n’ont pas été payés.
Par ailleurs, afin de faciliter la mise en œuvre de la décision de l’Etat de mieux cerner les problèmes de la filière cotonnière en général et dans le sous-secteur de l’égrenage en particulier, les mesures suivantes sont également proposées :
- Mise à disposition dans les usines par le Gouvernement, d’une équipe pour le suivi des opérations de réception au pont bascule. Ceci pour éviter toute plainte relative à un quelconque vol de coton graine.
- Présence dans chaque usine, des agents de la DPQC et des représentants des producteurs pour suivre les réceptions de coton graine.
- Mise en place par le Gouvernement d’un Comité d’orientation pour la gestion et le suivi des questions d’organisation de la campagne et la répartition des allocations de coton graine.
- Mise en place d’un Comité technique mixte composé des représentants du Gouvernement et des Sociétés d’Egrenage de Coton, chargé du suivi de la commercialisation du coton graine et de la gestion des flux physiques et financiers de la campagne.