Le Juge d’instruction des affaires dites de tentative d’empoisonnement et de présumé coup d’Etat contre le Chef de l’Etat, Angelo Houssou a atterri hier dimanche 1er décembre 2013 aux Etats Unis d’Amérique où il vient de solliciter officiellement un asile politique.
Personnage important dans les dossiers d’empoisonnement et de présumé coup d’Etat contre Yayi Boni, le Juge Angelo Houssou a fini par filer entre les doigts des sbires du pouvoir pour se réfugier au pays du président Barack Obama. C’est par un vol en provenance d’Accra, capitale du Ghana que le Juge Houssou a atterri aux Etats Unis d’Amérique hier matin. Il a aussitôt demandé officiellement un asile politique auprès du gouvernement américain.
C’est un acte grave et gravissime que vient de poser le Juge Angelo Houssou qui craignait depuis quelques mois pour sa vie pour avoir rendu une décision de justice ; c’est-à-dire ce que la loi l’autorise à faire en toute conscience professionnelle. Décision pourtant presque confirmée par la suite à la Cour d’Appel de Cotonou.
C’est donc peut dire que d’affirmer aujourd’hui que la démocratie béninoise est complètement à terre et vouée à la disparition totale sous l’ère du régime actuel qui ne manque pas de porter atteinte à l’indépendance de la justice sérieusement atteinte dans ce feuilleton de demande d’asile du Juge Houssou.
Ce sont les organisations internationales qui luttent pour les Droits de l’homme qui sont interpellées dans l’acte que vient de poser depuis hier matin, le Juge Angelo Houssou contraint de fuir son pays pour avoir fait son devoir, celui de rendre la justice au nom du peuple béninois. Faudra-t-il encore que les partenaires techniques et financiers et surtout les chancelleries accréditées du Bénin attendent que des milliers de Béninois soient persécutés voire tués avant qu’ils ne réagissent et dire stop à la dictature ambiante qui gouverne aujourd’hui ce petit pays de l’Afrique de l’ouest ?
Il était une fois Angelo Houssou, l’intrépide
On se rappelle que c’est le 17 mai dernier que ce Juge d’instruction a rendu une ordonnance de non-lieu total dans les affaires dites de tentative d’empoisonnement et de présumé coup d’Etat contre le Chef de l’Etat, Yayi Boni où sont cités l’homme d’affaires Patrice Talon, son collaborateur Olivier Bocco, l’ancien Ministre Moudjaidou Soumanou, le commandant Ibrahim Mama Cissé, le médecin personnel de Yayi Boni et la nièce de ce dernier Zoubérath Kora.
Dans la soirée de ce 17 mai, après une semaine de travail bien accompli, le Juge Angelo Houssou avait décidé de faire un tour au Nigeria pour un repos dominical. Mais loin s’en faut… Il fut arrêté et séquestré par la Police nationale qui ne s’est pas embarrassée pour farfouiller ses valises dont les contenus ont été même publiés par voie de presse.
Devant la levée de bouclier des magistrats béninois, leur collègue fut finalement libéré et a pu rentrer chez lui. Mais, c’est à un régime spécial d’envahissement et de siège de sa maison que l’on a contraint le jeune et courageux Juge Houssou. Ainsi, de sa chambre à coucher jusqu’à son bureau en passant par son salon, le Juge Houssou fait l’objet de filature, de persécutions morales et d’intimidations de toutes parts de la part des « chiens enragés » qu’on a mis à ses trousses. Dans sa maison, le Juge Houssou n’avait plus droit à respirer car, son intimité est violée, de jour comme de nuit, par des inconnus ayant pris d’assaut sa demeure.
Devant les nombreuses protestations de l’Union nationales des magistrats du Bénin présidée par un autre courageux magistrat Michel Adjaka, le pouvoir en place a fini par lever le contingent d’agents de renseignements qui pullulent la rue et le domicile du Juge qui n’avait même plus le droit d’aller honorer les belles dames de Cotonou dans une virée nocturne comme il peut en arriver à tout homme présent d’esprit.
Paris va dire non
C’est dans cette ambiance nauséeuse et nauséabonde que le Juge Angelo Houssou fatigué d’être l’objet de persécution à n’en plus en finir, a décidé de prendre ses jambes au coup pour aller se réfugier aux Etats Unis d’Amérique, pays respectueux des droits de l’homme où il a atterri hier.
Aussi, est-il important de rappeler que la demande d’asile politique du Juge Angelo Houssou intervient à quelques 72 heures du verdict attendu à Paris dans ces mêmes affaires de tentative d’empoisonnement et du présumé coup d’Etat en ce qui concerne les sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco dont Yayi Boni a demandé l’extradition à Cotonou. Mais que visiblement Paris n’est pas prête a accepté compte tenu du caractère très dangereux du régime actuel qui vient de contraindre un Béninois qui plus est un magistrat, un Juge d’instruction à l’exil.
Par cet acte du Juge Angelo Houssou, la Cour d’Appel de Paris est suffisamment renseignée pour ne pas donner suite à la demande d’extradition de Patrice Talon et de Olivier Bocco qui peuvent déjà commencer, dès ce matin, à grignoter des cacahuètes parce qu’ils ne courent pas le risque de prendre un avion-retour pour atterrir dans les cachots de Yayi Boni. Car, le réquisitoire du Parquet général de Paris a déjà donné l’alerte du tournis à Yayi Boni qui ayant déjà eu sa dose ne recule plus devant quoi que ce soit pour saboter les affaires de l’homme d’affaires, Patrice Talon au Bénin. La décapitation de l’actionnariat de la Société de développement du coton (Sodéco), la semaine dernière, est passée par-là. Mais pour combien de temps ?
Décidément, quand Angelo Houssou a fini par réussir à ébranler Yayi Boni et tout son dispositif de filature, l’intrépide Juge devient, sans risque de se tromper, l’homme de l’année 2013 au Bénin. Un exemple de courage à suivre.
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