Officiellement, le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) est le seul parti d’opposition en lice pour les communales de mai 2020. Envers et contre tous les autres partis de l’Opposition au régime de la Rupture, la Fcbe conduite par Paul Hounkpè a voulu coûte que coûte aller aux élections. Objectif aujourd’hui atteint avec l’obtention du récépissé définitif. Malgré les annonces de démissions sur la liste déposée à la Céna, c’est peu probable que la liste Fcbe soit maintenant invalidée. Cette détermination du camp Hounkpè, contre la volonté du président d’honneur du parti et des militants qui sont restés fidèles à l’ancien président de la république, continue de susciter des interrogations. Quand on sait que la participation au scrutin du parti Fcbe est en conformité avec la volonté du pouvoir de la Rupture de faire de ces communales des élections ouvertes à l’Opposition, contrairement aux Législatives exclusives, on se demande ce qui se cache derrière l’engagement de Paul Hounkpè et Cie à conduire, contre vents et marées, la liste Fcbe aux communales.
Certes, rien n’est certain. Mais en politique, rien ne se fait sans intérêt. Pour Paul Hounkpè et Cie, quel peut être l’un des gains de cette participation, à pas de charge ? La désignation prochaine du chef de file de l’Opposition pourrait être l’un des enjeux que poursuit le parti Fcbe, aile Hounkpè. A l’analyse des faits, on se rend compte que, peu à peu, toutes les pièces du puzzle se rassemblent. La loi sur le statut de l’Opposition, votée en novembre 2019, a prévu tous les cas de figure. Que le parti déclaré de l’Opposition ait ou pas des députés ou des élus communaux, l’élément majeur qui revient pour la désignation du chef de file de l’opposition, c’est la participation à un scrutin. On sait déjà qu’une disposition de l’article 8 de la loi sur le statut de l’Opposition stipule: « Le chef de file de l’opposition est nommé par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du Conseil électoral de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) ». C‘est donc Patrice Talon qui va nommer le chef de file de l’Opposition sur proposition de la Céna.
Quid des conditions…
S’agissant des conditions à remplir pour être nommé chef de file de l’Opposition, l’article 8 en a énuméré un certain nombre. Deux dispositions suffisent pour que Paul Hounkpè occupe ce poste : « En cas d’absence de représentation de l’opposition à l’Assemblée nationale, est désigné chef de file de l’Opposition le chef du parti politique de l’opposition ayant obtenu le plus grand nombre d’élus communaux.
En cas d’égalité du nombre des élus communaux, le chef de file de l’Opposition est le chef du parti de l’opposition ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés lors des dernières élections communales ». De ces deux paragraphes, il ressort que même si le parti déclaré de l’Opposition n’a ni députés, ni élus communaux, il suffit qu’il ait le plus grand nombre de suffrage exprimés lors des dernières élections communales pour que son premier responsable soit nommé par le président de la république chef de file de l’Opposition.
Quand on sait que le parti Fcbe est le seul parti d’Opposition en lice pour les communales, peu importe que le parti ait les 10% requis pour aller à l’attribution des sièges. Même sans élus, le nombre de suffrages exprimés en sa faveur suffit pour faire de son premier responsable le chef de file de l’Opposition.