Par Anselme Pascal AGUEHOUNDE,
La lutte contre la propagation du Covid-19 au Bénin et les différentes mesures édictées par le gouvernement pour y faire face, ont été au cœur d’une rencontre entre le ministre de la Communication et de la Poste Alain Orounla et la presse. Vendredi 3 avril dernier, le porte-parole du gouvernement a clarifié certains points qui font l’objet d’appréciations diverses.
« Le confinement général a eu lieu dans des pays où la chose était moins difficile à être mise en œuvre. Ces mesures extrêmes ont été accompagnées de déblocage de moyens financiers importants. Quand je prends l’exemple de la France où le gouvernement du président Macron a prévu dégager plus de 300 milliards d’euros. Ça fait tellement d’argent que le Bénin n’a pas ! C’est pareil en Allemagne ou en Italie… », a martelé Alain Orounla, ministre de la Communication et de la Poste, face aux médias. Il soutient que le fait de ne pas décréter un confinement général ne veut pas dire que le gouvernement est passé à côté de la lutte contre le Covid-19. Le ministre Alain Orounla rappelle que le gouvernement béninois est composé de parents, de pères et mères de familles, qui sont conscients de la menace et qui y sont également exposés. «C’est un mal qui ne sélectionne pas, qui frappe partout. On ne peut donc pas imaginer que des pères et mères de familles prennent les décisions à la légère. Le gouvernement a pris conscience de la menace et a pris ses responsabilités. Et vous l’avez vu, dès lors que le premier cas confirmé a été enregistré au Bénin, des mesures plus énergiques ont été prises », a indiqué le porte-parole du gouvernement. Il ajoute que toutes les possibilités ont été examinées: confinement général, couvre-feu… Mais c’est au regard de la situation économique du Bénin et de ses réalités que le gouvernement a pris des décisions adéquates. «Si nous mettons toute notre énergie à combattre le Covid-19, mais qu’allons-nous faire demain? Qu’allons-nous faire même pour vivre au quotidien ? », lance-t-il. Pour lui, la psychose de la menace fait plus mal que la menace elle-même et cela ne doit pas amener à prendre des décisions à la hâte ou à copier les mesures prises dans d’autres pays. Lesquelles mesures dans ces pays cités en exemple, n’ont même pas pu empêcher que le taux de contamination galope.
Gestion optimiste et optimale de la crise !
Pour le ministre Alain Orounla, porte-parole du gouvernement, la riposte contre le coronavirus est bien conduite au Bénin. «La crise est gérée avec une transparence qui devrait mettre tout le monde à l’aise… Les mesures prises par le gouvernement ont permis de circonscrire la menace», a-t-il déclaré. Pour preuve, il rappelle que les chiffres ne sont pas si alarmants alors même que dans certains pays où le confinement est total, le virus fait plus de dégâts. Pendant ce temps, illustre-il, le Bénin n’a enregistré aucun mort ; en outre le gouvernement a commandé suffisamment de kits de dépistage et de masques… Il a d’ailleurs rendu hommage au ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin qui est en première ligne de ce combat et à toutes les personnes qui sont au front pour une riposte efficace contre cette pandémie. Le porte-parole du gouvernement confie que le chef de l’État n’est pas contre l’idée de confinement. Mais il prône un confinement responsable où chacun prend la mesure de la situation. « Le président de la République est dans l’état d’esprit que nous devons tous nous mettre à l’abri parce que l’ennemi n’a pas de visage. Cela doit être perçu comme une recommandation», a affirmé le ministre Alain Orounla. Il a par conséquent invité la presse à encourager les populations à adopter les gestes barrières. Par ailleurs, le ministre de la Communication et de la Poste a déploré les manœuvres démobilisatrices remarquées en cette période critique où la pandémie impose que tous les filles et fils du Bénin s’unissent pour faire fuir l’ennemi. « Nous sommes dans une période de restriction imposée par cette pandémie que nul ne maitrise. C’est une pandémie qui a déstabilisé le monde. Nul ne peut avoir la science infuse et proclamer que c’est soi qui prend les meilleures mesures», a-t-il déclaré en réponse à ceux qui critiquent les mesures prises et ne proposent rien de mieux. Invité à se prononcer sur le produit Apivirine de Valentin Agon, le ministre Alain Orounla fait savoir que le gouvernement ne néglige aucune piste et n’est contre personne. Mais le gouvernement ne veut pas faire des Béninois, des cobayes, tant que l’efficacité des traitements proposés ici et là, n’est pas encore prouvée.
Quid du processus électoral ?
L’organisation des élections communales et municipales du 17 mai prochain a été également abordée par le porte-parole du gouvernement. Appréciant la conduite du processus électoral, le ministre Alain Orounla s’exclame : « Le président de la République a eu raison d’inspirer la réforme du système partisan ». Il fait remarquer que des treize partis politiques qui ont obtenu leurs certificats de conformité, huit ont déposé leurs candidatures et cinq ont été retenus par la Cena. « Le processus a été géré en toute transparence. Il n’y a pas eu de commentaires désobligeants à l’encontre de la Cena. Les partis qui n’ont pas été retenus n’ont pas parlé de tripatouillages. Tout le monde a accepté que le travail a été fait», commente le porte-parole du gouvernement. Pour lui, les mesures d’assouplissement engagées par le chef de l’Etat suite au dialogue politique ont porté leurs fruits, la preuve : tous les partis politiques finalement retenus par la Cena ont réussi à présenter des dossiers conformes… « Tous ceux qui avaient écrit ou dit que les critères de conformité étaient exorbitants ont aujourd’hui la preuve qu’on peut surmonter ces critères lorsqu’on est un parti responsable », a-t-il dit. Pour ce qui est de la tenue des élections communales à bonne date, le ministre Alain Orounla indique que l’heure n’est pas à cette réflexion. « Mais nous sommes dans l’optimisme que nous parviendrons à vaincre à temps le Covid-19 », nuance-t-il.