Le Comité départemental de défense et de sécurité du Borgou a tenu, hier lundi 6 avril à la préfecture de Parakou, une séance. C’est pour procéder à l’évaluation et à l’analyse de la mise en œuvre des mesures gouvernementales contre la propagation de la pandémie du coronavirus dans le Borgou.
A Parakou et dans les autres communes du Borgou, la plupart des populations donnent l’impression de ne pas avoir encore bien appréhendé la menace que constitue la pandémie du coronavirus pour l’humanité. La séance tenue, lundi 6 avril à la préfecture de Parakou, par le Comité départemental de défense et de sécurité sous la présidence du préfet, Djibril Mama Cissé, sonne donc comme un rappel à l’ordre à l’égard des populations. Cela, même si au cours de leur rencontre, les membres du comité se sont surtout focalisés sur la fermeture des frontières et des lieux de culte dans le département.
En effet, dans le cadre de la riposte contre le Covid-19, la fermeture des frontières est l’une des instructions données par le gouvernement aux préfets de tous les départements du Bénin. A cet effet, il a été demandé que les étrangers soient strictement interdits d’accès sur le territoire national.
« En ce qui concerne la fermeture des frontières, il a été constaté que le travail se fait par la Police républicaine, même s’il y a encore quelques difficultés à régler », a rassuré le préfet Djibril Mama Cissé. Il a été demandé, rappelle-t-il, que les étrangers soient systématiquement refoulés.
« Seuls les nationaux ont donc le droit de rentrer sur le territoire», poursuit-il.
Par rapport à la fermeture des lieux de culte, le préfet a fait une mise en garde. « Quiconque se mettrait en travers des mesures qui ont été prises par le gouvernement sera prêt à en subir les conséquences », a-t-il averti. Il a renouvelé son souhait de voir les populations prendre conscience de la menace que constitue la pandémie du coronavirus.
« Nous n’avons pas encore enregistré de cas dans le Borgou. Mais, selon les dernières informations, même si la situation n’est pas aussi alarmante que ça, elle est devenue un peu plus préoccupante. Nous n’allons pas attendre d’enregistrer des cas dans le Borgou, avant de prendre les dispositions qui s’imposent», a fait observer le préfet. Pour lutter contre cette pandémie ou la contenir, il invite au respect des mesures barrières.
Les commerçants interdits d’animer le marché de Guinangourou
La fermeture des frontières ordonnée par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus n’est pas sans conséquences sur le plan commercial. Alors que des commerçants venus des localités voisines et même de Parakou s’apprêtaient hier, comme tous les lundis, à animer le marché de l’arrondissement de Guinangourou, dans la commune de Pèrèrè, les policiers ont pris position pour les en empêcher. Ils se sont plaints auprès du chef de l’arrondissement, Alassane Maman Touré. Ce dernier a alors contacté le commissaire de police de l’arrondissement qui lui a fait comprendre que c’est suite aux instructions qu’il a reçues de sa hiérarchie. Ainsi, les marchés de Guinangourou et de Yinsi, deux arrondissements situés près de la frontière avec le Nigeria, ne doivent plus s’animer jusqu’à nouvel ordre. L’animation des marchés des localités frontalières de Pèrèrè avec le Nigeria, estime-t-on, pourrait conduire à une cohabitation entre les populations béninoises et nigérianes. D’où un risque de contamination qu’il faut éviter. Selon le maire de Pèrèrè, Mariétou Tamba, cette mesure d’interdiction de l’animation de ces marchés n’a qu’un but préventif.